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Amandier (Cazin 1868)

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 ==Amandier==
Voir la page ''[[Prunus dulcis]]'', nom accepté
L'Ancien Testament fait mention des amandes. Hippocrate employait les amandes douces et amères. Théophraste en parle, et Dioscoride décrit la manière d’en obtenir l'huile.
'''Description.''' — Tige de 8 à dis mètres, droite. — Feuilles moins longues que celles du pécher, alternes, pétiolées, étroites, pointues, bords finement serrés ; les dentelures de la base glanduleuses.— Fleurs comme celles du pêcher, mais à pétales plus grands et d’un blanc souvent mêlé de couleur de rose (les premières au printemps). — Fruit verdâtre, ovale, composé d’un brou médiocrement épais, ferme, peu succulent, au-dessous duquel se trouve un noyau ligneux, sillonné, renfermant une amande tendre, ovale, terminée en pointe, à son sommet, d’une saveur ''douce'' ou ''amère'' selon l’une des deux variétés de l’arbre dont elle provient, et qui est la seule partie employée en médecine. La seule distinction botanique qu’on puisse établir entre ces deux variétés, c'est que dans la ''variété amère'' le style est de la même longueur que les étamines, et
que les pétioles sont maculés de points glanduleux, tandis que dans la ''variété douce'' le style est beaucoup plus long que les étamines, et que les glandes, au lieu d’être sur les pétioles, sont à la base des dents des feuilles.
==Amandes douces==
Voir la page ''[[Prunus dulcis]]'', nom accepté
'''AMANDES DOUCES. ''' ''Amygdalæ dulces.''
Dans le commerce, suivant que les amandes sont grosses, moyennes ou petites, on les désigne sous les noms spécifiques de ''gros flots'', ''flots'' et ''en sorte''. Les meilleures sont celles qui sont grosses, bien entières, non vermoulues, à cassure blanche et sans odeur. Lorsqu'elles sont vieilles, leur cassure est jaunâtre et leur goût est acre.
'''Propriétés chimiques.'''— Les amandes douces contiennent pour 100 environ 54 d’huile fine, 24 d'une variété d'albumine soluble nommée ''émulsine'' ou ''synaptase'', puis du sucre, de la gomme et un parenchyme. C'est l’emulsine qui, dans l'émulsion d'amandes, tient l'huile, en suspension. Elle dissout et rend miscible à l'eau le camphre, la résine de jalap et autres substances résineuses avec lesquelles elle est triturée. Elle peut s’unir à l'eau au moyen d'un blanc ou d'un jaune d oeuf.
L'huile d'amandes douces doit être récemment préparée, parce qu'elle rancit facilement, et qu'elle irrite alors au lieu d'adoucir. Extraite à froid, elle se conserve plus longtemps.
'''PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.'''
A L’INTÉRIEUR.— Émulsion au lait d’amandes, 30 gr. d’amandes douces dépouillées de leur pellicule, pilées avec un peu d’eau froide et de sucre dans un mortier de marbre, réduites en pâte que l’on délaie avec 1 kilogr. d’eau, à laquelle on ajoute 30 gr. de sirop ou de sucre. On passe à travers une étamine.
Sirop d'amandes douces (sirop d'orgeat), préparé à l’aide de l'émulsion et du sucre, à prendre dans l'eau, en potion, etc.
A L'EXTÉRIEUR. — Huile, en lavement, embrocation, liniment.
Les amandes douces servent à faire des loochs, et concurremment avec les amandes amères, à composer le sirop d'orgeat. — Je prescris souvent le bouillon de veau et d'amandes douces coupées par morceaux, comme adoucissant et rafraîchissant. On préparait aussi, par la distillation des amandes non écorcées, une eau mucilagineuse ayant l’odeur de la fleur d’acacia.[L’amandé ou émulsion d'amandes se fait dans les ménages en privant l’amande douce de son enveloppe (épisperme) ; pour cela, on la fait tremper dans de l’eau tiède; après quelque temps la pellicule s'enlève par simple pression entre les doigts ; l’amande est alors fortement pressée dans un mortier de marbre avec un peu de sucre, et lorsque la pâte est bien homogène, on délaye dans l’eau et on passe ; on l'administre pure ou mélangée.]
