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Belladone (Cazin 1868)

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il a soigné un grand nombre de personnes qui en avaient trop mangé, et dont aucune n'est morte. Il emploie le vomissement. Hufeland (1) cite l'observation d'un idiot qui. mangea sans résultat fâcheux, c'est-à-dire sans en mourir, car il y eut empoisonnement, trente à quarante fruits mûrs de belladone.
D'autres faits, bien plus nombreux, déposent contre cette innocuité des baies de belladone prises à petite dose. On lit dans Valniont de Bomare ce qui suit : « De deux jeunes gens qui, dans le Jardin des Plantes de Leyde, mangèrent deux ou trois de ces baies, l'un mourut le lendemain, et l'autre fut très-mal. On est d'abord d’abord attaqué d'un d’un délire court; on fait des éclats de rire et différentes gesticulations même audacieuses; ensuite, on tombe dans une véritable folie; après cela dans une stupidité semblable à celle d'une d’une personne ivre, furieuse, et qui ne dort pas ; enfin, l'on meurt. On trouve dans le ''Recueil périodique de médecine'', août 1759, une observation remarquable au sujet de deux jeunes filles qui furent frappées de manie et des symptômes précédents, pour avoir mangé deux à trois baies de morelle furieuse (belladone), et qu'un médecin guérit par l'usage de l'émétique en lavage (2).»
Les empoisonnements causés par d'autres parties de la plante ont été assez souvent observés. Dans un cas, la poudre, à la dose de 2 gr. 35 centigr., a été la cause des accidents (3). Couty de la Pommerais (4) a rapporté une observation où deux lavements, contenant chacun 50 centigr. d'extrait, déterminèrent des accidents terribles.
''Le Journal de médecine de Toulouse '' (5) cite un cas où l'application d'un emplâtre de belladone a produit des phénomènes toxiques.
Les symptômes principaux de l'empoisonnement l’empoisonnement par la belladone ou l'atropine l’atropine sont les suivants : nausées, quelquefois suivies de vomissement; sécheresse de la bouche et de la gorge, soif, déglutition difficile ou même impossible; anxiété, lipothymie, cardialgie, coliques, besoin faux d'aller d’aller à la selle; pesanteur de tête, céphalalgie, éblouissements, vertiges, pâleur de la face, hébétude, difficulté ou impossibilité de se tenir debout; yeux rouges, saillants, hagards, pupilles fortement dilatées et immobiles, vision confuse ou même abolition momentanée ou permanente de la vue ; délire le plus souvent gai, avec sourire niais, mais devenant quelquefois furieux; loquacité, chant, danse, apparence d'ivressed’ivresse, manie, folie, terreurs; gesticulations variées, contorsions extraordinaires, mouvements fréquents des bras et des mains, mouvements convulsifs, tremblement, trismus, raideur tétanique et momentanée de l'épine l’épine ou des membres, faiblesse musculaire générale; hallucinations les plus singulières ; extravagances, exaltation mentale; voix frêle, enrouée, quelquefois croupalecroupade ; sons confus poussés péniblement, aphonie; stupeur, somnolence, coma, somnambulisme, léthargie; respiration courte, précipitée ou irrégulière et oppressive, stertoreuse; pouls fréquent, fort, vif ou rare, faible et irrégulier ; aversion pour les liquides; chaleur delà de la peau, éruption scarlatineusescarlatines, taches gangreneuses ; incontinence d'urined’urine, dysurie, ischurie ; enfin, syncope ou convulsions, soubresauts des tendons, rire sardonique, tuméfaction et sensibilité du bas-ventre; pouls petit, filiforme; froid des extrémités, chute des forces, prostration, mort.
Ces symptômes n'existent pas au même degré, ni tous à la fois. Ils se succèdent ou alternent entre eux. Les principaux, tels que les nausées, le vertige, le délire, les spasmes, la difficulté ou l'impuissance l’impuissance de la station dêboutj dêbout, la dilatation des pupilles, l'assoupissement, etc., sont variables dans leur invasion. L'assoupissement qui suit quelquefois le délire, se montre
(l) Journal pratique, 1823.
M yi?}ionnai™ d'histoire naturelle, article BELLE-DAME._______________________
I(l) ''Journal pratique'',1 A & "ouvelte bibliothèque médicale, t. III1823.
