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== Ail ==
AIL. Allium sativum. L.
LILIACEES. — HYACINTHINÉES. Fam. nat. — HEXANDRIE MONOGYNIE. L.
L'ail croît spontanément en Sicile, en Espagne, en Egypte. Il est cultivédans les jardins pour l'art culinaire. Il est un objet de grande culture dansle Midi, où des champs entiers en sont annuellement couverts.
Description. — Racines fibreuses, bulbe composé de plusieurs petits cayeuxnommés gousses, couverts de tuniques très-minces portées sur une sorte de plateaucharnu qui jette de nombreux filaments, des espèces de chevelus, qui sont la seule véri-table véritable racine. — Tige de 30 centimètres et plus de haut, cylindrique. — Feuilles apla-tiesaplaties, linéaires. —Fleurs blanches ou rougeâtres, à six pétales oblongs, étroits, concaves,droits, sortant d'une spathe ovale, réunis en ombelle arrondie [entremêlées souvent debulbilles charnus et écailleux.] — Etamines trifides (juin et juillet). Semences sous-orbiculaires.
[Culture, récolte. — L'ail est cultivé dans tous les jardins potagers ; on peutle propager par graines, mais mieux par cayeux.] En Provence, en Languedoc, on plantel'ail à la fin de novembre ou au commencement de décembre ; dans le Nord, on planteen mars. Une tête d'ail contient seize cayeux; chaque cayeux fait sa plante dans l'annéemême. L'ail des provinces méridionales est beaucoup moins acre que celui qu'on cultivedans le Nord. On le récolte en novembre, en lui conservant un peu de tige, pour enfaire de petites bottes après dessiccation, qu'on conserve dans un lieu sec.
Parties usitées. — Les bulbes.
Propriétés physiques et chimiques. — L'ail, d'une saveur piquanteet chaude, d'une odeur forte, pénétrante, qui imprègne les appartements, passe dansnos humeurs et se communique à nos sécrétions, contient, d'après Bouillon-Lagrangeet Cadet, une huile essentielle volatile très-âcre, pesante, de couleur jaune, de l'albu-minealbumine, du soufre, une matière sucrée et de la fécule. « L'huile de l'ail, dit Berzélius,extraite de la tige et de la bulbe de cette plante, est très-volatile, passe avec les pre-mières premières portions d'eau, et tombe ensuite au fond de celle-ci. Sa couleur est jaune, sonodeur pénétrante, sa saveur forte et acre. Appliquée sur la peau, elle produit une dou-leur douleur violente ; elle brûle en donnant beaucoup de suie et répandant une odeur d'acidesulfureux Elle est très-soluble dans l'alcool.
(1) Écho médical, décembre 1858.
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infecté de son goût, et l'haleine exhale bientôt une odeur alliacée. Le lait des vachesqui ont mangé des plantes alliacées est imprégné de l'odeur de ces végétaux. Desséchéau point de perdre plus de la moitié de son poids, l'ail, dit Bodard, ne perd presquerien de sa saveur et de son odeur ; mais cuit dans l'eau ou dans le vinaigre, il perdl'une et l'autre et se réduit en un mucilage très-visqueux, qui peut rendre les plusgrands services comme émollient, et remplacer les gommes arabique et adragant.
[L'ail peut être excitant, rubéfiant ou émollient ; il doit les deux premières propriétésà l'huile essentielle, la dernière au mucilage; l'essence dérive du sulfocyanure de sul-fure sulfure d'allyl ou essence de moutarde ; celle-ci traitée par le potassium est transforméeen sulfure d'allyl ou essence d'ail. En effet :
Le radical hypothétique ou allyl est représenté par C6 H3
PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR. — Décoction, 4 à 15 gr. par500 gr. d'eau ou de lait.
Sirop (1 sur 2 d'eau et 2 de sucre), 30 à 60 gr.en potion.
Huile par simple digestion des bulbes; l'ailrend l'huile très-siccative.
