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Hièble (Cazin 1868)

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__TOC__

[511]

== Hièble ==

Voir la page ''[[]]''

HIÉBLE. Sambucu-s ebulus. L.

SiméumsJiumUis:, sive ebulus. G. BAUH., TQTJRN,— Chamoeacte- DIOSCOR.

' Ièble, — yeble, — petit sureau, — sureau em herbe.,
CAPRIFOLFAGÉES. Faim nat. — PENTAND-ME TBT&ÏNIE-. L.

Cette plante vivace (PL XXI) croît le long des fossés, au bord des chemins,.
dans l'es champs humides ; elle est commune en France.

Desçriptian. —- Racines, allongées, rameuses, de la grosseur du doigt, d'un
blanc sale.— Tiges droites, herbacées, cannelées, hautes d'environ 1 mètre. — Feuilles
opposées, péliolées, ailées, composées de sept à neu£ folioles lancéolées, dentées en scie
à5 leurs, bords. - Fleurs blanches formant une cîrne ou une sorte d'ombelle ample et
touffue 1, accompagnée de bractées filiformes (jum-juiHëf). — Calice h cinq divisions-
mte. — Corolle en roue à1 cinq Mes. — Cinq étamines. — Trois stigmates sessiles,
jjjjtijg.,—Fruit : haie inférieure noire, pulpeuse, à une seule loge contenant trois- se-
ifiueesiattiaeliées k lfaxe? du fruit.,

Partie» usitées. — Ea racine, les feuilles, les fleurs, les baies, les semences.

Récolte. —• Les fleurs doivent être récoltées en juin, et être séchées avec les
mêmes- précautions que celles du sureau (voy. SUREAU). — On récolte les f'euifl'es pen-
dant tout l'été; la racine en automne.

'Propriétés physiques et chimiques. — L'odeur vireuse de l'hièble
estplus prononcée que celle du sureau, les feuilles ont une saveur amère, nauséeuse et

'.' feignent la salive en rouge. Les fleurs, analogues k celles du sureau, paraissent con-
fenr te mêmes principes- chimiques (voy. SUREAU). Les baies d'bièble, en les écrasant

; eifeles doigts, donnent une couleur rouge ;: celle de sureau est feuille-morte. (Ent (1)
ïtiotHédaaasia'racine-du sambueus ebulus les-acides, tamnique-, acétique, valéria-uique,,
delà matière grasse^, un- principe acre et amer (hiébline), de la- saponine, de la résine, de;

',. Meule, du sucre-, de la gomme, de l'albumine végétale et quelques traces d huila
MME.). Ces baies sont en usage dans la teinture pour colorer différents tissus en vio-

: let. Snfwnt Murray, l'es feuilles vertes, répandues clans- les greniers, mettent les souris

■-. àr'Ma Ou croit aussi qu'elles font périr les charençons, qui dévorent si souvent les-

[■ graines céréales.

BBÉBAOEIATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

it'HiimEna..— Infusion vineuse ou décoc-
tion aqneùse de la racine ou de l'écorce
(12'à 30 gr: par kilogramme)', 30 à' 100- gr.
■'. Satapriiné des^ racines, de- 6 à 12 gr. et plus,
; seton-l'effet qu'on veut produire.
: Mpréparé avec les, baies,, de 15 à 60 gr.
Semences contuses, de 4 à 12 gr.., en infusion

dans du vin blanc ou dans un autre véhi-
cule, ou en éîectuaire.
Infusion 1 des fleurs dans l'eau, de- li à 8: gr.
par kilogramme- d?eau-.

A L'EXTÉRIEUR. — Fleurs et feuilles, en décoc-
tion, cataplasme, etc.

-. E'MèHe est, comme le sureau, un purgatif drastique. Cette plante est, en
. outre, diurétique, sudorifique. On en obtient d'heureux résultats dans la
• teopHegmalie,, et, en général, dans les hydropisies passives. La racine,,

Ifeoree' et la semenee sont plus particulièrement employées comme purga-
jWes-;-les-fleurs-, comme celles de sureau, sont anodines et diaphorétiques à

petites doses; les feuilles jouissent à peu près des mêmes propriétés que
; Hcowej mais: on les- emploie le plus souvent à l'extérieur, en forme de ca-
; .tpàïraev eontre les- engorgements articulaires, lymphatiques, glanduleux,

ta; fhrpart dés- auteurs ont avancé- que dans l'hi'èMe' chaque partie de la
plante jouît d!e vertus différentes. C'est là une de ces erreurs, comme tant
^*jjres* qpe, l'observation et l'expérience^ détruisent chaque jour. Chaque
.^fte dte ta plante- a une activité plus ou moins grande, selon que les prin-
.S (P"e*"«ralïent sont plus ou nroins rapprochés ; mais- toutes exercent
«lOTgaarsme. &es. effe1;s anap0gUeS: ef qU,i:se réduisent k aire 1 exdïationplus:

W mmcin's Viertelfirhrcschrift, t, IX, p. 15.,
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512 HIÈBLE.

