La bourse à pasteur est astringente. Elle peut être employée dans les diarrhées, les dysenteries, les hémorrhagies passives, lorsqu'on ne veut produire qu'une astringence modérée et graduée, pour ensuite faire usage des médicaments plus actifs.
Les anciens faisaient grand cas de la bourse à pasteur. Dioscoride la recommande dans le traitement de l'hémoptysie. Dodoens considère le suc ou la décoction de cette plante , administrés à l'intérieur ou en cataplasme, en bain, etc., comme très-efficaces dans les hémorrhagies. Boerhaave l'a préconisée comme astringente. Murray, qui n'en parle que brièvement, ne croit guère à ses propriétés, par la seule raison qu'elle ne noircit pas la solution de sulfate de fer. Plusieurs médecins l'ont regardée comme spécifique dans l'hématurie. Lieutaud la prescrit dans cette dernière maladie et dans l'hémoptysie, dans les autres hémorrhagies et pour prévenir les pollutions nocturnes. Oh lui attribue aussi, et c'est avec fondement, dit-il, la vertu fébrifuge.
Cette plante, dont on avait exagéré les propriétés <ref>De Meza, De effectu Bursæ pastoris ad compescendam hemorrhagiam externe adhibitæ. (1''Acta reg. soc. med. Hafniensis'', III, 386.)</ref>, était discréditée lorsque Lejeune vint attirer sur elle l'attention des praticiens. Dans une lettre écrite à Loiseleur-Deslongchamps, en date du 7 décembre 1822, le médecin belge affirme qu'il a obtenu de bons résultats de l'emploi de la bourse à pasteur dans les maladies de poitrine, surtout dans les hémoptysies. (Mérat et Delens.)
Lange s'est efforcé de prouver que la bourse à pasteur a rendu d'éminents services dans beaucoup de cas de métrorrhagie passive, et de menstruation surabondante chez des personnes d'une constitution faible et d'un tempérament lymphatique. Voici comme Lange administre ce médicament : on fait bouillir une demi-poignée cle de la plante entière dans trois tasses d'eau jusqu'à réduction d'un tiers. Le malade en prend une tasse à la fois. Or, il arrive qu'au bout d'une heure l'hémorrhagie diminue à ce point qu'il devient inutile de recourir à une seconde tasse. S'il s'agit d'une menstruation trop abondante, Lange parvient souvent à modérer l'écoulement sanguin, et même à le prévenir, en administrant le médicament dès le début. Il suffit, en général,-d'user de cette médication à deux ou trois époques menstruelles pour qu'après cela le flux périodique reparaisse dans des conditions normales. Lange croit, d'ailleurs, devoir faire observer que la bourse à pasteur n'a donné lieu à aucun accident, et qu'elle s'est montrée utile alors qu'on avait employé inutilement les astringents de toute nature (2)<ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', 1844, p. 36.</ref>.
J'ai eu l'occasion, l'année dernière, de vérifier les bons effets de la bourse a à pasteur chez une demoiselle âgée de dix-huit ans, lymphatique et nerveuse, dont les menstrues, très-abondantes et ayant une durée de dix à douze jours,'amenait un état de débilité que les toniques et l'usage du fer dans les intervalles ne pouvaient combattre, à cause du peu de temps laissé entre les pertes utérines. La décoction de bourse à pasteur (une poignée d'herbe fraîche pour 1 kil. d'eau), prise par tasses de deux heures en deux heures, arrête peu à peu l'écoulement clans dans l'espace de deux jours. On peut ensuite opposer avec succès à la chloro-anémie, le régime analeptique et l’usage du ter fer réduit par l'hydrogène.
Lange prétend que la bourse à pasteur provoque les règles, si leur retard dépend de l'inertie de l'utérus. Comme rien ne décèle dans cette plante une-,
I ) De Meza, De effeclu Bursa} pastoris ad compescendam hemorrhagiam externe adhibita:. IMa reg. soc. med. Hafrdensis, III, 386.) Ml. Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1844, p. 36.____________________
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grande puissance tonique, et que les effets antihémorrhagiqucs ''antihémorrhagiques et emmenap. gués emmenagogues'' que nous venons de signaler s'expliquent difficilement, peut-on admettre une action spéciale de l'un de ses principes constituants sur l'utérus? (D'un autre côté, Delpierre, de Béthune, l'accuse de produire l'avortement chez les vaches. — Où est la vérité?)
Dubois, de Tournai, assure avoir guéri une femme de soixante-cinq ans qui, depuis plusieurs années, urinait du sang en abondance, et n'avait été soulagée par aucun moyen, en lui administrant la décoction de bourse à pasteur. Le même remède lui a réussi dans un cas d'hémoptysie abondante chez un phthisique. — (Rademaker, et, d'après lui, Hees, ont annoncé les bons effets de l'alcoolature de thlaspi contre la gravelle; son usage amènerait l'expulsion du sable et des graviers) (<ref>''Annales de Roulers'', n° 1), 1859.</ref>.
On a attribué à la bourse à pasteur, appliquée en épicarpe, la propriété de guérir les fièvres intermittentes. On ajoute quelquefois à ce topique populaire et assez insignifiant des feuilles de plantain, un peu de safran et de camphre, le tout pilé ensemble.
Devons-nous dire que cette plante a encore été employée en topique el et broyée sur les hémorrhoïdes, les douleurs rhumatismales, sur les plaies récentes, tant pour arrêter l'hemorrhagie que pour prévenir l'inflammation?... T'uchan Buchan raconte qu'un militaire lui avait enseigné comme un secret de famille, l'usage de cataplasmes de tabouret contre les panaris. On a aussi avancé que, pilée et introduite dans les narines, et appliquée sur la nuque et sous les aisselles, elle arrête l'hemorrhagie nasale. Ray recommande, dans ce cas, l'introduction dans les narines d'un tampon de coton imbibé de suc de bourse à pasteur.
Les semences excitent la salivation.
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(1) Annales de Roulers, n°1, 1859
[[Catégorie:Cazin 1868]]