altérante, la coloquinte est considérée comme tonique, emménagogue, désobstruante, etc. Boerhaave (''in'' Lieutaud) assure qu'elle produit les plus grands effets dans les maladies de langueur qui proviennent du système nerveux, dans la chlorose et dans cette affection de l'estomac qui se manifeste par des crudités muqueuses. « On juge bien, dit Lieutaud, qu'il faut alors en user longtemps et n'en donner que de très-petites doses, comme d'un-dixième à un sixième de grain ; on peut en faire prendre plus d'une fois dans la journée, et même toutes les quatre heures. »
En Angleterre, on fait un usage fréquent, dans les maladies du foie, de l'extrait de cette plante mêlé à d'autres ingrédients et surtout au calomel. Les fameuses pilules d'Abernethy, dont presque tous les Anglais font usage, parce que tous ont ou croient avoir le foie malade, se composent de 40 centigrammes d'extrait de coloquinte, d'autant de calomel et de 30 centigrammes d'extrait de pavot blanc, à diviser en 6 pilules, dont le malade prend 2 ou 3 le soir. Je mets souvent en usage, pour combattre la constipation habituelle due à l'inertie du gros intestin, une pilule de 5 à 15 centigr. d'extrait de coloquinte, à laquelle j'ajoute quelquefois, pour les sujets irritables, 3 ou 4 centigrammes d'extrait de jusquiame. Le malade prend cette pilule chaque soir ou de deux jours l'un. En pareil cas, Rademacher (1)<ref>''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'', t. III, p. 396.</ref> donne la teinture de coloquinte par gouttes et en petite quantité, 10 à 30 gouttes, deux à trois fois par jour, étendues dans une tasse de tisane mucilagineuse. Redi (2)<ref>''De animalculis'', p. 106.</ref> a prouvé que la coloquinte n'était anthelminthique que par son action purgative ; il a vu vivre pendant quatorze et vingt heures des lombrics plongés dans une
infusion très-forte de coloquinte.
Cette substance ayant sur le rectum une action qui produit sur cet intestin une congestion sanguine qui quelquefois rend les selles sanguinolentes, peut par continuité influer sur l'appareil utérin, réveiller la vitalité de cet appareil, favoriser la fluxion menstruelle et en avancer l'époque. Grantz s'en servait pour provoquer les règles à la dose d'un huitième de grain toutes les trois ou quatre heures. La coloquinte en lavement ayant pour effet, suivant Dioscoride, de provoquer le flux de sang par les vaisseaux hémorrhoïdaux, ce mode d'administration serait sans doute préférable comme emménagogue. La vertu abortive de la coloquinte est réelle et malheureusement aussi connue que celle de la rue.
'_0n On a employé la coloquinte dans la goutte, le rhumatisme chronique, lesnévralgies, les engorgements atoniques des viscères, les maladies de la peau,«syphilisi la syphilis constitutionnelle. S'il faut en croire SchrcederSchrœder, cette dernière affec-tion affection serait -celle où elle aurait eu le plus de succès. On l'a aussi employéecomme antiblennorrhagique. Ce remède était mis en usage depuis longtemps«ans je dans le peuple lorsque les médecins l'adoptèrent. Colombier rapporte que'es les soldats se guérirent de la gonorrhée aiguë en avalant en une ou deux
fX^Mdé ijûrapeutiqùe médico-chirurgicale, t. III, p. 396.12) De ammaleulis, p. 106. ».».'*'•downloadModeText.vue.download 373 sur 1308____________________
