4 026
modifications
Modifications
aucun résumé de modification
AGNUS CASTUS. Vitex agnus Castus. L.
Vitex foliis angustioribus, cannabis modo dispositis. BAUH.Agnus castus officinarum. PHARM.
Gatilier, — poivre sauvage, — petit poivre, — poivre de moine.
VERBENACÉES. — VITICÉES. Fam. nat. — DIDYNAMÏE ANGIOSPERMIE. L.
L'agnus castus ou gatilier (PI. II), arbrisseau d'mraspect agréable, sur-tout surtout à l'époque de la floraison, croît dans les lieux humides, le long desruisseaux, dans le midi de la France. On le cultive dans les autres contréespour l'ornement des jardins, et on le propage de graines, de boutures, demarcottes.
Description. — Tiges flexibles, formant par leur réunion un buisson de 3 àZi mètres de hauteur. — Feuilles opposées, pétiolées, digitées, à cinq, sept folioles■étroitesétroites, lancéolées, pointues, d'un vert foncé au-dessus, blanchâtres et légèrementcotonneuses au-dessous.— Fleurs violettes ou purpurines, quelquefois blanches, verti-cilléesverticillées, en épis nus, terminaux (juillet-août). — Calice court, 5-denté, lanugineux. —Corolle à tube deux fois plus long, limbe à six divisions, quatre étamines didynames,saillantes ; filets à deux stigmates. — Baie globuleuse, noirâtre, dure, de la grosseurd'un gros pois, enveloppée à sa base par le calice de la fleur, et divisée intérieurement•en en quatre loges monospermes.
Parties usitées. — Fruits et semences.
[Culture. — Le gatilier est souvent cultivé comme plante d'agrément ; on le pro-page propage par semis de graines ou par éclats des pieds en terre très-légère.]
[Récolte.-^ Les fruits du gatilier nous viennent de la Sicile, de 1 Italie, du Levante,t et de la Provence, ils sont ronds, un peu oblongs, de la grosseur du poivre, ils portentle calice qui a persisté, qui donne un aspect gris cendré à l'épicarpe qui est brun noi-râtre noirâtre ; ils ont quatre loges à leur intérieur.]
Propriétés physiques et chimiques. — Les fruits d'agnus castus sefont remarquer par une odeur douce, mais lorsqu'on les écrase, ils en dégagent uneacre, désagréable; leur saveur est acre et aromatique. (Ces propriétés sont dues à laprésence d'une huile volatile.)
Le nom de cette plante indique les propriétés qu'on lui a supposées. Sa■vertu vertu antiaphrodisiaque était déjà célèbre chez les Grecs et les Romains.Dioscoride, Galien, Pline, rapportent que les prêtresses en jonchaient lestemples, lorsqu'elles célébraient les fêtes de la chaste Cérès. Naguère en-■coreencore, on préparait avec les baies de gatilier un sirop, une eau distillée, uneessence de chasteté de Michaels, qu'on distribuait dans les couvents pour•amortir amortir l'aiguillon de la chair. Chomel cite un pasteur, doué d'une grandpiété et d'un zèle apostolique, qui avait préparé, avec les semences de cetteplante, un remède infaillible pour entretenir la chasteté et réprimer les ar-deurs ardeurs de Vénus.
Quelle est l'origine de cette croyance? Comment se fait-il qu'on ait choisipour palladium de la chasteté une plante qui, loin de calmer les organes,doit au contraire les exciter? On ne doit pas s'étonner qu'un telpréjugé tel préjugé sesoit?traditionnellement perpétué, quand des hommes de science eux-mêmesle sanctionnent. Arnaud de Villeneuve nous dit sérieusement qu'un moyeninfaillible d'amortir tout sentiment voluptueux, consiste à porter sur soi uncoutenu couteau dont le manche soit fait avec le bois d'agnus castus!
Le principe aromatique du gatilier indique une propriété vraiment stimu-lantestimulante. On a employé la semence comme apéritive, diurétique et carminative.
[35]
«On le met, dit Lieutaud, dans la classe des remèdes antihystériques et dessédatifs; enfin, on lui reconnaît la vertu de dissiper les embarras des vis-cèresviscères; mais il est rare, si je ne.me trompe, qu'on s'en serve pour remplircette indication, puisque nous avons divers médicaments qui peuvent pro-duire produire plus certainement cet heureux effet. La semence d'agnus castus seprescrit en substance depuis 1/2 gros jusqu'à 1 gros ; il en entre le double,et même davantage, dans une émulsion et dans une infusion. Quant aux pro-priétés propriétés de cette semence comme médicament externe, elle entre quelque-fois, en qualité de résolutive, dans les fomentations et les cataplasmes. »
[[Catégorie:Cazin 1868]]