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CHOLÉRA ASIATIQUECholéra asiatique. — Indépendamment des moyens de calorification, Debreyne propose contre le choléra, comme moyen principal, la belladone unie au mercure. Ce médecin administre la belladone à haute dose à l'intérieur et à l'extérieur pour combattre les crampes. Il insiste surtout sur l’emploi des frictions faites avec la teinture de belladone sur toute l’épine dorsale et particulièrement sur les membres.
PTYALISMEPtyalisme. — Erpenbeck (1) croit, d'après plusieurs faits personnels, que la belladone constitue un bon moyen prophylactique contre la salivation mercurielle (2). — Dans un cas de ptyaline ptyalisme rebelle, Yanoye Vanoye (3), se rappelent rappelant qu'une des propriétés de la belladone consiste à diminuer notablement les sécrétions de la partie supérieure du tube digestif, prescrivit l’extrait de cette plante à l’intérieur à la dose de 5, puis de 10 centigr. par jour. Le même médicament fut employé en gargarisme, dans de l’eau de son ou une décoction de guimauve, et sans autre addition que quelques gouttes de laudanum. Sous l'influence de ce traitement la sécrélion salivaire diminua progressivement, et la guérison eut lieu en huit jours. Dans un autre cas où le Ptyalisme ptyaline reconnaissait pour cause une intoxication hydrargyrique, Vanoye légalement l’a également arrêté avec l’extrait de belladone.
"MCOSURIEGlucosurie. —Morand — Morand (4) est parvenu, par l'usage l’usage de la belladone, à susus-.~
4 rtn" 1 jes connaissances médico-chirurgicales(2) ''Journal de médecine, t. XXXIIIde chirurgie et de pharmacie de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles'', 1854, p. 103140. •
w nouciiardat(3) ''Journal des connaissances médico-chirurgicales'', t. XXXIII, p. 1§3. (4) Bouchardat, ''Annuaire de thérapeutique'', I8/16I846, p. 18.
SPERMATORRHÉESpermatorrhée. — Lepri (1) s'est demandé, en présence d'un cas de spermatorrhée qui avait résisté à un grand nombre de moyens, pourquoi la belladone ne ferait pas cesser cette incontinence spermatique. Le résultat a été conforme à son attente.
EMPLOI DE LA BELLADONE A L’EXTÉRIEUR POUR TARIR LA SÉCRÉTION LACTÉE, Emploi de la belladone a l’extérieur pour tarir la sécrétion lactée. - Goolden (2) a publié deux faits, dans lesquels l’application de l'extrait l’extrait de belladone sur les auréoles des deux mamelons a suffi pour tarir au bout de quelques heures la sécrétion lactée. Cette suppression brusque n’a, dans les deux cas, déterminé aucun accident. Déjà Aran et Sandras avaient utilisé plusieurs fois avec succès cette propriété particulière de la belladone ; seulement ils avaient fait usage de ce remède à l’intérieur.
HÉMORRIIOÏDESHémorriioïdes. — Suivant Groenendael's Grœnendael’s (3), la belladone est, comme antiphlogistique et relâchant, un remède très-efficace dans les affections hémorrhoïdaleshémorroïdales ; ilcalme il calme la douleur, facilite la dilatation du sphincter anal, fait cesser la constipation, cause principale de la stagnation du sang dans les vaisseaux du rectum. On fait, trois ou quatre fois par jour, des onctions à l’anus avec une pommade composée de 2 gr. d’extrait de belladone pour 30 gr. d'onguent rosat.
Bouçhardat Bouchardat (2) cite un cas d’épilepsie, datant de quelques mois, dont les attaques ont été suspendues tant que le malade a été sous l’influence de l’atropine, qu'il regarde comme le modificateur le plus puissant et le moins incertain de tous ceux qui ont été opposés à l'épilepsie. Lusana (3) s’exprime en ces termes sur l’emploi de l’atropine dans l’épilepsie : « J'ai eu deux fois occasion de traiter par l’atropine la véritable épilepsie centrique ; dans un cas, elle datait de l’enfance, et le sujet avait plus de cinquante ans ; dans un autre, elle datait de quatorze ans. Or, ces deux cas sont ceux qui m’ont fourni les-résultats les plus remarquables. Dans l’un d'eux, six mois se sont écoulés sans qu’il soit survenu un accès; dans l'autre, trois mois et demi après le commencement du traitement, il n’y avait pas eu encore de rechute.