<references/>
344 COLOQUINTE.
doses un fruit tout entier de coloquinte. J'ai vu des militaires atteints d'en-térite pour avoir pris intérieurement de fortes doses de coloquinte dansl'intention de supprimer promptement la blennorrhagie. Fabre préconisaitparticulièrement, dans la gonorrhée, une teinture ainsi préparée : poudregrossière de coloquinte, 45 gr. ; safran, 60 centigr. ; terre soliée de tartre30 gr. : faites digérer pendant un mois dans 600 gr. d'alcool. Le maladependant trois jours de suite, prend à jeun 8 gr. de cette teinture dans 60oit90 gr. de vin d'Espagne ; il Se repose le quatrième, recommence pendanttrois jours encore,, pour rester tranquille encore un jour, et ainsi de suite,jusqu'à 20 ou 25 doses. On boit, une heure après l'administration du médi-cament, deux ou trois verres de tisane d'orge ou de chiendent; s'il survientdes coliques, on donne des lavements émollients. Cette médication, très-efficace clans les blennorrhagies un peu anciennes, mérite d'être tirée del'oubli dans lequel elle est tombée.[344]
(Les lavements avec addition doses un fruit tout entier de teinture coloquinte. J'ai vu des militaires atteints d'entérite pour avoir pris intérieurement de fortes doses de coloquinte ont été préconisécomme purgatifs révulsifs dans l'intention de supprimer promptement la sciatiqueblennorrhagie. Fabre préconisait particulièrement, — dans la gonorrhée, une teinture ainsi préparée : poudre grossière de coloquinte, 45 gr. ; safran, 60 centigr. ; terre soliée de tartre 30 gr. : faites digérer pendant un mois dans 600 gr. d'alcool. Le malade pendant trois jours de suite, prend à jeun 8 gr. de cette teinture dans 60 ou 90 gr. de vin d'Espagne ; il sse repose le quatrième, recommence pendant trois jours encore, pour rester tranquille encore un jour, et ainsi de suite, jusqu'ensuit à 20 ou 25 doses. On boit, une vive inflam-mation heure après l'administration du rectum : — ce sont là médicament, deux ou trois verres de tisane d'orge ou de chiendent ; s'il survient des moyens qui doivent coliques, on donne des lavements émollients. Cette médication, très-efficace dans les blennorrhagies un peu anciennes, mérite d'être proscritstirée de l'oubli dans lequel elle est tombée.)
Le canal digestif n'est pas la seule voie par laquelle la coloquinte puisseêtre administrée. En appliquant sur le bas-ventre l'infusion aqueuse oulateinture alcoolique, la pulpe fraîche ou la pulpe délayée dans l'eau pure oitalcoolisée, ou mêlée à l'axonge, on obtient la purgation. Ceux même quimanient et triturent la coloquinte sont purgés (Hermann). « Si on mêle, ditLieutaud, Les lavements avec addition de la pulpe teinture de coloquinte avec du fiel de taureau, et qu'on l'ap-plique sur le ventre des enfants, ce topique peut rendre le ventre lâcheet faire sortir les vers. J'applique souvent sur l'abdomen des enfants, ont été préconisés commepurgatif vermifugepurgatifs révulsifs dans la sciatique, un mélange d— il s'extrait de coloquinte, 1 gr. ; d'aloès pul-vérisé, 2 gr. ; et de suc d'absinthe, quantité suffisante. Je place ensuit une vive inflammation du rectum : — ce mélangeau centre d'un emplâtre agglutinatif, afin de le maintenir assez longtempsenplace pour lui faire produire l'effet désiré. Ce topique fait souvent rendresont là des lombrics chez les enfants auxquels il est difficile d'administrer les vermi-cides à l'intérieur. J'ai quelquefois appliqué sur le nombril, pour produirele même effet, la pulpe de coloquinte mêlée avec le fiel de boeuf. On peutaussi, pour remplir plus promptement la même indication, employer lacoloquinte par la méthode endermique ; l'observation suivante m'a paramériter d'moyens qui doivent être rapportéeproscrits.)