ou moins remarquable, se manifestant, dans l'appareil digestif, par le vomis-
sèment et la purgation ; sur les voies urinaires, par la sécrétion augmentée
de l'urine ; sur le système exhalant, par l'augmentation de la transpiration.
Les faits viennent à l'appui de cette opinion: les fleurs, en infusion dans
l'eau, sont béchiques, diaphorétiques, expectorantes; et le suc de ces mêmes
fleurs, à la dose de 4 à 8 gr., offre un purgatif analogue aux follicules de
séné par son action sur le tube intestinal. Le rob de baies d'hièble, étendu
dans une grande quantité d'eau chaude, produit l'effet diaphorétique, tan-
dis que, administré d'une manière plus concentrée, il agit sur les intestins
et provoque la purgation.

L'hièble est une de ces plantes dont on n'a pas assez étudié l'action au lit
des malades. Chaque auteur a répété ce que ses prédécesseurs avaient eux-
mêmes copié. Cependant, cette plante mérite toute l'attention des prati-
ciens et peut, ainsi que le sureau, avec lequel elle a la plus grande analogie,
être d'une grande utilité, dans la médecine rurale. J'emploie fréquemment
les fleurs en infusion théiforme, avec du miel, dans le catarrhe pulmonaire;
elles sont légèrement stupéfiantes, excitent la transpiration et l'expectora-
tion d'une manière secondaire, c'est-à-dire après avoir agi sur le système
nerveux comme sédatives.

Les semences et l'écorce intérieure agissent avec d'autant plus d'efficacité
comme purgatives qu'elles sont plus récentes. C'est dans l'écorce (surtout
celle de la racine) que cette propriété est le plus énergique, bien que la ra-
cine ait été spécialement vantée comme hydragogue. Les feuilles jouissent
à peu près des mêmes vertus que les autres parties de la plante; mais,
comme nous l'avons dit plus haut, on les a particulièrement recommandées
comme résolutives, sous forme de cataplasme, sur les contusions, les en-
torses et les engorgements lymphatiques et oedémateux. Cuites dans due,
suivant Vermale, elles dissipent les tumeurs des articulations provenante
contusion, surtout si l'on y joint un bandage compressif. Dans ce cas, le ban-
dage n'a-t-il pas, ainsi que Vaidy le fait observer (1), autant de part à Ligné-
rison que le remède?

J'ai plusieurs fois employé la racine et l'écorce d'hièble infusées dans le
vin blanc à des doses plus ou moins élevées, selon l'effet que je désirais pro-
duire. J'ai eu à me louer de leur usage dans l'anasarque. Ce purgatif ne laisse
pas à sa suite ce sentiment de chaleur et d'érosion que l'on observe souvenl
après l'administration de la plupart des drastiques résineux. La semence,
pilée et mêlée avec du miel, m'a fourni un électuaire dont l'emploin»
réussi à la dose de 4 gr. prise en deux fois, à une heure de distance, lemati»
à jeun. Donnée en une seule fois, cette dose provoque quelquefois le vomis-
sement.

Chesneau recommande l'emploi, dans les hydropisies, d'une huile n*
lagineuse fournie par la semence, d'hièble bouillie dans l'eau. La dosent
cette huile, que je n'ai jamais administrée, est de 15 gr. Haller en a con-
staté l'effet énergique.

Le rob d'hièble est une préparation infidèle ; il perd la propriété pui|*
par la vétusté. Quand Haller lui refusait cette propriété que Scopoli lui at-
tribuait, on peut croire que tous les deux avaient raison. ,

Les feuilles d'hièble et celles d'absinthe, cuites ensemble et appui*
sur le bas-ventre d'un enfant de dix-sept mois, ont procuré quatre évacua-
tions alyines abondantes, avec expulsion de six lombrics vivants.. J ai elJ"
ployé la semence verte d'hièble, pilée et mêlée de la même manière, av
de l'absinthe et un peu d'ail, chez un petit garçon de l'âge de deux ans.
topique a déterminé trois selles copieuses et la sortie de trois ascarides 10
bricoïdes et d'une grande quantité d'ascarides vermiculaires.

(1) Dictionnaire des sciences médicales, t. XXI, p. 173.


[513]

Je crois inutile de donner ici la longue énumération des maladies contre lesquelles on a recommandé l'hièble et ses diverses préparations. Les effets physiologiques de cette plante vraiment utile étant bien connus, il est facile, sans lui assigner une action imaginaire et spécialement adaptée à tel ou tel cas d'apprécier les circonstances où elle convient. Signaler l'hydropisie, les dartres,Tépilepsie, le rhumatisme, l'arthrite chronique, les obstructions des viscères, et beaucoup d'autres maladies dissemblables, comme pouvant être traitées avec succès par l'hièble, c'est dire d'une manière moins simple qu'on doit l'employer, avec les modifications convenables, dans toutes les affections qui réclament l'administration des purgatifs drastiques, des diurétiques pu des diaphorétiques.

[[Catégorie:Cazin 1868]]
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