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Belladone (Cazin 1868)

62 octets ajoutés, 6 février 2013 à 17:03
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Selon Brandes, la belladone contient 1 <small><sup>1</sup></small>/<small>2</small> pour 100 de malate d'atropine. Ce chimiste y a trouvé deux matières extractives azotées (''phyteumacol, pseudotoxin'').
La belladone doit ses propriétés énergiques et vénéneuses à l'ATROPINEAtropine. Ce principe, découvert par Brandes, a été trouvé combiné à l'acide malique dans les racines, les feuilles et les tiges de cette plante. C’est une substance incolore, cristallisée en prismes soyeux, transparents ; fusible et volatile un peu au-dessus de 100 degrés, soluble dans 500 parties d'eau froide, très-soluble dans l'alcool, dans 15 parties d'élher et dans 60 parties d'eau bouillante, [un peu volatile et répandant, lorsqu'on la chauffe, une odeur spéciale qui la fait reconnaître] ; se combinant fort bien et formant des sels avec les acides ; sa solution aqueuse précipite en blanc par la noix de galle, en jaune par le chlorure d'or, en blanc par l'iodure double de mercure et de potassium. D’après Planta, elle aurait la même formule que la saturnie, C<small><sup>34</sup></small> H<small><sup>25</sup></small> Az<small><sup>6</sup></small>.)
Mein (cité par Dorvault) dit avoir obtenu 20 grains (1 gramme) d'atropine de 12 onces (360 grammes) de racine de belladone.
Nous devons signaler le ''rob de belladone'' obtenu avec les baies à maturité dont on extrait le suc, et l'extrait de semences. Cette dernière préparation, suivant Trousseau et Pidoux, mériterait d'être employée de préférence à beaucoup d'autres préparations, en raison de ses effets plus constants.
EFFETS TOXIQUESEffets toxiques. — La belladone est un poison narcotico-âcre.
Avant de parler des effets de ce poison chez l'homme, nous devons faire connaître ceux qu'il produit chez les animaux. Si l'on en croit Giacomini, les chèvres paraissent pouvoir prendre impunément cette plante. Un lapin fut nourri de belladone pendant trente jours sans en éprouver le moindre effet, même sans dilatation des pupilles (1). (Cl. Bernard s'est élevé avec force contre cette idée d'immunité acceptée sans contrôle sérieux, et qui a cours depuis trop longtemps dans la science. Mon compatriote, ami et ancien collègue Lemattre, dans son mémoire sur les alcaloïdes des solanées, couronné par l’Institut, s’exprime ainsi à ce sujet : « Les animaux dont il est question ont toujours l’estomac rempli d’aliments….. Lorsqu’un principe toxique vient au centre de ce bol alimentaire, l’absorption s'en fait lentement (la lenteur de l'élimination le prouve), et la quantité de principe actif qui se trouve à un moment donné dans le sang est trop minime pour empoisonner (2). » — Une injection dans la jugulaire de 0.08 de sulfate d’atropine tue un lapin en cinq minutes, et l'urine donne, avec l'iodure mercuro-potassique, un précipité blanc. Les lapins qui ont vécu un mois de belladone ont trouvé dans cette plante des matériaux nutritifs suffisants à l'entretien de leur vie.)
A la suite d'un empoisonnement par l'atropine (4), il était resté une énorme dilatation des pupilles. L'introduction du papier calabarisé dans l’œil gauche du sujet lui permit bientôt de lire sans difficulté, tandis qu'il ne put obtenir pareil résultat qu'au bout de cinq jours avec l'oeil droit.)
EFFETS PHYSIOLOGIQUESEffets physiologiques. — (Dans ce paragraphe nous aurons aussi bien en vue l'action de la belladone et celle de l'atropine, son principe essentiel. En traitant des effets toxiques, nous avons déjà pu donner une idée des symptômes causés par leur administration. Mais, à dose thérapeutique ou insuffisante pour amener des désordres graves, le tableau, pour avoir des points communs avec celui que nous avons tracé, n'en a pas les couleurs sombres. Le plus souvent, l'influence de l'agent ne se manifeste que par la sécheresse de la gorge, les troubles de la vue et la mydriase ; à une dose plus forte, ou lorsque, comme médicament, on a dépassé la dose ordinaire, outre les phénomènes précédents, il se produit des nausées, des vertiges, du délire. Ces symptômes, qui peuvent durer vingt-quatre heures, s'observent aussi par l'effet seul de la susceptibilité individuelle.
Les phénomènes, peuvent être rangés sous deux chefs principaux : action locale et primitive ; action générale et secondaire.
(6) ''Observations médicales'', janvier 1830.
(7) ''Gatette Gazette médicale de Milan''.
(8) ''Journal de Hufeland'', 1832, p. 66.
M. de B***, de Boulogne, âgé de soixante-six ans, d'un tempérament nerveux, d’une constitution grêle, était atteint d'un engorgement chronique de la prostate, avec difficulté d’uriner, flux muqueux, et surtout douleurs vives pendant l'émission fréquemment répétée des urines. Lorsque je vis le malade, au printemps de 1846, ces douleurs existaient depuis six mois et avaient résisté à l’application réitérée des sangsues, à l’usage journalier des bains et à un repos absolu dans une position horizontale. Je fis pratiquer, matin et soir, des frictions avec la pommade de belladone (4 gr. d’extrait sur 30 gr. d’axone) au périnée et le long du canal de l’urètre, dans lequel je faisais introduire plusieurs fois par jour de cette même pommade au moyen d’une bougie. Dès le premier jour il y eut soulagement; au bout de huit jours les douleurs étaient complètement dissipées et l’émission des urines plus rare. Il a suffi d’enduire la bougie dont le malade se sert habituellement, pour empêcher le retour des douleurs. L’embonpoint et les forces, que la continuité des souffrances avait fait perdre, se rétablirent peu à peu sous l’influence du calme moral, du repos et d’une alimentation analeptique.
