<center>'''CAILLE-LAIT.''' Gallium verum. L.
''Gallium luteum''. Ger., Park. — ''Gallium verum Dioscoridis et GuleniGaleni''. J. Bauh.
Caille-lait officinal, — caille-lait jaune, — gaillet, — petit muguet.
Rubiacées. — Aspérulées. Fam. nat. — Tétrandrie monogonie. L.</center>
Cette plante (PI. XI) est très-commune dans les prés secs, sur la lisière des bois. Son nom lui vient de la propriété illusoire qu'on lui attribuait de cailler le lait. Les sommités fleuries sont un bon fourrage pour les chèvres et les moutons.
'''Description'''.— Racine vivace, traçante, longue, brune.— Tiges grêles, carrées, rameuses, de 30 à 50 centimètres, noueuses, articulées, velues à la base.— Feuilles linéaires-étroites, à bords rouges en dessous, par verticilles de six ou huit, face intérieure pubescente, blanchâtre, face supérieure luisante, rude. — Fleurs jaunes, petites, nombreuses, en panicule allongé, à rameaux multiflores opposés, pédoncules munis à leur base de plusieurs feuilles florales aiguës (juin a à octobre). — Calice a à quatre dents, limbe presque nul. — Corolle rotacée, plane, à quatre lobes ovales pointus. — Quatre aminés étamines à anthères globuleuses, dressées, saillantes.— Style bifide.— Stigmates arrondis. - ovaire Ovaire didyme, se changeant en un fruit lisse, glabre (diakène).
'''Parties usitées'''. — Les feuilles et les sommités fleuries.
['''Culture '''. — Les gallium ne sont cultivés que dans les jardins botaniques ; on les multiplie par semis ou par séparation des pieds.]
'''Récolte'''. — On doit le récolter lorsqu'il est en fleur et par un beau temps. Dis-
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posé en guirlandes, on le fait sécher promptement, pour le conserver ensuite dam dans des boîtes et a à l'abri de l'humidité. Ses fleurs noircissent, et il perd de ses propriétés en vieillissant. Comme on peut se le procurer facilement, on fera bien de ne pas le garder au delà d'un an.
'''Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques'''. — Toute la plante exhale une odeur aromatique approchant de celle du miel. L'eu eau distillée des fleurs est également odorante. L'analyse chimique a montré dans le gaillet de l'acétate de potasse, de l'acide gallique et du tannin. D'après les expériences de Parinentier Parmentier et de Déyeux, celte cette plante n'a point du tout la propriété de faire cailler le lait « Cependant, dit lioquesRoques, les fleurs ont des nectaires remplis d'une sorte de miel p qui s'aigrit par une dessiccation lente, et passe à l'étal état d'acide acétique, ce qui pourrait expliquer la propriété qu'ont ces fleurs de faire cailler le lait. Ainsi les deux chimistes que nous venons de citer pourraient bien n'avoir pas tout à fait raison. »
Dans plusieurs contrées de l'Europe, et particulièrement en Angleterre, dans le comté de Chester, où les fromages sont trestrès-estimés, on a soin, pour donner au eoagulum coagulum une coloration et une saveur particulières, de mêler les sommités fleuries de caille-lait jaune avec la présure. Les Anglais donnent au caille-lait jaune le nom dt de ''présure de lait ['' (''cheese lennelrennel''), qui s'accorde mieux avec l'origine du mot que celui* 1 de caille-lait.
Les fleurs, en décoction dans une eau d'alun avec de la laine, donnent à celle-ci» ci une couleur orangée. La racine, arrachée au printemps ou en automne, bien nettoyée el et disposée par couches ave: avec la laine filée, ensuite bouillie avec la petile petite bière, teint la laine en rouge.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR. — Infusion, de 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES. </center>
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| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" |
A L'INTÉRIEUR. — Infusion, de 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau.<br \>
Suc exprimé, de 100 à 200 gr.
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" | Eau d stilléedistillée, de 50 à 100 gr. et plus. <br \>
Poudre, 4 à 8 gr.
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Le caille-lait jaune est antispasmodique, sudorifique, légèrement diurétique et astringent. On l'a vanté dans l'épilepsie et les affections épilepliformes'épileptiformes, dans les affections nerveuses en général, la gastralgie, l'hystérie, etc.
Les anciens employaient cette plante comme astringente dans l'épistaxis, et fomentaient avec s'a décoction les parties affectées d'éruption ou d'inflammation cutanée. On l'a préconisée plus tard en Catalogne et ensuite en France comme antispasmodique dans les affections nerveuses et nolammenl dans l'épilepsie. Bonafons a particulièrement appelé l'attention des médecins sur les propriétés antiépileptiques de cette plante. « Dans toutes ses expériences, dit Guersant (1), il a commencé par saigner et purger les malades, et leur a fait prendre ensuite, pendant trois jours consécutifs, quatre onces de suc exprimé des sommités fleuries de gaillet, et pendant un mois une infusion théiforme de celte plante. Les malades qu'il obligeait de rester au lit ont presque toujours transpiré assez abondamment, et plusieurs de ceux dont il parle ont guéri; mais je n’aurais garde, dit-il, de considérerer ce remède comme un spécifique constant, car je m’en suis servi dans d'autres cas sans succès. On ne peut qu’approuver la'sage réserve de Bonafons, qu'on considère que l'épilepsie est une maladie qui tient à une foule de cause différentes, très-souvent obscures, et que la saignée et le purgatif ont pu produire beaucoup plus d’effet que le suc de gaillet, qu'il ne donnait qu'après. Sous ce rapport, la méthode de Jourdan, qui s'est servi du suc gaillet blanc, seul et sans autre remède, présente quelques avantages; niais il paraît que, dans la plupart des cas, les malades n'ont éprouvé qu'un soulagement momentané. Tout ce qu’on peut, jusqu'à ce jour, conclure de ces expériences c'est que les fleurs des gaille'ts jaune et blanc agissent a 11 manière de beaucoup de fleurs odorantes, en produisant un effet d’abord légèrement sédatif, et ensuite un peu excitant, comme l'indique la diapho-