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Belladone (Cazin 1868)

71 octets ajoutés, 5 février 2013 à 14:42
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L'observation suivante, recueillie dans ma pratique, m'a paru mériter d'être rapportée :
M<small><sup>me</sup></small> la marquise de B***, de Soissons, âgée de 63 ans, d’un tempérament lymphatique, était à Boulogne pour prendre les bains de mer dans l’été de 1846, lorsqu’elle me fit appeler. Cette dame, atteinte d'une arthrite chronique, était en même temps en proie, depuis plus de deux ans, à des attaques très-frequentes de strângurie spasmodique, attribuée, par les médecins qu'elle avait consultés à Paris, à l'existence d'une cystalgie essentielle ayant son siège au col de la vessie. Une extrême irritabilité du tube intestinal et des douleurs arthritiques vagues alternaient avec les accès de cystalgie, ou les accompagnaient avec plus ou moins d'intensité. Les antispasmodiques, les bains généraux et locaux, un régime antiphlogistique, avaient été employés en vain. Les douleurs vésicales, avec émission goutte à goutte et fréquemment répétée des urines, persistaient et épuisaient les forces de la malade, lorsque je prescrivis l'introduction matin et soir dans le rectum d'un suppositoire de beurre de cacao, au centre duquel je faisais mettre 5 centigr. d'extrait de belladone. L'effet en fut si prononcé dès le premier jour, que je fus obligé, à cause de l'action générale de ce médicament, d'en réduire la dose à 3 centigr. Bientôt les douleurs et le spasme diminuèrent graduellement, la malade put goûter quelques heures de sommeil non interrompu par l'émission des urines. Ce moyen si simple, continué depuis un an, avec une augmentation très-graduelle des doses d'extrait de belladone, a toujours produit le même soulagement toutes les ibis fois qu'il y a eu apparition du spasme ou de la douleur.
J'ai apaisé comme par enchantement des migraines très-intenses en mettant dans l'oreille du coton imbibé de teinture de belladone, et en frictionnant à diverses reprises la partie douloureuse avec cette même teinture. 0n peut aussi dans ce cas appliquer l'extrait de cette plante. Piorry arrête presque immédiatement cette espèce de migraine qu'il attribue à une névrose de l'iris (iralgie), en frictionnant les paupières avec l'extrait de belladone étendu d'une suffisante quantité d'eau pour lui donner une consistance sirupeuse.
Trousseau et Pidoux, qui ont obtenu de bons effets de cette médication, administraient en même temps des purgatifs journaliers, afin de prévenir la constipation.
La belladone n'a jamais été proposée pour le traitement de la goutte proprement dite, où, comme tous les stupéfiants, elle pourrait causer de graves accidents. ''Dolor in hoc morbo morio est amarissimum naturce naturœ pharmacum ; qui quo vehementior est eo citius prceter labiturparoxysmus prœter labitur paroxysmus'' (Sydenham).
NÉVROSES. — L’action puissante de la belladone sur le système nerveux, dont elle émousse pour ainsi dire la sensibilité, explique les bons effets qu'on en obtient dans les névroses.
ÉPILEPSIEÉpilepsie. — Bon nombre d'auteurs ont vanté la belladone conlre contre l'épilepsie. Nous citerons : Mùnch Münch (3), Stoll, Evers (4), Theden (5), Greding (6) Lallemand (7), Leuret et Ricard (8), Guyault (9), Séguy (10). Bretonneau (11), estparvenu àdiminuer lamaladieest parvenu à diminuer la maladie, et dans quelques cas à la guérir entièrement. Il emploie la racine en poudre, et l'extrait de la plante. Les premiers jours il ne dépasse pas la dose de 1 centigr. par jour, et le remède est donné le soir, si les accès reviennent surtout la nuit, et le matin, s'ils se montrent durant le jour. La dose de la poudre est portée jusqu'à 5 et rarement jusqu'à 10 centigr., et l'on y reste pendant deux ou trois mois. Le remède est alors interrompu pendant une semaine, repris ensuite durant trois semaines, interromnu après pendant quinze jours, repris encore deux jours de suite, puis laissé pendant trois semaines, en ayant soin d'y revenir aux époques présumées du retour des accès, et de donner alors les doses les plus élevées. On continue ainsi avec persévérance pendant au moins trois ou quatre ans.
Il) J Loidon med. and physic. Journ., novembre 1826.
m n/mssea" et Pidoux, t. Il, p. 63.
(3) Dissert, inaug., etc., circa usum belladonoe in melaw.oliù, mania el epilepsia. Goet-fongue, 1783._______________________
»! ?<WBOII) '«,«AM Magazine, 1783'The London med. and physic. Journ''., n° 99novembre 1826.
5 Neue Bemerkungen und Erfahrungen(2) Trousseau et Pidoux, t. II, p. 212,63.
6 Murray(3) ''Dissert, Ouvrage citéinaug., 1etc.1, pcirca usum belladonoe in melancoliù, mania el epilepsia''. 646Gœttingue, 1783.