Les amandes douces sont très-usitées comme aliment et comme médicament. On les sert vertes et sèches sur nos tables. On en fait des gâteaux, des biscuits, des massepains, des macarons, des dragées, des pralines, du nougat, un blanc-manger, etc. Dillon propose une boisson analogue au café, en faisant rôtir des amandes avec du seigle. Les amandes torréfiées sont prescrites aussi aux convalescents, soit entières, mangées avec du pain, soit en potages, après avoir été pulvérisées et mêlées avec de l’orge. Assez difficiles à digérer, elles ne doivent pas être prises en grande quantité par les personnes dont l’estomac est faible.
Le lait d’amandes est très-utile dans les inflammations chroniques des viscères abdominaux, qui s’aggravent presque toujours sous l'influence d'une nourriture trop succulente. « Donnez au malade, dit Roques, du bouillon de poulet coupé avec du lait d’amandes. Je ne saurais dire combien cette boisson, à la fois nutritive et tempérante, m’a été utile pour soutenir doucement les forces et pour terminer des inflammations d'une nature rebelle.
Le lait d’amandes coupé avec le lait de vache est une excellente boisson nutritive à la suite des maladies inflammatoires, lorsque l’estomac ne peut encore digérer les aliments solides. Celte Cette boisson convient aussi aux phthisiques qui éprouvent de la chaleur et de l'irritation.
L’émulsion d'amandes douces, quand l'estomac la supporte bien, doit être prise en grande quantité pour produire un bon effet. Quand il y a une vive irritation, de la chaleur, de la soif, il faut en administrer au moins 1 kilogramme par jour.
J'emploie souvent, dans la bronchite aiguë et les toux opiniâtres, le mélange à parties égales d’huile d'amandes douces, de miel et de jaune d'oeuf. Les enfants prennent très-facilement cette marmelade par cuillerées à café. En la délayant dans une suffisante quantité de décoction de fleurs de guimauve ou de coquelicot, on en fait un looch domestique peu coûteux et préférable au looch pectoral du Codex.
Cullat de Puigien (1) a indiqué un thé d’un nouveau genre fait avec des coquilles d’amandes; voici comme on le prépare : Prenez une poignée de coquilles d'amandesd’amandes, concassez-les, faites-les bouillir dans 1 litre d'eau pendent une bonne heure; filtrez ensuite à travers un linge de coton fin. Cette boisson, saine et balsamique, se distingue par un goût de vanille très-agréable. Lemaître, de Carpentras, la recommande, mêlée avec du lait, contre les inflammations de poitrine. (Mignot l'a expérimentée contre la co-
queluche (1), et il conclut de ses essais qu'administrée dès que l'état spasmodique commence à prédominer, elle diminue la violence des quintes. C’est là non un agent curatif, mais un sédatif dont le concours peut être avantageux.)
A l’extérieur, l'huile d'amandes douces amollit, adoucit les tissus. Elle est utile en embrocation dans quelques névralgies, dans les inflammations externes, les brûlures au premier degré, sur certaines tumeurs, (et pour diminuer la tension de la peau dans les érysipèles de la face. Scouttetten en fait, dans la scarlatine et la rougeole, des frictions sur tout le corps. Elles diminuent les démangeaisons et préserveraient de l’anasarque, suivant cet observateur) (2). Charles Leroy en tirait un grand avantage en frictions sur le bas-ventre dans les inflammations abdominales et dans les constipations opiniâtres. On trempe la main dans l’huile chauffée à un certain degré, et on en frotte le ventre en tous sens. Quand l’huile de la main est absorbée, on la trempe de nouveau, et l'on refrotte. On continue cette opération pendent un quart d'heure ou une demi-heure. « J’ai vu, dit Duplanil, cité par Buchan, le ventre se lâcher à la première tentative; mais souvent il faut réitérer cette opération trois ou quatre fois, à une heure de distance l’une de l’autre. » Les bains tièdes, pris dans l’intervalle des frictions huileuses, rendent l'effet de ces dernières plus efficace et plus prompt.
