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Belladone (Cazin 1868)

97 octets ajoutés, 6 février 2013 à 03:40
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lement constipé, me fait appeler le 16 février 1851. Je le trouve dans l’état suivant : face pâle, traits altérés, découragement, anxiété, pouls peu déveloupédéveloppé, irrégulier, point de fièvre ; langue humide, non chargée, éructations continuelles, efforts de vomissement et élancements douloureux très-vifs à l’épigastre par l’injection de la plus petite quantité de boisson; tuméfaction de l’abdomen, mais sans douleur à la pression; constipation complète depuis le 1er février (quinze jours), bien que l’alimentation, pendant les dix premiers jours, ait été assez abondante pour produire l’accumulation d’une grande quantité de matières fécales dans l'intestinl’intestin.
L’application de quinze sangsues à l'épigastrel’épigastre, des cataplasmes émollients, des bains tièdes, des lavements purgatifs, que le malade ne peut retenir, l’huile de ricin, immédiatement vomie, n'ont apporté aucun soulagement,.
Je prescris la décoction de feuilles de belladone (30 gr. pour 1 kilogr. d’eau) en fomentation tiède et fréquemment répétée sur le ventre. Je fais injecter dans le rectum, matin et soir, la solution de 10 .centigr. d’extrait aqueux de la même plante dans 100 gr. d'eau de laitue. Cette injection n’est pas rejetée.
Le lendemain 17, le malade a pris sa troisième injection et la fomentation a été continuée toute la nuit. Expulsion de vents par l'anus, diminution notable de la tuméfaction du bas-ventre et des douleurs épigastriques ; mais douleur profonde dans le bassin, strangurie, ténesme vésical et anal, agitafion extrême, pouls concentré, intermittent, face pâle, sueur froide. Vers midi, bain tiède, dans lequel le malade expulse, au bout de vingt-cinq minutes, une énorme quantité d’excréments en pelotes marronées, agglomérées et durcies, ce qui amène un soulagement immédiat.
Quelques lavements émollients, en provoquant plusieurs autres selles abondantes, remettent promptement le malade dans son état habituel.
CONSTRICTION DE L'ANUSConstriction de l’anus, avec ou sans fissure. — La constriction spasmodique du rectum peut exister sans fissure ou gerçure ; mais la fissure existe rarement sans constriction : l’une peut être la cause de l'autrel’autre. Dans l’un comme dans l'autre cas, la belladone est d'une efficacité devenue vulgaire,
D’après Dupuytren (1), on peut guérir l'ulcération allongée qui existe dans la fissure de l’anus, en faisant cesser la contraction du sphincter dont elle n'est qu'un phénomène. Pour cela, il faut introduire dans l’anus, plusieurs fois dans la journée, une mèche enduite d’une couche épaisse de la pommade suivante : Axonge, 6 gr.; extrait de belladone, 1 gr.; acétate de plomb, 1 gr. —Laborderie — Laborderie (2) et Lamoureux (3) : le premier avec la pommade de belladone et d’acétate de plomb, le second au moyen d’une mèche de charpie enduite de cérat belladone, ont guéri des fissures chez deux malades qui s’étaient refusés à l’opération. — « L'usage L’usage de petites mèches enduitesde enduites pommade de belladone, dit le professeur Cloquet, m’a réussi chez une dame à laquelle Roux avait proposé l'opérationl’opération, et qui s'y était refusée (4). »
Mme M<small><sup>me</sup></small> H***, de Boulogne, âgée de quarante-quatre ans, ayant eu des hémorrhoïdes à la suite de couches, était atteinte d’une constriction douloureuse du sphincter de l'anus. Une constipation habituelle avait lieu ; les excréments étaient comme arrêtés au fondement, et ne pouvaient être expulsés que peu à peu, à diverses reprises, et avec douleur et excoriation. Il n’y avait pasde pas de fissures. Cet état durait plus ou moins violemment depuis quinze ans, lorsque je fis pratiquer des onctions à l’intérieur du rectum, matin et soir, avec la pommade belladonée (4 gr. sur 30 d’axone). Au bout de deux oii ou trois joue l’effet avantageux de ce simple moyen fut très-prononcé. Les selles devinrenldevinrent
(1) ''Revue médicale'', mars 1829.