Suc, 25 à 60 centigr. en potion, bols ou pi-lulespilules.
[Sirop d'ail (pharmacopée des États-Unis. —Bulbes d'ail frais et nettoyés, 180 gr.; acideacétique dilué, 500 gr.; sucre en poudregrossière, 750 gr. Faites macérer l'ail dans250 gr. d'acide pendant quatre jours. Pas-sez Passez et exprimez. Mettez le marc avec lereste de l'acide. Exprimez de nouveau pourobtenir un demi-litre de liquide. Filtrez et jetez le liquide sur le sucre renfermé dans une bouteille d'un litre, et agitez jusqu'à dissolution. Dose, 20 à 40 gr.]
Teinture alcoolique, 10 à 15 gr.
Vinaigre. (1 sur 12 de vinaigre), 5 à 20 gr. dans 30 à 100 gr. de tisane.A L'EXTÉRIEUR. — En substance comme épi-. thème rubéfiant et vésicant. Le vinaigre
A L'EXTÉRIEUR. — En substance comme épithème rubéfiant et vésicant. Le vinaigre d'ail pour lotions, fumigations, etc.L'ail entre dans le vinaigre aromatique dit desQuatre-Voleurs.
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ments grossiers? Rien, si ce n'est que l'ail facilite la digestion; mais on nepeut dire, pour cela, qu'il soit excitant; car le vinaigre qu'on met dans lasalade, et qui est, certes, loin d'être excitant, facilite également la di-gestiondigestion.... Un fait qui semble démentir la présomption de l'action excitantede l'ail, c'est que les buveurs préviennent l'ivresse en faisant infuser quel-ques quelques gousses d'ail dans le vin qu'ils boivent, ou bien en mangeant de l'ailsur leur pain (Merat et Delens). »
On peut opposer à cette manière de voir l'action fébrigène de l'ail, quetout le monde connaît. On sait que les prisonniers, les conscrits, se pro-curent procurent momentanément la fièvre en se servant de l'ail en suppositoire. J'aifréquemment constaté ce fait chez des militaires qui désiraient obtenir leurentrée à l'hôpital. Ici, l'action primitive, instantanée et excitante de l'ailsur le système sanguin, par suite de son action locale irritante, ne laissepoint de doute. Mais une action spéciale, simultanée ou secondaire de l'ailpris à trop grande dose, et due à la diffusibilité de son huile essentielle,peut s'exercer sur le système nerveux. « Verùm usus ejus frequentior molesfusest et noxius, partim ob fcetorem intolerabilem proecipuè verà quia dolorem ca-pitis capitis infert, sitim excitât, oculis nocet, sensuumque omnium instruments (Ray). »
Haller, cité par Bulliard, regarde l'ail comme suspect, et dit qu'il n'a pasde peine à croire Spigélius, lorsqu'il assure que cette plante trouble l'esprit.
L'ail, pris à dose ordinaire, augmente l'appétit et favorise les digestions.Il est généralement considéré comme un excitant énergique, d'une actionmomentanée sur tout l'organisme, mais se prononçant plus particulièrementet d'une manière plus soutenue sur l'appareil génito-urinaire, sur la peau etles organes respiratoires. Il augmente manifestement l'action des vaisseauxabsorbants et les sécrétions.
On l'emploie dans diverses maladies chroniques sans phlegmasie, les fièvresintermittentes, les hydropisies, l'asthme humide, les catarrhes chroniques,la coqueluche, le scorbut, les affections vermineuses. On l'a proposé aussicontre les fièvres typhoïdes, le typhus, la pourriture d'hôpital, le choléra.
