Senna alata (Pharmacopées en Guyane)

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Hymenaea courbaril
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Senna hirsuta


Senna alata. Fleurs de bois dartre (ou cassialata)



Senna alata (L.) Roxb.

Synonymies

  • Cassia alata L. ;
  • Cassia bracteata L.f.

Noms vernaculaires

  • Créole : bois dartre [bwa-dat], cassialata [kasialata].
  • Wayãpi : pôle.
  • Palikur : wahamwi vie.
  • Créole antillais : dartrier (FOURNET, 1978).
  • Aluku : niefo udu.
  • Portugais : mata-pasto.

Écologie, morphologie

Petit arbre pantropical très commun dans les zones ouvertes.

Collections de référence

Grenand et Prévost 1982 ; Moretti 1338 ; Oldeman et Burgot 507 ; Prévost et Grenand 3228.

Emplois

  • Les Cayennais nomment cette espèce bois dartre, alors que les habitants créoles des autres communes appliquent ce nom à diverses espèces de Vismia. Les feuilles finement broyées sont mélangées à de la graisse ou de l’huile ou simplement appliquées et frottées sur les dartres.
  • Chez les Wayãpi, les feuilles préparées en décoction sont un fébrifuge utilisé en lavage externe.
  • Chez les Palikur enfin, les fleurs préparées en décoction amère sont bues comme vermifuge [1]. Selon BERTON (1997), elles sont parfois associées aux feuilles de Mikania micrantha (Astéracées). Les feuilles et l'écorce préparées de la même façon sont utilisées en lavage externe contre diverses maladies de peau (igka, künk, waigu, cf. tabl. IV page 80 et tabl. V page 85), l’acné juvénile et la gale.

Étymologie

  • Créole : le premier terme se réfère clairement à la maladie soignée et le second est un emprunt au terme botanique.
  • Palikur : de wahamwi, « anaconda géant » et vie, de aβey, « remède », probablement en raison de son habitat ripicole et aussi des maladies que cette plante soigne : dans tous les cas la peau pèle plus ou moins... comme la peau des serpents.

Chimie et pharmacologie

Les feuilles renferment de la rhéine. La teneur en anthraquinone pourrait être supérieure au séné et justifier l’usage de l’infusion des feuilles comme purgatif. L’extrait aqueux de feuilles à 5 % contient 1,55 % de dérivés hydroxy-anthracéniques, sous forme de sennosides B et 100 mg/ml de dérivés anthraquinoniques, sous forme de rhéine et d’aloé-émodol (ROBINEAU et al., 1999). La plante est un remède universel contre diverses dermatoses : dartres, ulcères, eczémas et est également réputée antiherpétique. On emploie généralement les feuilles fraîches. On leur attribue aussi une action antiparasitaire contre la gale et antibactérienne (ANTON et DUQUENOIS, 1968).

Les fruits seraient aussi purgatifs et, comme ceux de Senna occidentalis, ils peuvent être, après torréfaction, employés comme succédané du café sans caféine (ANTON et DUQUENOIS, ibid.).

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  1. Les Aluku préparent avec les fleurs ou les racines une tisane à usage similaire (FLEURY, 1991). Les Tikuna préparent également avec les fleurs, une tisane purgative (SCHULTES et RAFFAUF, 1990).