(2) ''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', art. 179.
(3) ''Même Journal'', art. 757.
(4) Debreyne, ''Annales de la Société Je de médecine de Gand'', mars et avril 1854.downloadModeText.vue.download 188 sur 1308
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plus faciles et moins douloureuses ; la constipation fut ensuite combattue avec succès par les lavements d’eau froide. Il suffit, toutes les fois que la constriction du sphincter donne la moindre crainte de retour, d’employer la même pommade pour la dissiper aussitôt.
La belladone en topique convient également aux crevasses hémorrhoïdales.
HERNIES ÉTRANGLÉESHernies étranglées. — L’emploi de la belladone pour favoriser la rentrée des hernies étranglées remonte au commencement de ce siècle. On lit dans le ''Journal de Hufeland '' (1803) qu’un individu ayant une hernie étranglée, en fut guéri au moyen d’un lavement préparé avec la belladone qu’on avait prise par mégarde pour du tabac. — En 1804, van Looth (1) fit rentrer une hernie étranglée, dans l’espace d'une heure, au moyen d'un lavement préparé avec 15 gr. » de feuilles de belladone en infusion dans 300 gr. d'eau, et que probablement le malade aura immédiatement rendu en grande partie, cette forte dose n’ayant pas produit l’intoxication. — En 1810, Koehler (2) traita avec un succès étonnant les étranglements herniaires à l'aide d'applications abondantes de pommade de belladone et de lavements avec l'infusion de la même plante. — Plus tard, Kruger (3) réduisait facilement les hernies étranglées en donnant de trois en trois heures des lavements préparés avec 10 centigr. de tabac et 50 centigr. de belladone en décoction. Il faisait appliquer en même temps sur le ventre des cataplasmes composés de feuilles de belladone, de tabac et de ''ledum palustre'', et, sur la tumeur herniaire, une vessie remplie d’eau froide et de sel. De plus, il administrait, à l’intérieur, de deux en deux heures, une poudre composée de 5 centigr. de belladone, de 10 centigr. de calomel et de 50 centigr. de sucre. — MagiiariMagliari(4), Giacomini, Dupougat (5), Meola (6), Gouvion et beaucoup d’autres médecins ont employé, avec le plus grand succès, les frictions de pommade de belladone sur la partie malade. — Poma (7), qui a fourni dix observations qui attestent l’efficacité de la belladone contre l’étranglement des hernies abdominales, conseille l’emploi de l'extrait non associé à l'axonge. J'ai deux fois rendu facile la réduction d’une hernie inguinale étranglée par l'application du suc de belladone mêlé avec autant d’eau chaude, ou employé pur en frictions. L'effet est plus prompt qu'en usant de la pommade composée avec celte cette plante. L’extrait simplement appliqué en emplâtre ou sur de l'ouate.l’ouate m'a suffi dans un cas pour faire rentrer une hernie en trois heures.
Schneider (8) a réussi au moyen de lavements préparés avec 2 gr. de feuilles de belladone dans 280 gr. d’eau, pour trois lavements à donner d’heure en heure. — La ''Gazette médicale de Paris'', 1838, n° 8, rapporte quatre observations d’étranglements intestinaux guéris par l'emploi l’emploi de lavements’composés lavements composés avec une infusion de 4 gr. de racine de belladone (c'est c’est une dosé dose trop forte)’et et 30 gr. de fleurs de camomille. — Surville (9) a obtenu des succès constants, même dans les cas les plus désespérés, en frictionnant d’âbordla d’abord la partie malade avec l’extrait de belladone, puis en administrant une potion dans laquelle on faisait entrer l'huile de croton et celle de ricin. — Carré (10), avait inutilement employé la saignée et les bains sans pouvoir réduire une hernie étranglée et volumineuse qu’il était sur le point d'opérer.