«Si « Si l’atropine a eu des succès dans l'épilepsie l’épilepsie centrique, cérébrale ou idiopathique, elle a, au contraire, échoué clans l'épilepsie excentrique, réfléchie ou symptomatique, celle qui résulte d’une maladie qui a son siège dans un organe intérieur autre que le cerveau. »
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l’extrait, n'est n’est pas devenue inerte par vétusté, et par conséquent inefficace, surtout à une close dose aussi minime que celle qu’on prescrit en pareil cas! Cette réflexion s'applique s’applique à plus forte raison à la poudre de racine de bellaponebelladone, qui, bien que plus active, est encore moins employée que celle des feuilles. — Le mélange de la poudre et de l’extrait, ainsi que le pratiquait Bretonneau, est plus sûr.—Cauvin — Cauvin (1) a vu chez une petite fille âgée de scpl sept ans une incontinence nocturne et souvent diurne, suite d’une anasarque, et dont la durée datait de quatre à cinq mois, céder à l’usage de la belladone ainsi administrée : pilules composées chacune de 1 centigr. de poudre et 1/2 centigr. d’extrait de belladone (on ne dit pas si c’est la poudre delà de la racine ou des feuilles) à prendre tous les soirs pendant une semaine en se couchant. Pendant la deuxième semaine deux pilules le soir, et pendant la troisième une le malin matin en se levant et deux le soir. Point d’amélioration pendant les deux premières semaines, mais grand amendement pendant la troisième. On continue encore l'usage l’usage des pilules pendant deux autres semaines, au bout desquelles la guérison e=t est complète.
La belladone ne réussit presque jamais dans l’incontinence d'urine diurne des adultes, laquelle dépend presque toujours de l’atonie, du relâchement du sphincter de la vessie, tandis que chez les enfants il y a, au contraire, le plus souvent spasme, irritabilité de cette partie.
(Berciaux, chez des enfants atteints d’incontinence d’''incontinence'' des matières fécales, avec ou sans incontinence d’urine, a obtenu en peu de jours la cessation de cette dégoûtante affection par l’emploi combiné du sirop, des pilules de belladone (1 centigr.) et de suppositoires belladonesbelladonés) (2).
Dans le choléra de 1854, j’ai employé avec avantage et simultanément le laudanum à l’intérieur et la teinture de belladone mêlée à l'alcool camphré à l'extérieur, concurremment avec les révulsifs, les moyens de calcfactioncalécfaction, elcetc. L'extrait de belladone pur, appliqué sur un vésicatoire à l'épigastre, a fait cesser le vomissement chez un cholérique, et a ainsi favorisé l’action des autres moyens employés dès lors avec efficacité.
Leclerc, professeur à l’Ecole de médecine de Tours (3), se rappelait l'adage ''similia similibus'', a combattu le choléra par la belladone. Il W fait appliquer un large • emplâtre d’extrait de belladone (représentant 50 à GO 60 gr. d’extrait) à l’épigastre, un second emplâtre d'extrait de belladone sur la région vésicale. En même temps le malade prend une pilule composée de 1 centigr. de poudre de belladone et de 1 centigr. d’extrait de la même plante. Suivant la gravité des cas, on donne chaque pilule toute les deux heures, toutes les demi-heures, tous les quarts d’heure, toutes te les dix ou cinq minutes. II est des attaques tellement foudroyantes, et dans lesquelles l’intoxication cholérique a si profondément envahi l'organisme, <fx que les pilules de belladone sont à peine ingérées qu'elles sont vomies. Alors Leclerc a recours avec succès au suc de racine fraîche de belladone à la dose de cinq goutlcstoutes gouttes toutes les cinq minutes. L'absorption de ce suc s'opère encore même dans cet état si grave. (100 gouttes représentent 50 centigr. d'extrait ; 5 gouttes représentent 2 centigr. et une fraction d'extrait.) Ce suc doit être récemment exprimé, et non altéré par la fermentation. — Quelquefois dédes
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(1) ''Presse médicale'', septembre 18/(91849.