L'emploi de l'ail comme préservatif du mauvais air est tout à fait popu-lairepopulaire. Son odeur forte, extrêmement volatile et très-pénétrante, semble justi-fier justifier son usage pendant le règne des épidémies. Je ne pense pas qu'il agisseici seulement comme tonique stimulant. Son arôme imprégnant l'atmo-sphère atmosphère et pénétrant dans nos humeurs, peut les modifier et s'opposer àl'intoxication qui produit les fièvres de mauvais caractère, le typhus et lapeste. J'ai connu des paysans qui ont pu se préserver de fièvres intermit-tentes intermittentes sévissant dans les marais du Calaisis, en mangeant de l'ail matin etsoir. II. serait à désirer qu'on en fît un usage habituel dans les lieux aqua-tiquesaquatiques. La vertu fébrifuge de l'ail, reconnue par Celse et constatée par Ber-gius Bergius et. par Boerhaave, ne m'a laissé aucun doute depuis que je l'ai moi-même employé dans des cas de fièvres invétérées et accompagnées d'un étatcachectique voisin de l'hydropisie. Comme les célèbres médecins que jeviens de citer, je fais prendre matin et soir une gousse d'ail, que le malademangé;; j'augmente jusqu'au nombre de six. Quand la fièvre est passée, jefais diminuer jusqu'au nombre de deux, et le malade continue ce nombrependant plusieurs semaines. J'emploie souvent comme fébrifuge et vermi-fugevermifuge, chez les sujets pauvres, lymphatiques, détériorés par la misère, un vind'ail et d'absinthe, que j'administre par cuillerées plus ou moins rappro-chéesrapprochées, suivant l'âge et le but que je me propose. Rlokow (1) a recommandéla. teinture de bulbes d'ail, contre les fièvres intermittentes, à la dose de15 gr. à prendre à l'approche du stade de froid, et autant à sa cessation. Ilfait continuer ce remède à la même dùse, matin et soir, pendant quinze'jours après la cessation de la fièvre.
(1) Gazette médicale de Paris, 1830, p. 84.
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La propriété anthelmintique de l'ail est connue depuis des siècles, et sonusage comme tel est devenu populaire. Hippocrate, Galien, Dioscoride, enfont mention. Rosenstein et Tissot ont réussi à faire rendre des taenias encontinuant l'usage de l'ail. Le premier cite une femme qui, après avoirmangé pendant six mois une gousse d'ail tous les matins, rendit enfin untaenia de 16 brasses de long. Goelis employait, contre les ascarides vermi-culairesvermiculaires, des lavements de décoction d'ail. Le suc d'ail, à la dose de 15 gr.dans 180 gr. de lait sucré, et dont on prend une tasse matin et soir, est lameilleure préparation contre les ascarides lombricoïdes et les oxyures ver-miculairesvermiculaires. Alibert a souvent employé avec succès des lavements prépa-ies préparés avec une décoction d'ail contre les ascarides qui tourmentent les en-fants enfants du premier âge. La médecine domestique, dit Roques, prescrit auxenfants tourmentés par les vers deux ou trois bulbes d'ail infusés dans dubouillon, dans du lait ou dans une tasse d'eau sucrée. Ce remède simplefait périr ou met en fuite les vers lombrics et les vers ascarides. Lespaysannes se contentent de faire manger à leurs enfants quelques morceauxde pain bien frottés d'ail. On peut aussi leur appliquer sur le ventre uneespèce de liniment préparé avec deux ou trois cuillerées d'huile d'olive etdeux gousses d'ail écrasées.
Cependant, on ne doit employer ce bulbe qu'avec précaution chez lesenfants dont les voies digestives sont irritables, et s'en abstenir dans les casd'irritation gastro-intestinale qu'on observe fréquemment pendant la denti-tiondentition. J'ai vu de graves accidents résulter de son administration - en lave-ments lavements chez les enfants à la mamelle. Outre l'action immédiate de ce médi-cament médicament sur la muqueuse intestinale, plus ou moins irritable, il y a actiondynamique sur tout l'organisme de l'enfant par l'absorption du principeactif de l'ail. (Coster (1) emploie en lavements, contre les oxyures, une dé-coction décoction de fruits d'ail.)