— Carré (10), avait inutilement employé la saignée et les bains sans pouvoir réduire une hernie étranglée et volumineuse qu’il était sur le point d'opérer.
iî\ ^"^skens, Annales de littérature médicale étrangère, t. III, p. 192._______________________
2(1) HufelandKluyskens, ''Annales de littérature médicale étrangère''s Journal, juillet 1810t.(3 Rust's MagasinIII, 1821p.'4 Observ. med. diNapoli, 1828192.
5 Revue médicale(2) ''Hufeland’s Journal'', t. IVjuillet 1810.
Sj(3) Observations médicales''Rust’s Magazin'', janvier 18301821.
- 7(4) hatette médicale de Milan''Observ. med. di Napoli'', 1828.
(5) ''B.fy™? 1 de Hufeland, 1832, p. 66. ., M Abeille Revue médicale.HO) Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', juillet 1833.downloadModeTextt.vueIV.download 189 sur 1308
(6) ''Observations médicales'', janvier 1830.
160 BELLADONE(7) ''Gatette médicale de Milan''.
(8) ''Journal de Hufeland'', 1832, p. 66. (9) ''Abeille médicale''. (1O) ''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', juillet 1833.  [160] Une bougie enduite de pommade de belladone fut introduite dans l’urètre, et une demi-heure s'élait s’était à peine écoulée que ce chirurgien put opérer facilament facilement la réduction.—De — De Lame, de Bergerac (1), a publié les observations de trois femmes présentant des hernies crurales et d’un homme atteint de hernie inguinale, chez lesquels l’étranglement intestinal, produit à diverses reprises, s'était montré constamment réfractaire aux manoeuvres du taxis. La réduction devint très-facile cinq à six heures après l’administration par petites cuillerées, toutes les dix minutes, d’une potion composée de 60 gr. d'eau distillée, de 20 centigr. d’extrait aqueux de belladone et de 30 gr. de sirop de fleurs d'oranger. Je viens tout récemment de rendre facile la réduction d’une hernie crurale étranglée chez une fermière âgée de cinquante-six ans, après l’emploi par cuillerées, de quart d’heure en quart d'heure, d'un julep dans lequel j'avais fait entrer quinze gouttes de teinture alcoolique de belladone.
L'observation suivante m'a paru mériter l'attention des praticiens :
Mrae M<small><sup>me</sup></small> Jennequin, cuisinière chez M. Porter, à Maquétra, près de Boulogne, âgée de soixante-cinq ans, constitution grêle, délicate, tempérament lyraphaticolymphatico-nerveux, taille moyenne, cheveux châtains, sentit, le 3 février 1836, après un violent exercice, une douleur à l’aine droite, où une petite tumeur très-sensible s’était formée tout à- coup et avait donné lieu à des coliques qui forcèrent la malade à se mettre au lit.
Appelé le même jour, à midi, je constate l’état suivant : douleurs atroces dans l’abdomen, hoquet, vomissements, constipation; face altérée, agitation extrême ; pouls petit, fréquent, concentré ; tumeur dure, globuleuse, de la grosseur d’une noix, très-douloureuse, et dont le siège, joint aux autres symptômes, annonce évidemment l’existence d'une d’une hernie crurale étranglée.
Le toucher augmentant à l’instant même les souffrances et surtout le vomissement, le taxis, auquel, d’ailleurs, la malade se refuse opiniâtrement, m'est tout à fait impossible. Je fais appliquer en grande quantité sur la tumeur la pommade de belladone (10 gr. sur 30 gr. d’axone), et je prescris immédiatement la potion suivante :
Teinture alcoolique de belladone 25 gouttes.
Gomme arabique pulvérisée,., 4 gr.
Sirop de coquelicot 30 gr.
Six grandes cuillerées à bouche de cette potion sont prises dans l’espace d'une demi-heure. Les autres sont administrées de dix minutes en dix minutes, de quart d’heure en quart d'heure, de demi-heure en demi-heure et enfin d'heure en heure, suivant l'effet produit (2).
