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Belladone (Cazin 1868)

22 octets ajoutés, 5 février 2013 à 17:38
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cancéreuse du sein, et chez laquelle, il est vrai, l’opium à grande dose, le chloroforme, etc., ont été aussi sans effet.
Voyez ATROPINE.
RAGE''Voyez'' Atropine. Rage. — Mayerne (1) préconisa, au commencement du xvi » sièclexvi siècle, l'empoli emploi de la belladone contre la rage. — Théodore Turquet, dans un ouvrage publié en 1696, avait annoncé la décoction de baies de belladone comme un spécifique contre l’hydrophobel’hydrophobie. — Schmidt, ministre protestant, publia ce remède dans le ''Journal de Hanovre '' en 1763. — Les deux Mûnch Münch (2) publièrent plusieurs cas de guérison. Ils faisaient préalablement saigner les malades jusqu’à la syncope, et administraient ensuite l’extrait de belladone à la dose de 5 à 70 centigr. tous les deux jours. — Buchols, Jahn, Hufeland, Sauter, Schaller, Locher-Balber, Rau, Neimecke, ont aussi rapporté des faits à l’appui de la vertu antilyssique de la belladone. Cette plante a été administrée à cent quatre-vingt-deux malades, qui tous avaient été mordus par des chiens enragés. Sur ce nombre, cent soixante-seize avaient été blessés depuis peu de temps, et n’offraient aucun symptôme de rage ; chez les six autres l’hydrophobe était confirmée. Voici les résultats du traitement : les cent soixante-seize récemment mordus furent préservés; des six enragés, quatre furent guéris, et deux succombèrent (3). — Sauter donnait la belladone en extrait à la dose de 40, 50, 60 centigr., et répétait cette dose à chaque accès. — Ghérardini en a donné jusqu’à 4 gr. en douze heures. — Giacomini fait observer avec raison que ceux qui sont opposés à l’emploi antilyssique de la belladone, n’ont donné celte cette substance qu’à la dose ordinaire, tandis que ceux qui en ont vanté les bons effets l’ ont l’ont administrée à doses assez fortes.
« Cette médication, tout éminemment sédative et antispasmodique qu’elle est, ne suffira pas, dit Debreyne, parce qu’elle ne paraît pas de nature à pouvoir détruire le virus de la rage. Elle n'a qu'une vertu purement antispasmodique, anticonvulsive, et non une puissance destructive ou neutralisante (4). »
« De nos jours, disent Trousseau et Pidoux, on a acquis la triste confiction de l’inutilité des moyens divers vantés jusqu'ici dans le traitement de la rage. »
Comment a-t-on acquis cette triste conviction? A-t-on répété les essais de MiinchMünch, ou n’a-t-on opposé que des préventions, des idées systématiques, des raisonnements non justifiés par l’expérience? Swilgué affirme que l’on n’a fait en France aucune recherche propre à déterminer le degré de confiance que la belladone peut mériter sous le rapport de sa propriété antilyssique. S’il est permis d'élever des doutes sur cette propriété, il ne l'esl est pas moins de se garantir de ce scepticisme qui nous fait trop souvent regarder comme faux tout ce qui contrarie notre manière de voir ou nos préventions. On ne peut rejeter tous les faits observés par Munch Münch sans suspecter la bonne foi de ce ministre protestant. La justice et la raison invoquent ici l’expérience clinique, qui seule peut juger en dernier ressort cette importante question. »
HYSTÉRIE Hystérie — On a cité des faits qui prouvent l’efficacité de la belladone dans certains cas d'hystérie. En général, dans l’hystérie, la sensibilité est augmentée, surtout au début des accès. « Quel médecin n'a n’a vu, dit Landouzy (5;), chez la plupart des hystériques, le moindre bruit, la moindre
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(1) ''Prax. med. synlagma syntagma de morb. extern''.
(2) ''De belladona efpcaci efficaci in rabie'', etc. GoettingueGœttingue, 1781.
(3) Bayle, ''Bibliothèque de thérapeutique'', t. II, p. 502.
(4) ''Annales de la Société de médecine de Gand'', 1853, p. 150156.
(5) ''Traité complet de l'hystérie'', 1848, p. 312.downloadModeText.vue.download 178 sur 1308
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odeur, le moindre contact augmenter le paroxysme?—D’après Blackeft — D’après Blackett (1), la belladone ne saurait convenir dans l’hystérie qui dépend de causes débilitantes. Sur six malades auxquels ce médecin administra la belladone, trois furent guéris assez rapidement; les trois autres, qui, sans doute, n’étaient pas dans des conditions convenables à l’action de ce médicament, éprouvèrent divers accidents nerveux qui firent renoncer à son usage. Blackett administrait la belladone sous forme de teinture.