L'ail a été recommandé comme diurétique dans les hydropisies. PetrusForestus cite deux cas d'hydropisies très-graves dont la guérision fut opéréepar le fréquent usage de l'ail cru. Bartholin, Cullen, Sydenham, ont égale-ment également observé les bons effets de l'ail dans l'hydropisie. Vitet recommandecontre l'hydrothorax le suc d'ail mêlé avec une infusion plus ou moins fortede racine d'aunée ou de feuilles d'hyssope, de marrube blanc ou de marrubenoir. Le suc de ce bulbe, mêlé dans un verre de vin blanc et pris à jeun,m'a réussi pour dissiper en peu de temps l'anasarque essentielle, suite desuppression de transpiration ou de fièvres intermittentes. Le mélange de sucd'ail avec celui de citron, à parties égales dans l'infusion de raifort, m'a étéaussi très-utile comme diurétique dans l'albuminurie chronique, les hydro-pisieshydropisies, les fièvres intermittentes anciennes avec infiltration cachectique, etc.
Les anciens employaient l'ail comme atténuant et discussif contre « lapituite accumulée et épaissie dans l'organe de la respiration ». Dans ces casson action est analogue à celle de la scille. Dioscoride en préconise l'usage« quand la toux est vieille ». Mead a confirmé cette opinion. Rosensteinadministrait l'ail cuit dans du lait comme expectorant. Miller l'employaitdans le catarrhe pulmonaire, l'asthme, la dyspnée. J'ai souvent retiré degrands avantages, dans ma pratique rurale, de l'oxymel et du sirop alliacéscontre ces affections, surtout chez les sujets lymphatiques, lorsque l'expec-toration expectoration était abondante et qu'il n'y avait ni irritation vive des bronches, nifièvre. Dans un cas d'abcès du poumon, suite d'une pneumonie négligée,chez un cultivateur âgé de 26 ans, arrivé au dernier degré d'épuisement,expectorant un pus fétide en abondance et comme par régurgitation, ayantdes sueurs nocturnes, etc., l'emploi simultané du sirop d'ail (six à dix cuil-lerées cuillerées à bouche par jour), de la poudre de charbon à grande dose (quatre à
(1) Journal de médecine de Gand, janvier 1863.
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six cuillerées abouche dans les vingt-quatre heures) et d'une forte décoctiond'écôrce de sàûïe pojjr boisson, ont amené la guérison en deux mois.
Dewees (1) vante l'ail dans le trarfement de la coqueluche. Il fait donner,matin, midi et soir, aux enfants de six à sept ans, le tiers, et aux enfants deonze ans la moitié d'une gousse d'ail, en augmentant graduellement la dose;il fait -frictionner en même temps toute la colonne vertébrale avec un lini-ment liniment préparé avec du suc d'ail. Il est à remarquer que ce médecin ne leprescrit pas aux enfants du premier âge, auxquels d'ailleurs le sirop d'ail,administré avec prudence, conviendrait mieux. « Le liniment d'ail, dit Bu-chanBuchan, est un remède très-connu en Ecosse contre la coqueluche. On leprépare-en pilant de l'ail dans un mortier, avec partie égale de saindoux :on en frotte la plante des pieds deux ou trois fois par jour. Mais la meilleuremanière de l'employer est de l'étendre sur du linge et de l'appliquer sousforme d'emplâtre. On le renouvelle soir et matin, parce que l'ail perd prompte-ment promptement sa vertu. C'est un excellent remède contre la coqueluche et contre lestoux opiniâtres. Cependant il faut prendre garde de l'employer quand le ma-lade malade est échauffé ou qu'il y a de la disposition à la fièvre, parce qu'il aug-mente augmente ces symptômes. » Cette dernière remarque vient à l'appui de ce quenous avons dit plus haut sur les précautions qu'exige l'emploi de l'ail chezles enfants.