Sous l'influence de cette médication, les douleurs se calment. Les vomissemantsvomissements, le hoquet, l'agitationl’agitation, en un mot, tous les effets sympathiques de l’étranglement intestinal cessent dans l’espace de deux,à trois heures ; mais la tumeur herniaire persiste et est toujours douloureuse au toucher. — Lel Le 4 (2e jour), même calme du côté du tube digestif ; seulement le bas-ventre, surtout vers la fosse iliaque droite, est douloureux au toucher et légèrement tuméfié ; point de selles; pouls développé, à 80 pulsations; la même pofapotion, prise pendant la nuit, de deux en deux heures, est continuée; la pommade de belladone est appliquée comme la veille. — Le 5 (3e jour), mêmes symp-  _______________________ (1) ''Revue thérapeutique du Midi'', 1856.
(12) Revue thérapeutique du MidiLa manière d’administrer les médicaments, 1856suivant les circonstances, est pour beaucoup et quelquefois même pour tout dans le succès. Il est de la plus haute importance, en médecine pratique, de proportionner l’action à la résistance, de distinguer les moments où l’on doit s'abstenir ou attaquer avec ménagement son ennemi, de ceux où il faut promptement et vigoureusement le frapper. Une maladie étant donnée, il ne suffit pas d’en trouver le remède. Bon lui-même, et rationnellement indiqué, ce remède devient nul, insuffisant ou même nuisible, s’il n’est appliqué convenablement et en temps opportun.
(2) La manière d’administrer les m.'dicaments, suivant les circonstances, est pour beaucoup et quelquefois même pour tout dans le succès. Il est de la plus haute importance, en médecine pratique, de proportionner l’action à la résistance, de distinguer les moments où l’on don s'abstenir ou attaquer avec ménagement son ennemi, de ceux ou il faut promptement et vigoureusement le frapper. Une maladie étant donnée, il ne suffit pas d’en trouver le remède. M en lui-même, et rationnellement indiqué, ce remède devient nul, insuffisant ou même nuisible, s’il n’est appliqué convenablement et en temps opportun
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lômestômes; mêmes prescriptions, lavement purgatif qui provoque une selle demi-concrète’assez abondante, sans apporter le moindre changement dans la tumeur herniaire. — Le 6 (4e jour), malaise général, insomnie, soif, pouls à 88 ■ douleurs parfois assez vives dans la tumeur, qui est plus volumineuse, rouge; quinze sangsues produisent une saignée locale assez abondante et qui apporte du soulagement. —• Le 7 (5e jour), mêmes prescriptions ; manifestation de l’effet de la belladone sur les pupilles. Cataplasme de décoction de racine de guimauve et de mie de pain. Frissons vagues, suivis de chaleur et de soif; cessation de l’usage de la potion belladonée ; limonade, sirop de groseille, eau de gruau, bouillon de veau. — Du 8 au H (6e au 9e jour), la tumeur herniaire, tout à fait phlegmoneuse, présente de la fluctuation; j’en propose l’ouverture par ^instrument tranchant ou parle caustique de Vienne : la malade s’y refuse. Un lavement de décoction de mauve produit une selle semi-liquide, assez abondante et suivie de soulagement. — Le 13 (11e jour), une escarre putrilagineuse, d’un blanc jaunâtre, recouvre presque toute la tumeur, qui s’ouvre spontanément le 14 au matin et donne issue à une grande- quantité de pus d’une odeur infecte, mêlé ensuite à des matières intestinales digérées et semblables à de la levure de bière. Lotions avec le chlorure d'oxyde de sodium étendu dans l'eau , application d’un digestif animé, pansements très-fréquents, soins de propreté. La malade est mieux et se sent de l'appétit. Bouillon avec l'arrow-root, vin ; infusion de racines de gentiane et d’angélique à prendre par petites tasses dans la journée.
Les jours suivants, les matières fécales passent par la plaie et par la voie naturelle. Une pilule de 25 centigr. d'aloës, chaque jour, en favorise l'évacaution par cette dernière voie : un linge fin couvert de cérat fait disparaître Férythème et les excoriations résultant du contact de ces matières. Alimentation plus substantielle, digestion facile, rétablissement graduel des forces. Les parties gangrenées se détachent, la plaie se déterge, les chairs fongueuses sont réprimées au moyen de l’azotate d’argent fondu, avec lequel une ouverture fistuleuse subsistante est profondément cautérisée, ce qui hâte la guérison, qui est complète vers le 1er avril (46° jour).
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