Les parfumeurs vendent, sous le nom de ''pâte d’amandes'', le résidu des amandes qui ont déjà servi à l’expression de l'huile, desséché et réduit en farine. On connaît son utilité pour nettoyer et adoucir la peau. En y ajoutant une certaine portion d’amandes amères, cette farine est beaucoup plus détersive et pourrait servir comme médicament externe, sous forme de cataplasme, contre certaines phlogoses cutanées et certaines taches du visage.
'''AMANDES AMÈRES. ''' ''Amygdalæ amaræ.''
Les amandes amères, sauf le goût, doivent présenter les mêmes caractères physiques que les amandes douces.
Suivant Kruger de Roslock (3), les amandes amères peuvent donner un 96e de leur poids d’huile essentielle. Cette huile contient beaucoup d’acide prussique anhydre. Schrader (4) a tiré 8.5 pour 100 d’huile essentielle récemment obtenue. Goppert (5) a démontré 14.33 pour 100 d’acide cyanhydrique dans l’huile bien préparée. Ainsi que celle de laurier-cerise, elle s’altère facilement. L'essence se transforme en acide benzoïque. Il est donc nécessaire de la renouveler souvent, ou mieux, de lui substituer les amandes douces et l’amygdalite, d’après la formule de Liébig et Wœlher, indiquée ci-dessous.
''L eau distillée d’amandes amères'' contient une grande portion d'huile essentielle en excès que l'on sépare par la filtration. Chargée d’huile essentielle, cette eau pourrait être tres-dangereuse, prise à l'intérieurl’intérieur. [D’après les conseils de la commission de
L’AMYGDALINE est une matière blanche, cristalline, d'une saveur d'abord sucrée, rappelant bientôt celle des amandes amères. Soluble dans l’eau et dans l'alcool chauds, elle se cristallise par le refroidissement.
''Substances incompatibles avec les amandes amères et leurs diverses préparations'': les acides minéraux, les sulfates de fer, le soufre, le chlore, l’azotale d'argent, les iodures en général, les oxydes de mercure, le calomel ou protochlorure de mercure. Cette dernière substance, mêlée aux préparations d’amandes amères ou à l’eau de laurier-cerise, forme deux poisons redoutables : du deutochlorure (sublimé corrosif!) et du cyanure de mercure. Le monde médical a connu l’empoisonnement qui eut lieu, il y a quelques années, chez une demoiselle de Montpellier, à laquelle on avait administré ce mélange comme médicament.
'''PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.'''
A L’INTÉRIEUR. — Nombre, 2 à 4 mangées ou dans un looch, dans une émulsion d'amandes douces.
Lait d’amandes amères (amandes douces et amères, de chaque, 4 à .6 gr.; eau de rivière, 500 gr.; sucre, 60 gr.), à prendre dans les 24 heures
Eau distillée (1 sur 2 d’eau), 1 à 10 gr. en potion, julep, etc., par jour (une cuillerée à bouche d’heure eu heure).
Tourteau en cataplasme.
''Amygdaline'', mixture de Liebig et Walher. — Amandes douce, 8 gr.; eau, ''Q. S.''; amygdaline, 1 gr.
Faites avec les amandes et l'eau l’eau une émulsion; faites-y dissoudre l’amygdaline. Cette mixture contient 5 centigr d'acide cyanhydrique anhydre, et 45 à 50 centigr. d’huile essentielle d’amandes amères [par cuillère d'heure en heure]. — L'amygdaline ainsi administrée donnera toujours une préparation identique. On pourra calculer la quantité d’acide cyanhydrique et d’huile essentielle d'amandes amères qui se forment par la réaction de l’émulsion et de l’eau sur l'amygdaline, tandis que les eaux distillées d'amandes amères et de laurier-cerise, lorsqu'elles ne sont pas titrées, varient de composition. A l’abri de l'air, elles se conservent très-bien.
Le ''lait d’amandes amères'', préparé comme nous l'avons indiqué, est aussi une préparation à la fois simple, sûre et peu coûteuse. L’huile essentielle et l’acide cyanhydrique, qui se forment au contact de l’eau, n’ont pas le temps de s'altérer On doit toujours la préférer à l’eau distillée d'amandes amères ou de laurier-cerise.
