Mikania micrantha (Pharmacopées en Guyane)

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Mikania guaco
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Pectis elongata
Mikania micrantha. Baume céleste en fleur



Mikania micrantha Kunth

Noms vernaculaires

  • Créole : baume céleste [bonm-sélès].
  • Wayãpi : yamaka kunami.
  • Palikur : umeruβan, bom seles.
  • Portugais : grinalda-da-noiva, folha-de-sucuriju.

Écologie, morphologie

Liane fine et volubile croissant en lisière de forêt, au bord des rivières ou près des villages.

Collections de référence

Grenand 1597 ; Jacquemin 1609 ; Moretti 922 ; Prévost 1338.

Emplois

Les breuvages préparés avec les Mikania sont réputés pour leur amertume dans toute l’Amérique tropicale [1].

Chez les Créoles, on utilise abondamment le jus extrait des feuilles après leur ramollissement au feu comme tonique et comme apéritif à raison de trois prises par jour. Une variante consiste à l’additionner d’un égal volume de vin rouge bouillant. Il peut être également utilisé pour soigner la blesse.

Une autre préparation apéritive et dépurative (pour nettoyer le sang) consiste plus simplement à préparer une infusion de feuilles écrasées ; celle-ci est bue chaque matin pendant cinq jours de suite.

Enfin la décoction de toutes les parties aériennes est bue à raison d’une tasse par jour pour soigner le paludisme... bien qu’elle soit aussi considérée comme laxative.

Les Wayãpi se contentent de préparer avec les feuilles une décoction fébrifuge utilisée en bain.

Quant aux Palikur, ils consomment la décoction salée des feuilles comme cholagogue. Elle est aussi utilisée pour préparer un rafraîchissement contre les douleurs abdominales et l’indigestion ou quand on se sent embarrassé après avoir travaillé tout le jour au soleil. On écrase la plante entière dans l’eau fraîche et on boit de suite. Pour un usage vermifuge, cf. Senna alata (Caesalpiniacées).

Étymologie

  • Wayãpi : yamaka kunami, de yamaka, « iguane » et kunami, « plante Clibadium », « le Clibadium de l’iguane », ainsi nommée parce que les feuilles des deux plantes se ressemblent et que l’iguane consomme la seconde.
  • Palikur : umeruβan, de umeg, « un arbre » (Humiria balsamifera, Humiriacécs) et βan, « plante herbacée », « l’Humiria herbacée », parce que les remèdes préparés avec les deux espèces se ressemblent par leur amertume.

Chimie et pharmacologie

De plusieurs espèces de ce genre, ont été isolés des diterpènes oxygènes amères et des sesquiterpènes lactones (BOHLMANN et al., 1982). Pour les propriétés biologiques de ces produits, se reporter à l’introduction sur cette famille.

Tests chimiques en fin d’ouvrage.

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  1. Chez les Brésiliens, la décoction bue soigne le foie et la sève brute obtenue par compression des feuilles calme les douleurs ovariennes (FURTADO et al., 1978). En Guyana, cette plante est utilisée comme cholagogue, comme désinfectant des plaies et de l'utérus et pour soigner le paludisme, la gale et le muguet des nourrissons (VAN ANDEL, 2000).