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Cette plante vivace (PI. III), commune dans presque tous les pays de l'Eu-
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rope, croît abondamment dans les bois, au pied des arbres, dans les lieuxombragés, le long des haies.
Description.— Racine : fibres qui partent de renflements d'une tige souterrainerampante.— Feuilles nées d' l'extrémité de la souche par cinq ou six, longuementpétiolées et formant gazon, trifoliées, folioles obcordées, pubescentes surtout en dessous,où leur couleur est blanchâtre. — Fleurs blanches, solitaires sur des hampes droites etun peu moins longues que les pétioles (mars et avril). — Calice campanule, pentifide.— Corolle trois fois plus grande, campaniforme, à cinq pétales obovales offrant troisappendices à leur base ; dix étamines, dont cinq longues et cinq courtes, hypogynes etréunies par la base de leurs filets. — Ovaire surmonté de cinq styles divergents. —Capsules à cinq loges polyspermes.
Itécolte.— Elle se fait au moment de la floraison, vers le temps de Pâques, d'oùlui vient le nom à'Alléluia. La plante perd une partie de sa sawur acide par la dessic-cation dessiccation ; mais on peut se la procurer pendant toute la belle saison et l'employer àl'état frais.
Parties usitées. — Toute la plante.
[Culture. — Elle n'est cultivée que dans les jardins de botanique ; on la sème auprintemps en planches ou en bordures ; elle aime l'ombre.]
Propriétés physiques et chimiques. — Inodore, d'une saveur acidefort agréable, cette plante renferme beaucoup d'eau, du mucilage et une grande quan-tié quantié d'oxal.te de potasse. C'est surtout en Suisse, où elle est très-commune, que l'oxa-lite oxalite sert, concurremment avec les rumex acetoa et acelosella, à l'extraction du seld'oseille (bioxalate de potasse, oxalate acide de potasse, bi, quadri ou suroxalate depotasse, oxalium, sel à détacher), très-usité pour enlever les taches d'encre, dans l'arttinctorial pour aviver la couleur du carthame, et dans quelques fabriques de toiles:peintes. Le sel d'oseille est blanc, eu petits cristaux aigus, piquants, opaques, plus-acides que ceux de la crème de tartre auxquels ils ressemblent, inaltérables à l'air,,peu solubles dans l'eau.
Substance* incomp'Uib'es. — Les sels de chaux qui, mêlés au sel d'oseille, formentde suite un oxalate insoluble.
L'acide oxalique s'obtient en décomposant l'oxalate de potasse par l'acétate de plomb;on traite le précipité par l'acide hydrosulfurique, et on fait cristalliser la liqueur. Maiscelui du commerce est obtenu par la réaction de l'acide azotique sur le sucre ou.l'amidon.]
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR. — Décoction, 30 gr. ou unepoignée dans 500 gr. d'eau ou de petitlait
Suc exprimé, de 30 à 60 gr.
Conserve, de 2 à 8 gr.
Plante fraîche, mangée en salade, dans les-bouillons.
(1) tlerba alléluia, botanice considéra la, etc., Ulmae, 1709.
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Chamberet (1) observe avec raison que cette plante, quoique recommandéedans les maladies inflammatoires des voies urinaires, peut être nuisible àcertains calculeux, à cause de l'oxalate de potasse qu'elle contient.} A l'extérieur, elle est maturative comme l'oseille commune. Je l'ai quel-quefois quelquefois appliquée sur les tumeurs scrofuleuses et des abcès froids, pour lesrésoudre ou en hâter la suppuration; mais j'ai employé dans ces cas, avecplus d'avantage, la petite oseille sauvage, conseillée jar Pinel. Elle est plusactive, et se trouve partout dans les pâturages et le long des haies.
L'OXALATE DE POTASSE et L'ACIDE .OXALIQUE pris à haute dose produisent l'em-poisonnementempoisonnement. L'action corrosive de l'acide oxalique a été constatée enAngleterre, où, pendant longtemps, on s'en est servi pour faire des limona-deslimonades. Royston rapporte l'observation d'une femme qui mourut au bout dequarante minutes après avoir pris 15 gr. d'acide oxalique pour du sulfate demagnésie. Thomson publia ensuite l'histoire d'un semblable empoisonne-mentempoisonnement. Dès lors, on ne douta plus que cet acide ne fût un poison, et cetteopinion fut encore confirmée par les observations et les expériences dePercy, Orfila, Christison, Coindet et Dupuy. La quantité d'acide oxaliquequi a produit les empoisonnements variait depuis 12 gr. jusqu'à 60 gr., etavait été ordinairement prise à jeun. Sur onze cas, deux individus seuls ontété sauvés, trois survécurent une heure à l'ingestion de l'acide, les autresmoururent en beaucoup moins de temps. Une personne qui avait avalé 24 gr.de cet acide périt au bout de quinze minutes ; une autre vécut à peine dixminutes après avoir pris ce poison ; ainsi, la rapidité de l'empoisonnementest toujours en rapport avec la dose d'acide et le temps qu'il séjourne dansl'estomac.