Brodie (6), faisant des expériences sur ce poison, en mit une petite quantité sur la langue, et éprouva des accidents nerveux assez graves. Merlzdoff (7) rapporte l'histoire d'un hypocondriaque qui prit 8 gr. d'huile essentielle d'amandes amères, et périt en une demi-heure.
Un droguiste, éprouvant une vive attaque de douleurs néphrétiques, boit d’un seul trait, au lieu d’esprit de nitre dulcifié, 15 grammes d'huile essentielle d'amandes amères. Tous les symptômes de l’empoisonnement sont portés au plus haut degré : syncopes, anxiété, faiblesse générale, pâleur mortelle, abaissement extrême du pouls et du rhylhme de toutes les fonctions, refroidissement général. Chavasse est appelé, fait vomir le malade à l’aide du sulfate de zinc, qu’il donne jusqu'à la dose de 12 gr. et de l'eau chaude. Il réchauffe le corps à l’aide de bouteilles d'eau d’eau chaude, de sachets et de linges chauds; il fait prendre un mélange d’eau-de-vie et d'ammoniaque étendus dans de l'eau. L’amélioration est instantanée, et le malade passe de la mort à la vie. On fait continuer la potion suivante : ammoniaque, 4 gr.; teinture de cardamome, 30 gr. ; mixture de camphre, 210 gr. Le malade guérit (8).
(Un parfumeur de vingt-six ans, ayant avalé environ 1 once d'essence d'amandes amères, tombe immédiatement insensible, et ne tarde pas à expirer. A l’autopsie, on trouve la muqueuse gastrique d'un rouge pourpre intense; on retira du cerveau, par distillation, une grande quantité d'acide cyanhydrique) (9).
L’eau distillée d'amandes amères a une activité qu'elle doit à l'huile essentielle qu'elle contient, et celle-ci a pour principe vénéneux l'acide hydrocyanique. Il est facile, d'après les analyses de Krùger, de Schrœder, de Goppert (voyez ''Propriétés chimiques''), de calculer les doses d’amandes amères qui pourront causer l’empoisonnement; il suffira pour cela de connaître la portée toxique de l'acide cyanhydrique.
Comme l’acide hydrocyanique et l'eau cohobée de laurier-cerise, les amandes amères conviennent en thérapeutique, d’après les expériences de Borda, dans toutes les maladies dont le fond est d'excitation. Les anciens les prescrivaient contre les tranchées utérines, les flueurs blanches, la pneumonie, la pleurésie, etc. Boerhaave les recommande dans toutes les affections phlogistiques indistinctement; — P. Frank, contre les affections éruptives de la peau; — Bateman, dans les affections cutanées douloureuses; — Thébesius (2), comme préservatif de l’hydrophobie l’hydrophobe (en faisant toutefois appliquer des ventouses scarifiées sur la morsure); — Cullen, Hufeland, contre les fièvres intermittentes.
Bergius conseille 1 ou 2 livres d’émulsion (500 à 1,000 gr.) d’amandes amères les jours apyrétiques des fièvres intermittentes. — Mylius (3) préfère les amandes amères à tous les autres succédanés du quinquina. Il prescrit une émulsion faite avec 6 ou 8 gr. d’amandes dans 100 ou 125 gr. d'eau pour
Ce fébrifuge doit être prescrit avec prudence, surtout aux enfants, pour lesquels il faut toujours commencer par des doses légères, afin d’éviter les effets toxiques, si faciles à produire dans les premières années de la vie.
Dans certains cas, on donne les amandes amères entières, au nombre d’une à six par jour; on en diminue le nombre ou on les suspend tout à fait quand il survient des vertiges ou des nausées. Ainsi administrées, elles m’ont souvent réussi dans les flueurs blanches accompagnées d'un état d'irritabilité de l’estomac et du système nerveux qui interdisait l'usage des amers et des ferrugineux.
On emploie les amandes amères contre les maladies vermineuses, les toux nerveuses, les accès d’asthme, la coqueluche, etc.
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