((MLe canal digestif n'est pas la seule voie par laquelle la coloquinte puisse être administrée. DaviesEn appliquant sur le bas-ventre l'infusion aqueuse ou la teinture alcoolique, commissaire des guerres la pulpe fraîche ou la pulpe délayée dans l'armée britanniqueeau pure ou alcoolisée, me fit ap-peler le 2 décembre 1831, pour donner des soins ou mêlée à sa petite fillel'axonge, âgée detrois ans, qui, me dit-il, dormait depuis dix-huit heures sans qu'on pût obtient laréveillerpurgation. Je trouvai cette enfant dans un coma si profond que le pincemenldelà peau n'excita qu'un mouvement à peine sensibleCeux même qui manient et triturent la coloquinte sont purgés (Hermann). La tête était mé-diocrement chaude« Si on mêle, dit Lieutaud, de la peau légèrement humidepulpe de coloquinte avec du fiel de taureau, le pouls peu développeet qu',fréquent, parfois irrégulier; la face dans son état naturel, les pupilles très-dilatées. Une salivation assez abondante mouillait on l'oreiller ; de légers moi-vements. convulsifs aux lèvres et applique sur le ventre des grincements de dents s'étaient Mremarquer plusieurs fois depuis quelques heures; une légère diarrhée avaiteu lieu quelques jours auparavantenfants, et ce topique peut rendre le ventre était un peu tuméfié lâche et tendu-• «Mfaire sortir les vers. Grant, médecin dans J'applique souvent sur l'armée anglaiseabdomen des enfants, ami de M. Davies, croj*commeavoir affaire à une fièvre cérébralepurgatif vermifuge, avait fait appliquer trois sangsues der-rière chaque oreille et prescrit 4 grains (20 centigr.) un mélange d'extrait de calomelcoloquinte, que1 gr. ; d'fne put faire prendre àaloès pulvérisé, 2 gr.cause ; et de lsuc d'impossibilité de la déglutitionabsinthe, quantité suffisante. La saignalocaleJe place ce mélange au centre d'un emplâtre agglutinatif, quoique afin de le maintenir assez abondante, nlongtemps en place pour lui faire produire l'avait procuré aucun changementeffet désiré. »sinapismes aux pieds nCe topique fait souvent rendre des lombrics chez les enfants auxquels il est difficile d'avaient non plus amené aucun soulagement notable,si ce nadministrer les vermicides à l'est quelques mouvementsintérieur. Je diagnostiquai une affection verniin*J'comme cause agissant sympalhiquement ai quelquefois appliqué sur le cerveau. Grant parW'cette opinion. Un lavement nombril, pour produire le même effet, la pulpe de mousse coloquinte mêlée avec le fiel de Corse et de semen-contra en Jcoction dans le laitboeuf. On peut aussi, avec addition dpour remplir plus promptement la même indication, employer la coloquinte par la méthode endermique ; l'huile observation suivante m'a paru mériter d'olives et de cassonnade, l»downloadModeTextêtre rapportée.vue.download 374 sur 1308
((M. Davies, commissaire des guerres dans l'armée britannique, me fit appeler le 2 décembre 1831, pour donner des soins à sa petite fille, âgée de trois ans, qui, me dit-il, dormait depuis dix-huit heures sans qu'on pût la réveiller. Je trouvai cette enfant dans un coma si profond que le pincement de la peau n'excita qu'un mouvement à peine sensible. La tête était médiocrement chaude, la peau légèrement humide, le pouls peu développé, fréquent, parfois irrégulier ; la face dans son état naturel, les pupilles très-dilatées. Une salivation assez abondante mouillait l'oreiller ; de légers mouvements convulsifs aux lèvres et des grincements de dents s'étaient fait remarquer plusieurs fois depuis quelques heures ; une légère diarrhée avait eu lieu quelques jours auparavant, et le ventre était un peu tuméfié et tendu.