Pages (2) a fait disparaître des accès hystériques accompagnés de douleurs utérines analogues à celles de l’avortement, en pratiquant plusieurs fois par jour, sur le col de l’utérus, des onctions avec la pommade d’extrait de belladone.
Debreyne regarde ce médicament comme le meilleur modificateur du système nerveux chez les hystériques. Il rapporte, entre autres, deux cas d’hystérie rebelle qui offraient les symptômes les plus insolites, et dont l’un durait depuis six années, et l'autre depuis six mois.
CHORÉEChorée. — La belladone s’est montrée efficace dans la danse de Saint-Guy essentielle et sans complication. Hufeland (3) dit s’en être bien trouvé dans cette maladie.—Retterling — Ketterling (4) a guéri un individu affecté de chorée au moyen de la poudre des feuilles de cette plante, donnée à la dose de 10 à 15 centigr. par jour.—Seguy — Seguy (5) rapporte deux observations de chorée guérie en peu de temps par l’extrait de belladone, à la dose de 5 à 15 centigr. par jour. — Debreyne a vu l’extrait de belladone produire les meilleurs effets dans cette aberration nerveuse; il emploie ordinairement les pilules formulées plus haut contre l’hystérie. — Mault (6), dans un cas très-intense, chez un choréique de quatorze ans, et qui avait résisté à diverses médications, appliqua sur la colonne vertébrale un vésicatoire de huit pouces de long, et pansa douze heures après le derme dénudé avec un linge recouvert d’une légère couche d’extrait de belladone. Ce linge ne fut laissé qu’une heure en place. Au bout d’une demi-heure, il y avait déjà un mieux sensible, et quatre heures après il restait à peine quelques traces de convulsions. Quarante heures après, quelques convulsions s'annoncent à la face, on recommense à panser avec l'extrait de belladone, et l'on obtient le même résultat que la première fois. Le cinquième jour, comme il était revenu quelques mouvements convulsifs dans le bras gauche, on applique un nouveau vésicatoire et l’on panse comme auparavant. Les convulsions s’arrêtent encore et ne reparaissent plus.
TREÏHBLEMENT NERVEUXTremblement nerveux. — Suivant Debreyne, le tremblement nerveux cède ordinairement aux .pilules d’extrait de belladone, mais souvent aussi il reparaît dès qu’on cesse le remède.
DELIRIDM TREMENSDelirium tremens. — Griève (7) a fait cesser comme par enchantement les accidents du ''delirium tremens '' portés à un haut degré (surexcitation nerveuse, hallucinations optiques, pouls au-delà de 120 pulsations, transpiration froide et visqueuse, contraction considérable des pupilles 1) chez un homme de quarante-neuf ans, d’une constitution robuste et qui s'était s’était enivré régulièrement depuis trois semaines, en faisant des frictions sur les paupières avec la pommade de belladone. Aussitôt que l’effet physiologique du médicament se manifesta par la dilatation des pupilles, les hallucinations  _______________________
W L°nd(1) ''Lond. Med. repository'', avril 1824.
(2) ''Revue médicale'', 1829.
fl^leland(3) 's 'Hufeland’s Journal'', t. IX, cah. niIII, p. 100.
WJ n(4) H. Musset, ''Traité des névroses'', p. 194.
(5 ) ''Revue médicale'', avril 1839.
h\ M??} (6) ''Journal des connaissances médico-chirurgicales'', 1851, p. 102.
VI monmiy (7) ''Monthly Journal et Bulletin général de thérapeutique'', t. XLVI, p. 496.downloadModeText.vue.download 179 sur 1308
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de la vue perdirent de plus en plus leur caractère, les autres symptômes se calmèrent et le malade s’endormit. Il est probable que c'est c’est bien plutôt àl’influence de la belladone sur les centres nerveux, qu'à la dilatation de la pupille, comme le pense Griève, qu'est dû cet heureux et prompt résultat.
FOLIEFolie. — La belladone a été employée avec succès dans ce cas par Mùnch Münch fils(l1), Mùnch père (''in '' Murray), Ludwig (2), Greding (3), Murray, Evers Schmalz (4), J. Franck, Schmidtmann, David Scott (5).
On sait que la belladone administrée à une certaine dose produit une folie momentanée. Son efficacité dans les maladies mentales semble justifier ce principe de Hahnemann : ''Similia similibus curantur''. On puise quelquefois dans les systèmes les plus absurdes des vérités utiles : les doctrines opposées et exclusives ne sont ni vraies ni fausses en tous points. « Car l'expérience a prouvé qu'une multitude de maladies étaient guéries par des agcnls agents thérapeutiques qui semblent agir dans le même sens que la cause du mal auquel on les oppose (''in '' Trousseau et Pidoux). »
C’est principalement dans les monomanies accompagnées d'hallucinations fixes que la belladone s'est montrée efficace.
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