J'ai fréquement appliqué à la plante des pieds, contre la coqueluche, unmélange d'axonge, de feuilles de jusquiame et d'ail, réduit en pommade.Une légère rubéfaction avait lieu, et l'action de la jusquiame se faisait re-marquer remarquer par une diminution marquée dans la fréquence des quintes. Cettediminution était moins prononcée par le simple mélange de l'ail et dePaxonge, employé comme révulsif, bien que la rubéfaction fût plus prompte-ment promptement produite.
W. Turnbull, au rapport de Buchan, employait avec avantage dans lecroup la décoction suivante : ail et vinaigre, de chaque 20 gr.; eau d'hyssope,un double décilitre. Broyez l'ail dans le vinaigre, versez peu à peu l'eaud'hyssope, et ajoutez : miel 90 gr. ; faites bouillir sur un feu doux ; passez.A prendre par cuillerées plus ou moins répétées suivant l'âge et les forcesdu malade. Le croup n'était pas alors considéré en Ecosse comme franche-ment franchement inflammatoire. Les travaux de Bretonneau sur la diphtérite ont con-firmé confirmé cette opinion après un demi-siècle d'incertitude et de tâtonnement.
Dans une lettre adressée par Michel, médecin à Avignon, au Bulletin dethérapeutique (année 1849), nous trouvons les passages suivants relatifs àl'emploi de l'ail dans le choléra épidémique : « Assurément, ce n'est pointpar amour d'innovation que nous exhumons de l'oubli un médicament aUssiaussi prosaïque que l'ail, mais parce que, en vérité, nous lui avons reconnu despropriétés que nul remède ne possède à un plus haut degré que lui. C'estainsi que dans plusieurs affections adynamiques, léthargiques, dans la para-lysieparalysie, l'atrophie des membres, divers cas cacochimiques et comateux, il re-lève relève les forces contractiles, met en jeu la circulation, et excite cette fièvresalutaire qui est souvent le sûr garant et le triomphe de la nature dans lescrises qui vont s'effectuer.
« Dans la période algide du choléra, alors que tout l'organisme est stu-péfiéstupéfié, et que la vie anéantie va s'éteindre, maintes fois, à notre grand étonne-mentétonnement, nous avons vu la réaction s'opérer, et le malade marcher sans entravevers la guérison. Malgré la figure décomposée et livide, le pouls insensible,les ongles violets, les extrémités froides, le hoquet, les crampes, la stupeuret l'asphyxie cholérique, présages d'une mort certaine, nous avons vu, sousl'influence de l'ail, les ressorts de la vie se mettre en mouvement sur descholériques pour ainsi dire agonisants.
(1) A trealise on the phys. and med. treat. of children. London, 1826.
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« Pour produire cet heureux phénomène, il ne faut que piler quelquesbulbes d'ail dans un mortier, avec addition de 50 à 75 cent, d'encens, qui seréduisent facilement en pommade, et l'employer en frictions et en cata-plasmes cataplasmes sur plusieurs parties du corps, principalement sur les régions tho-racique thoracique et abdominale, pendant que d'un autre, côté on administre quelquestasses d'une infusion chaude préparée avec quelques gousses de cet aspho-dèleasphodèle. Bientôt un sentiment de chaleur, suivi de sueur, se déclare avec uneforte odeur alliacée. C'est le prélude de la réaction qui doit sauver le malade.