(2) Gazelle ''Gazette hebdomadaire'', 1858.
(3) ''De la médication curative du choléra asiatique''. Tours, 1855.
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frictions avec le suc de racine de belladone ont dû être faites au cou, sous les aisselles, à la partie interne des cuisses, etc. Quelquefois aussi ce suc doit être donné en lavement à la dose de 13 15 à 20 gouttes dans une cuillerée d’eau tiède, et à l’aide d'une seringue d'un très-petit calibre.
Dans tous les cas, sans exception, la rougeur dé la face et celle delà peau, en général, ont indiqué à Leclerc que la belladone devenait toxique. Il faut donc diminuer le nombre des pilules aussitôt qu’apparaît la rougeur, et les donner alors toutes les deux, trois ou quatre heures, suivant les indications fournies par l’état du malade. Il ne faut pas cependant cesser soudainement cette médication. II suffit de mettre un intervalle convenable entre l'administration des pilules pour que leur effet toxique soit évité. Je le répète, ajoute ce médecin distingué, la rougeur de la peau devra guider le praticien à cet égard ; et si cette rougeur devenait générale et très-intense, il faudrait suspendre la belladone à l’instant. — Il faut renouveler les emplâtres d’extrait de belladone toutes les vingt-quatre heures. — Il arrive souvent que les vomissements et les évacuations alvines continuent malgré l’action de la belladone. Dans ce cas, Leclerc emploie avec succès des pilules, d’un centigr. chaque, d'acétate de plomb cristallisé, administrées en même temps que les pilules de 2 centigr. de belladone. — Pour modérer la soif, on donne d’heure en heure, de demi-heure en demi-heure, quelquefois de quart d’heure en quart d'heure, une ou deux cuillerées d'eau de Seltz, ou d’eau de riz, ou de vin vieux et d'eau de Seltz, ou de blanc d'oeuf œuf frais battu avec un peu de sucre et d’eau tiède ; cette dernière boisson a souvent rendu de grands services à Leclerc, ainsi que le bouillon éminemment nutritif (''beef-tea''). Il y a un grand avantage, suivant ce médecin, à ''sustenter '' le malade pendant la période algide et aussi pendant la réaction.
Les selles colorées, les selles verdâtres surtout, annoncent le retour des fonctions normales du tube digestif. Les selles colorées en vert précèdent presque toujours de quelques heures le retour des urines. Alors, dit Leclerc, il est bon de suspendre complètement la belladone et de donner une pilule composée : d’acétate de plomb 1 centigr., d’extrait d’opium 1/2 centigr., toutes les deux, trois ou quatre heures, suivant la fréquence des évacuations. Leclerc emploie aussi, pour faire cesser la diarrhée, la décoction de quinquina en lavement, et le vin de quinquina par faibles cuillerées.
L’auteur rapporte plusieurs observalions à l'appui de cette médication, et peut, dit-il, fournir la preuve qu'elle a sauvé les cinq sixièmes des cholériques qui y ont été soumis.
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(1) Ijannoversches ''Hannoversches Correspondenzblalt.ri «„!.',, fk "léaecme, de chirurgie et de pharmacie de la Société des sciences médicales« M. relies de Bruxelles, 1854, p. 140'.
pendre un écoulement involontaire de salive et à modérer les accidents de la glycosurie.
(Je n'ai pas été aussi heureux chez trois malades où j'ai essayé la belladone. L’affection me paraissait se rattacher aune a une excessive irritabilité des organes génitaux, et surtout des conduits évacuateurs; c'est c’est ce qui m'avait m’avait conduit à mettre cet agent en usage.)