7 Annales cliniques de Montpellier(4) ''Hannoversches Magazine'', t. XIV1783, p. 47.Q n n* ? midiealc, 1838n° 99.
nnf D (5) ''Neue Bemerkungen und Erfahrungen' de l'Académie rot/aie.de médecine, t. HII, p. 765.212,
t?A*ue medi<:ale(6) Murray, avril 1839''Ouvrage cité'', 1.1, p. 646.
I"(7) ''Annales cliniques de Montpellier'', t. XIV, p. 47. (8) ''Gazette médicale'', 1838. (9) ''Bulletin de l’Académie royale de médecine'', t. II, p. 765. (10) ''Revue medicale'', avril 1839. (11) Trousseau et Pidoux, t. II, p. 64. .
Debreyne (1), qui regarde la belladone comme la plus précieuse de toutes les plantes indigènes de France, est le médecin qui, de nos jours, a obtenu les résultats les plus nombreux et les plus certains de l’usage de cette plante dans les névroses, et notamment dans l’épilepsie. Il a administré ce médicament à plus de deux cents épileptiques, et pas une seule fois sans obtenir quelque effet avantageux. Des malades qui avaient des accès tous les jours ont fini par ne plus en avoir, qu’à de longs intervalles ; d’autres, qui en avaient moins fréquemment, ont obtenu une amélioration notable ; enfin, plusieurs ont été guéris complètement. Suivant ce praticien, les effets du médicament sont surtout marqués chez les épileptiques dont les accès sont très-fréquents et même journaliers. Il faut en continuer longtemps l'usage.
Blache et Trousseau (2) ont adopté le mode d’administration suivant delà de la belladone contre l’épilepsie : Extrait de belladone, poudre de belladone, de chaque 1 centigr. pour une pilule. Le premier mois, le malade prend une pilule ainsi composée, le soir en se couchant. Le deuxième mois, deux pilules au lieu d’une; le troisième mois, trois pilules; le quatrième, quatre, toujours à la fois, quel qu’en soit le nombre. Si la dose du médicament paraît trop élevée, trouble la vision, produit un sentiment d’âcreté à la gorge, on rétrograde et on n’augmente la dose que tous les deux mois. On arrive ainsi au bout de l’année au chiffre de sept ou huit pilules chaque soir, et on apprécie alors l'influence de la médication. Lorsqu’après un an de traitement vous constatez une diminution dans la force et le nombre des attaques, une modification heureuse dans la forme, vous insistez sur l’emploi de la belladone pendant deux, trois ou quatre ans de suite, en augmentant tous les deux ou trois mois la quantité du médicament d’un centigramme, jusqu'à dose intolérable. Quand on a obtenu la cessation entière des attaques, on suspend la médication et on la reprend pendant quinze jours ; puis on laisse deux mois de repos, suivis de deux mois de traitement ; et ainsi de suite, en augmentant progressivement ces intervalles, mais sans jamais abandonner l’usage de la belladone d’une manière absolue, . Sur cent cinquante malades traités de cette manière, Trousseau en a guéri vingt.
On peut conclure de tous les faits que nous venons de rapporter, que la belladone diminue souvent la fréquence et l'intensité des attaques d'épilepsie, et que dans quelques cas, lorsqu'elle est essentielle, elle la guérit complètement. Il est des sujets chez lesquels elle est évidemment nulle ou nuisible : « Nous avons vu, dit Debreyne, sous l'influence de cette solanée, tout héroïque qu'elle est, les accès augmenter chez une femme qui était épileptique depuis près de vingt ans. Il a fallu absolument y renoncer. »
Suivant Hufeland l’usage à trop forte dose ou trop longtemps prolongé de la belladone, pourrait, dans certains cas, transformer l'épilepsie en imbécillité.
CONVULSIONSConvulsions. — Bergius, Stoll, Lallemand (3) ont traité avec succès, à l*aidc l’aide de la belladone, des affections convulsives violentes et qui avaient résiste à tous les autres antispasmodiques. Le professeur Chaussier combattait te les convulsions qui arrivent pendant l’accouchement par des onctions de pommade de belladone sur le col utérin.
L’expérimentation clinique prouve chaque jour ce fait depuis longtemps reconnu par Debreyne, que la belladone est le spécifique du phénomène convulsion, et qu’elle est l’antispasmodique par excellence. — Tr* seau Trousseau (4) prescrit la poudre des feuilles à la dose de 1, 2 et 3 centigr. dans
_______________________
(1) ''Thérapeutique appliquée'', p. 11. (2) ''Revue de thérapeutique médico-thirurgicale'', 1856, p. 123.
(23) Revue ''Annales cliniques de thérapeutique médico-thirurgicaleMontpellier'', 1856t. XIV, p. 12347.
(34) A nnales cliniques de Montpellier''Journal des connaissances médico-chirurgicales'', t. XIV, p. 4715 mars 1852.
(4) Journal des connaissances médico-chirurgicales, 15 mars 1852.
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