* (2) ''Dictionnaire d’histoire naturelle'',lîkves article Belle-dame. (3) ''Jolly Nouvelle bibliothèque médicale'', t. III. (4) ''Archives générales'', t. XVII, p. 239.
(5) 1858, p. 153.
dans un assez court intervalle. On a vu le délire reparaître après avoir cessé. Dans l'un des cas décrits par Brunwell (1), ce symptôme, qui arrive ordinairement assez près de l'invasion, ne parut que trois jours après l'ingestion du poison.
Lorsque le malade résiste à l'action l’action toxique de la belladone, ce qui arrive le plus ordinairement, les accidents, après un, deux, ou trois jours, se dissipent peu à peu; mais la dilatation des pupilles ne cesse que longtemps après les autres symptômes; quelquefois même divers accidents nerveux, tels que des tremblements, des vertiges, du trouble dans la vision, persistent pendant trois ou quatre semaines. On a quelquefois vu des individus empoisonnés par cette plante rester dans un-état d'idiotisme, ou conserver une paralysie, soit complète, soit partielle.
« Les cadavres des individus qui ont péri empoisonnés, dit Giacomini, offrent une teinte bleu noirâtre, et leurs tissus passent promptement à la putréfaction. Bien que quelques personnes aient cru y voir des traces de phlegmasie, il est facile de reconnaître que ce qu'ils qu’ils ont appelé dece de ce nom consiste seulement en engorgements de sang veineux. Les intestins sont distendus par des gaz et ne présentent ni inflammation ni autre lésion organique. » Dans un cas de nécropsie rapporté par Faber (2) on a seulement noté que le ventre était tendu, gonflé, que l'estomac était parsemé de taches gangreneuses. Un autre cas fourni par Gmelin (3) est celui d'un berger qui mourut d-tns dans le coma, douze heures après avoir mangé des baies de belladone. Sur le cadavre, qui avait un commencement de putréfaction, on trouva les vaisseaux dé la tête gorgés : le sang était tout fluide; il s'en s’en écoulait avec abondance de la bouche, du nez et des yeux.
Voici le traitement de l'empoisonnement par la belladone :
Lorsqu'on a lieu de croire que le poison est encore dans l'estomac, on doit solliciter le vomissement par la titillation du fond de la gorge avec une plume, ou en faisant avaler une grande quantité d'eau tiède. Il faut bien se garder de donner l'émétique quand il n'y a pas chance d'évacuer le poison, Baldinger a vu un individu, déjà en voie de rétablissement d'un empoisonnement, mourir en un instant après avoir pris 70 centigr. de tartre stibié. C'était ajouter un effet hyposthénisant à .celui de la belladone, qui est elle-même un puissant hyposthénisant. Il est à remarquer d'ailleurs que dans ce cas l'estomac est souvent réfractaire à des doses très-fortes d'émétique. Il ne faut point oublier que l'absorption du principe actif de la belladone se fait peu de temps après l'ingestion de cette plante et que ses effets délétères sur l'organisme se font sentir immédiatement. C'est donc en combattant ces effets par les stimulants, tels que l'éther, l'ammoniaque, l'opium, l'infusion chaude et concentrée de café, les dérivatifs aux extrémités inférieures, etc. Comme, en général, les accidents diminuent lorsque la constipation cesse, on doit prescrire l'emploi réitéré des lavements purgatifs : ils agissent à la fois comme évacuants et comme révulsifs. Chez les personnes pléthoriques, menacées d'une congestion sanguine de la tête, la saignée générale ou locale est quelquefois nécessaire. C'est un symptôme qu'il faut combattre, sans perdre de vue les effets généraux et ultérieurs du poison. Les affusions froides sur la tête calment toujours l'agitation et le délire furieux. Je lésai les ai employées avec avantage jointes à l'administration l’administration de 3 centigr. d'extrait gommeux d'opium d'heure en heure chez une demoiselle qui avait pris par erreur une tasse d'infusion de feuilles de belladone au lieu de celles d'oranger, et qui éprouvait des symptômes analogues à ceux du ''delirium tremens''.
L'opium et la belladone, considérés comme antidotes réciproques, ont
(1) ''Lond. med. ol>sobs. and inquir''., t. VI, p. 223.
(2) ''De slrychnomaniastrychnomania'', obs. nII.
(3) ''Geschichte der PflanzengoerienPflanzengœrten'', p. 538.
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