COLZA« M. — CONGrant, médecin dans l'COMBREarmée anglaise, ami de M. 3Û5Davies, croyant avoir affaire à une fièvre cérébrale, avait fait appliquer trois sangsues derrière chaque oreille et prescrit 4 grains (20 centigr.) de calomel, que l'on ne put faire prendre à cause de l'impossibilité de la déglutition. La saignée locale, quoique assez abondante, n'avait procuré aucun changement. Des sinapismes aux pieds n'avaient non plus amené aucun soulagement notable, si ce n'est quelques mouvements. Je diagnostiquai une affection vermineuse comme cause agissant sympathiquement sur le cerveau. Grant partagea cette opinion. Un lavement de mousse de Corse et de semen-contra en décoction dans le lait, avec addition d'huile d'olives et de cassonnade, fut
prescrit, mais oh ne put parvenir à le faire pénétrer. Le coma persistait de-
puis trente heures, quand il me vint à l'idée de proposer l'emploi de vermi-
fuges purgatifs par la méthode endermique. Après avoir produit, au moyen
de l'eau chaude, dans un verre à liqueur, une vésication au-dessous de
l'ombilic, nous appliquâmes sur la peau dénudée 25 centigr. d'aloès et
18 centigr. de coloquinte pulvérisés, et étendus sur un petit linge recouvert
decérat. Deux heures et demie après cette application, une selle abondante,
précédée de borborygmes et de mouvements de l'enfant, eut lieu avec ex-
pulsion de dix lombrics, les uns morts, les autres vivants ; une seconde
en entraîna douze entrelacés les uns dans les autres et formant une peloite.
Dès lors, la petite malade ouvrit les yeux, cria et put boire : 15 centigr. de
calomel lui furent administrés le lendemain et provoquèrent la sortie, dans
trois selles, de neuf autres vers, la plupart morts. Il ne restait plus de cet
état, qui avait tant alarmé la famille, qu'un peu d'abattement, que deux ou
trois jours de soins et d'une bonne alimentation dissipèrent. » .
[345] prescrit, mais on ne put parvenir à le faire pénétrer. Le coma persistait depuis trente heures, quand il me vint à l'idée de proposer l'emploi de vermifuges purgatifs par la méthode endermique. Après avoir produit, au moyen de l'eau chaude, dans un verre à liqueur, une vésication au-dessous del'ombilic, nous appliquâmes sur la peau dénudée 25 centigr. d'aloès et 18 centigr. de coloquinte pulvérisés, et étendus sur un petit linge recouvert de cérat. Deux heures et demie après cette application, une selle abondante, précédée de borborygmes et de mouvements de l'enfant, eut lieu avec expulsion de dix lombrics, les uns morts, les autres vivants ; une seconde en entraîna douze entrelacés les uns dans les autres et formant une pelotte. Dès lors, la petite malade ouvrit les yeux, cria et put boire : 15 centigr. de calomel lui furent administrés le lendemain et provoquèrent la sortie, dans trois selles, de neuf autres vers, la plupart morts. Il ne restait plus de cet état, qui avait tant alarmé la famille, qu'un peu d'abattement, que deux ou trois jours de soins et d'une bonne alimentation dissipèrent. » Chrestien, de Montpellier, a employé la coloquinte en frictions sur l'abdo-men abdomen ou à l'intérieur des cuisses, dans les affections mentales. Ce médecinrapporte huit observations de manie guérie par l'usage de ces frictions,pratiquées soit avec la teinture (60 à 100 gouttes), soit avec la poudre (1 à2 gr.) mêlée à l'axonge. L'action du médicament se manifestait tantôt pardes évacuations alvines tantôt par l'augmentation de la sécrétion des urines. La COLOCYNTHINE est si énergique, qu'elle peut, à la dose de 1 à 10 centigr., au plus, suivant l'effet qu'on veut produire, remplacer à l'intérieur l'huile de ''croton tiglium''.
La COLOCYNTHINE est si énergique, qu'elle peut, à la dose de 1 à 10 centigr.,
au plus; suivant l'effet qu'on veut produire, remplacer à l'intérieur l'huile
de croton tiglium.
[[Catégorie:Cazin 1868]]