On lit dans le ''London med. and phys. Journ.’' '. (1832) qu’un cas de dysurie, avec cessation complète des urines depuis vingt-quatre heures, céda, au bout de quelques secondes, à l’introduction dans l'urètre d'une bougie enduite de pommade de belladone. — Dans plusieurs cas de ce genre, Gérard, d’Avignon (1), a employé avec succès des frictions sur les régions hypogastrique et périnéale avec la pommade de belladone (8 gr. d’extrait pour 30 d'axonge).
Pour stupéfier les organes et faciliter le cathétérisme, il suffit d’enduire la sonde d'extrait de belladone, de même que pour l'introduction des instruments dans l'opération du broiement de la pierre.
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constriction habituelle des pupilles. Le fait fut regardé par le public comme ''prodigieux''. Aujourd'hui, vu l'immense vulgarisation de l'emploi de la belladone, le prestige ne ferait plus fortune nulle part. »
Tavignot (1) se sert avec succès, dans les mêmes cas, d’une solution de 4gr. d’extrait de belladone dans 125 gr. d'eau, dont on instille chaque jour quelques gouttes entre les paupières. On en continue l'usage indéfiniment,
Pour distinguer la cataracte noire de l’amaurose, il suffit d'instiller d’instiller dans l’oeil une solution concentrée d'extrait de belladone : si la pupille se dilate considérablement, il est presque certain qu'il y a cataracte et nonamaurosenon amaurose.
On emploie la solution aqueuse de belladone en instillation dans l’œil pour s'assurer si la cataracte est adhérente ou non.
11 Il existe dans la science des faits d'après lesquels, sous l'influence de la belladone administrée comme moyen palliatif dans la cataracte, la guérison ou du moins une grande amélioration s'est produite. Rotiault Rouault (2) résume ainsi les avantages des instillations de solution concentrée de belladone dans la cataracte : 1° elles peuvent être faites indifféremment sans inconvénient pour l'appareil l’appareil optique; 2° elles constituent un moyen tellement simple, que, une fois l'habitude l’habitude contractée, le malade fait instinctivement, et sans.y penser, cette petite opération ; 3° dans certains cas, si elles sont faites régulièrement et avec persévérance, elles peuvent peut-être retarder ou même s'opposer s’opposer au progrès ultérieur de la cataracte, et, dans des circonstances plus favorables encore, provoquer son absorption; 4° elles auront toujours pour résultat de prolonger la vue du malade et de lui procurer assez de lumière pour le dispenser de l'opérationl’opération ; 5° dans tous les cas, ces instillations sont toutes-puissantes pour prévenir la formation d'adhérences d’adhérences entre la cristalloïde et l'iris, ou pour détruire celles-ci lorsqu'elles naissent déjà; 6° enfin, employées ainsi longtemps avant l'opération, elles ont encore pour effet de rendre celle-ci plus facile, plus prompte et le succès plus constant.
BLEPRAROSPASMEbleprarospasme. — Bérard combat la contraction spasmodique du muscle orbiculaire des paupières, qui accompagne fréquemment la blépharite, par des frictions avec l'onguent mercuriel belladone, et en instillant dans l’œil quelques gouttes de solution concentrée d'extrait de belladone.
LÉSIONS TRAUMATIQUES DE L’OEILLésions traumatiques de l’œil. — La belladone est efficace dans toutes les lésions traumatiques de l'oeilœil. La formule suivante est recommandée dans ks les ''Annales-de la médecine belge et étrangère '' (1839)-: Extrait de belladone préparé à la vapeur, 8 gr. ; camphre, 1 gr. 20 centigr. Dissolvez dans huile d’amandes douces, quantité suffisante; onguent napolitain, 8 gr. On frictionne les paupières, le sourcil et la tempe avec un peu de cette pommade, une, deux ou plusieurs fois dans la journée.
Pour d'autres détails au sujet des affections oculaires, voyez ATROPINEAtropine.
AFFECTIONS CONSTITUTIONNELLES. — CANCER Cancer ; SQUIRRES Squirres ; TUMEURS SQUIMOÏDESTumeurs Squirroïdes, etc. — L’emploi de la belladone dans les affections cancéreuses remonte à une époque très-reculée. Galien, Avicenne, Paul d’Éginc, etc., en ont fait mention. Les charlatans, les guérisseurs de campagne, les bonnes lemmes femmes se servaient de la belladone dans les cancers avant que les vertus de cette solanée fussent connues des médecins. — Miinch Münch rapporte qu’une emme femme de l’électoral de Hanovre l’employait contre le cancer et les tumeurs en général dès l’année .1683, et que plus de cent ans auparavant, dans le même pays, on mettait-en usage contre ces maux un onguent de belladone.— Jean Ray indique les feuilles appliquées extérieurement comme propres
Jean Ray indique les feuilles appliquées extérieurement comme propres
fl i°,M"w',t/e mcdecine el de chirurgie pratiques, février 187)1.P; Thèses de Paris, 1856._______________________
12(1) ''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', février 1871.
(2) ''Thèses de Paris'', 1856.
 
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