«Certainement nous ne voulons point signaler Vallium sativum commeun spécifique contre le choléra ; mais à l'aide de cet agent nous avons ob-tenuobtenu, nous le répétons, de si beaux résultats, que nous croyons utile de l'in-diquer indiquer à nos confrères, faute jusqu'ici de médicament plus énergique contrecette maladie régnante. » -
Lange, de Porancy (Marne) (1), se fondant sur les propriétés fébrigènesde l'ail, a aussi employé ce bulbe contre le choléra. Plusieurs de ses ma-lades malades moururent; quelques-uns qui semblaient très - gravement atteintsrésistèrent, et Lange crut pouvoir attribuer la guérison à la réaction déter-minée déterminée par l'emploi de l'ail. Comme cette réaction peut arriver spontané-mentspontanément, ainsi qu'on| l'a observé chez des cholériques qui n'avaient été soumisà aucun traitement, des faits répétés et bien appréciés peuvent seuls donnerune certitude thérapeutique. Voici, du reste, le mode administratif employépar Lange : en boisson, 3 ou 4 gousses d'ail crues, écrasées et lavées dansun verre d'eau froide. En topique, l'ail cru, écrasé et réduit en pulpe, appli-qué appliqué par plaques sur la peau, et contenu par une compresse de papier gros-siergrossier, la matière gluante de l'ail le faisant d'ailleurs adhérer à la peau : cestopiques restent en place 12 heures et plus, et, en général, on ne les relèveque lorsque la réaction est déclarée. En lavement, eau tiède et même froideprovenant du lavage des gousses écrasées ; enfin, en suppositoire, une goussed'ail d'un volume approprié, légèrement entamée.-
A l'extérieur, l'ail agit comme rubéfiant et excite même des phlyctènes,comme la semence de moutarde. Je l'ai souvent employé dans mes tournéesà la campagne, faute d'autres substances, pour remplacer la moutarde oules cantharides. Il peut produire la vésication au bout d'une ou deux heures.C'est surtout pendant l'hiver que je me servais de ce moyen. Pendant l'été,des plantes acres et vésicantes s'offrent en foule pour produire le même effet.A Sumatra, une feuille stimulante frottée d'ail sert de vésicatoire. On a em-ployé employé l'ail en substance avec avantage contre l'ophthalmie catarrhale chroni-quechronique. On touche momentanément la conjonctive avec un quartier d'ail ; la mu-queuse muqueuse blanchit comme lorsqu'on la touche avec la pierre infernale.
L'ail est un antiseptique populaire. Le vinaigre d'ail convient en lotionsdans la pourriture d'hôpital, la gangrène, les ulcères vermineux. On a aussiemployé ce bulbe en topique contre les cors aux pieds, en instillation (le sucplus ou moins délayé dans l'eau), contre certaines surdités ; en frictions,mêlé avec l'axonge, contre la gale. J'ai vu un garçon de ferme se débarrasserde cette dernière affection par des frictions faites pendant huit jours avecun mélange de suc d'ail et de beurre salé. La pommade d'ail pourrait êtreemployée comme résolutive sur les engorgements lymphatiques, les tumeursscrofuleuses, etc., si son odeur désagréable ne lui faisait préférer d'autresrésolutifs tout aussi efficaces.
(D'après Landerer, d'Athènes, l'huile essentielle d'ail est employée en Orientpar le peuple en frictions contre les rhumatismes. Son action est très-rubé-fiante rubéfiante : elle détermine souvent la production d'ampoules (2).)
(1) Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, 1853.
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Célérier, de Brannes (1); a traité six cas de scarlatine angineuse exclusive-ment exclusivement par le vinaigre antiseptique. Il a cru remarquer qu'à mesure qu'ilagissait sur l'angine et la modifiait par l'action de cet agent thérapeutique,la fièvre diminuait, ainsi que la rougeur de la peau. J'ai appliqué avec avan-tageavantage, dans les mêmes cas, et dans l'angine couenneuse, sur les faussesmembranes, le mélange, à parties égales, des sucs d'ail et de citron. (Voyezl'art. CITRON.) _ . == Autres espèces d'Allium ==
[Les autres espèces d'allium telles que YA.porrum ou poireau, l'A. cepaonoignon, l'A. schenoprasium ou civette, et l'A. scoroprasium ou rocambolle, ren-ferment renferment une huile essentielle analogue à celle d'ail, mais elle est moins abon-dante abondante ; elles jouissent des mêmes propriétés, mais elles sont moins éner-giquesénergiques.]
[[Catégorie:Cazin 1868]]