Les symptômes de cet empoisonnement sont les suivants : quelquefoisdouleur brûlante à la gorge, mais toujours à l'estomac, ordinairement suiviede vomissements violents qui continuent jusqu'aux approches de la mort;quelquefois vomissements faibles ou nuls ; matières vomies, pour l'ordinaire,d'une couleur foncée ou sanguinolentes; pouls devenant imperceptible etrestant tel pendant plusieurs heures; froid glacial, sueur gluante ; doigtset ongles livides. Quelquefois engourdissenvnt et sentiment de fourmille-ment fourmillement aux extrémités longtemps après la disparition des symptômes vio-lents violents ; d'autres fois, insensibilité quelque temps avant la mort, ou agitation,convulsions ; mort, en général, en moins d'une heure et quelquefois en peude minutes.
Les expérimentations de Christison et de Coindet ont porté ces médecins àconclure : 1° que l'acide oxalique très-concentré, introduit à haute dose dansl'estomac, irrite ou corrode cet organe, et détermine la mort par l'affectionsympathique du système nerveux ; — 2° que lorsqu'il est étendu d'eau, ilest absorbé et porte son influence sur les organes éloignés ; il n'agit ni enirritant l'estomac, ni sympathiquement; toutes choses égales, d'ailleurs,son action est plus rapide lorsqu'il est étendu d'eau que lorsqu'il est con-centré concentré ; — 3° qu'on ne peut le retrouver dans aucun des liquides de l'animal,quoiqu'il soit absorbé, probablement parce qu'il est décomposé en passantpar les poumons, et que ses éléments se combinent avec le sang ; — 4° qu'ilagit directement comme sédatif, en portant d'abord son influence sur lamoelle épinière et le cerveau, ensuite, et secondairement, sur les poumonset le coeur. Enfin, la cause immédiate de la mort est quelquefois une para-lysie paralysie du casur, d'autrefois une asphyxie, ou enfin ces deux affections réunies.[Les accidents nerveux, suivant Réveil, sont comparables à ceux que déter-mine détermine la strychnine.]
L'effet des vomitifs n'est point assez prompt contre cet empoisonnement.Les boissons aqueuses nuisent en facilitant l'absorption, à moins qu'on ne _______________________
(ty Dictionnaire des sciences médicales, t. XXXIX, p. 55.
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fasse vomir promptement le malade par des moyens mécaniques. On peutneutraliser le poison dans l'estomac avec le carbonate de chaux ou la magné-sie magnésie calcinée, qui forment tous deux avec lui des sels insolubles. L'actiontoxique peut être diminuée par ces combinaisons ; mais, suivant Christisonet Coindet, elle n'est jamais entièrement changée ou détruite. On combatles symptômes inflammatoires secondaires par les antipblogistiques.
[Dans les cas d'empoisonnement par l'acide oxalique, il faut toujours re-chercher rechercher à isoler l'acide libre ; on se sert pour cela d'alcool bouillant qui ledissout parfaitement et qui est sans action sur les oxalates et les autres sels.]
L'OXALATE DE POTASSE (sel d'oseille) avait déjà été signalé par Welti commepouvant être employé efficacement dans la métro-péritonite puerpérale,lorsque Von Brenner (1) publia deux observations dans lesquelles l'emploide ce sel neutre fut suivi d'un succès remarquable.
Le même médicament a été prescrit par l'auteur, avec non. moins d'effi-cacitéefficacité, dans des cas de métrite et de péritonite simples, dans l'inflammationdes ovaires, ainsi que dans les menstruations difficiles.
L'ACIDE OXALIQUE, provenant de l'oxalide, dit Nardo (in Merat et Delens), ades propriétés plus antiphlogistiques qu'aucun autre acide végétal ; il con-vientconvient, suivant ce médecin, dans les douleurs qui accompagnent les affectionsinflammatoires, notamment dans celles de l'angine, de la gastrite, de la sto-matite stomatite ; son usage pourrait même rendre les saignées moins nécessaires.
[[Catégorie:Cazin 1868]]