(Je combine les deux traitements, je donne l’extrait à l'intérieur à doses fractionnées (1 centigr. toutes les quatre heures), et je fais appliquer sur les seins un cataplasme de feuilles de belladone. 15 gr. de feuilles sèches décodées dans 250 gr. d’eau. Les feuilles sont mises à nu, et l’eau sert à délayer de la mie de pain ou de la farine de graine de lin, formant un cataplasme recouvrant le tout.)
Dans les cas de tumeurs hémorroïdales volumineuses, enflammées, étranglées, très-douloureuses, je fais appliquer des linges fins imbibes du mélange suivant : Eau de laitue, 500gr. ; extrait de belladone, 8 gr. ; extrait gommeux d’opium, 2 gr. Sous l’influence de ces applications fréquemment renouvelées, les douleurs cessent, l'inflammation se dissipe, et, en continuant le même moyen, les tumeurs hémorroïdales diminuent peu à peu et se flétrissent. J'ai employé cent fois ce remède et toujours avec succès.
(ATROPINEAtropine. — Pendant tout le cours de cet article, nous avons entendu parler de la plante, et de son alcaloïde dont les effets* à l’énergie d’action près, sont identiques ; quelquefois même, nous n'avons n’avons pu séparer complètement 1 histoire l’histoire de l’une et de l'autre l’autre substance.; nous n'y n’y revenons ici qu'à cause des applications particulières dont l'alcaloïde a été l'objet. On l’a employé à l’extérieur, dans les névralgies, déposé sur le derme dénudé par un vésicatoire, ou introduit sous la peau par inoculation à l'aide d'une lancette.
Nous signalerons surtout les injections hypodermiques par la méthode Wood, d’Edimbourg, que Behier a surtout vulgarisées en France.
C’est à l'aide de la seringue de Pravas que l'on introduit une dissolut titrée d’atropine dans le tissu cellulaire sous-cutané, où son absorption excessivement rapide. On commence par un 1/2 milligr., et on peut ailealler
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(1) ''Gaz. med. Toscana'', janvier 1854.
(2) ''Annales médicales de la Flandre occidentale'', 1857.
(3) ''Annales de la Société des sciences médicales de MatinesMalines'', 1838.
jusqu'à 1 milligr. et au-dessus ; à là suite de ces injections il survient quelquefois des accidents atropines, que de petites doses d'opium ne tardent pas à conjurer. Ce mode de traitement convient surtout dans les névralgies, et a paru plus spécialement réussir dans celles qui avaient pour siège le nerf sciatique. On l’a appliqué contre l'épilepsie, la chorée, les hallucinations, le tétanos et même l'hydrophobie.
Le ''Bulletin de thérapeutique '' du i5 15 janvier 1864 contient un article sur l’emploi de ces injections dans les affections oculaires.
Grâce à la limpidité de sa solution, à son facile dosage, l’atropine est préférée à la belladone dans ces dernières affections, en collyres, instillations; c’est à elle que l'on l’on a communément recours pour faciliter l'examen ophthalmoscopique. L’atropine, ou le sulfate d'atropine, souvent employé dans ces cas à cause de sa plus grande solubilité, convient dans tous les cas que nous avons énumérés en parlant de la belladone. Maëstre (1) lui attribue la propriété de déterger les ulcères de la cornée et d’en favoriser la cicatrisation par une propriété modificatrice spéciale. Elle est, du reste, communément employée dans ces circonstances.
Mayeux a publié dans la ''Gazette des hôpitaux'', avril 1858, une remarquable observation de luxation du cristallin, dont l’atropine a pu faciliter la réduction.
A l'intérieur, l'atropine a surtout été mise en usage dans les névroses.)
Lusana administre l’atropine en dissolution dans l'alcool, l'acide acétique ou quelque autre acide affaibli, à la dose de 1/30 de grain, en augmentant progressivement jusqu’à celle de 1/4 de grain toutes lés quatre heures.