Sa'ter (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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Il y en a beaucoup d’espèces, qui sont connues par les habitants des lieux où elles croissent. On distingue des espèces sauvages, de montagne, de jardin, à longues feuilles, à feuilles rondes ; il en est à feuilles minces, à feuilles larges ; il en est une noire, et c’est celle qui porte le nom de perse ; une autre espèce blanche est celle des houris, jjÂ, que l’on appelle aussi origan du rôtisseur? \J&}] jXx^s. Il en est encore d’autres espèces qui toutes se rapprochent l’une de l’autre. La plupart sont connues, comme nous l’avons dit.
- Dioscorides, III, 29. L’origan héracléotique, UuLpVïi^jî, appelé par quelques-uns t konîîè, 5X^5, a les feuilles pareilles à celles de l’hysope, une om- X belle qui n’est pas arrondie, mais séparée en plusieurs divisions, et, à l’extrémité de ses rameaux, des graines qui ne forment pas une masse condensée. Quant à l’espèce appelée onîthis, (j«*k*,3jl, ses feuilles -j-sont plus blanches que celles de l’espèce précédente et se rapprochent davantage de celles de l’hysope. Ses semences sont en corymbes serrés. Ses propriétés sont celles de l’espèce dont nous venons de parler, mais plus faibles. L’espèce appelée aghrîa, l^si, c’est-à-dire + sauvage, est aussi appelée fanàkos, y*k3bls, herakîîa et kounîla. Elle a les feuilles de l’origan, des rameaux grêles de la longueur d’un empan, des ombelles pareilles à celles de Taneth et des fleurs blanches. Elle a une racine grêle, qui est sans emploi. Les feuilles el les fleurs, prises dans du vin, sont salutaires contre les morsures venimeuses. Quant à l’espèce appelée tragorigan, c’est un véritable arbrisseau. Ses feuilles et ses rameaux ressemblent à ceux du serpolet sauvage. Dans certaines localités, on en trouve des variétés à feuilles grandes et larges avec plus de développement. Dans d’autres localités, on en trouve une espèce à feuilles et à rameaux grêles, appelée par quelques-uns brasîa. Le meilleur origan se trouve dans l’île de Cos, l’île de Chios, dans la ville de Smyrne et dans l’île de Crète_(_tpus ces noms~SôTrFrin peu altérés dans les manuscrits arabes).
- Galien, VIII. L’espèce connue sous le nom d’héracléotique est plus active que l’espèce appelée onîthis. Mais, entre toutes, la plus active est celle qui est appelée origan sauvage.
- Dioscorides, III, 3g. Tsvnhra, î^ajc, et c’est la sarriette,yx^l\. C’est une plante connue. Elle croît dans les terres légères et les lieux âpres. Elle ressemble au thym, si ce n’est qu’elle est plus petite et plus molle. Elle a un épi rempli de fleurs de couleur mêlée de jaune et de vert.
- Ibn Massouih. L’origan combat la pesanteur causée par l’humidité; c’est pourquoi on le mange avec le basilic et le raifort. Il convient contre les douleurs iliaques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec du froment concassé. L’espèce sauvage est plus active.
- Razès, dans son Traité des Correctifs des Aliments. Il excite l’appétit, purifie l’estomac et les intestins des humeurs pituitaires grossières; il atténue les aliments grossiers et en résout les flatulences. Pour cela on le fait cuire dans l’eau, en lui associant des truffes, des fèves vertes et autres choses pareilles. Mis aussi dans du vinaigre, il atténue les viandes grossières et les organes tendineux, tels que les pieds et les chairs de veau, en même temps qu’il leur donne plus de goût.
- Massîh. Il est chaud et sec au troisième degré. Il est carmi-natif, digère les aliments grossiers, fait corder l’urine et les règles, aiguise la vue affaiblie par l’humidité, est salutaire contre le refroidissement de l’estomac et du foie, atténue les humeurs grossières et dilate les obstructions.
- Ishak ibn Amran. La décoction de ses tiges avec du jujube atténue le sang épaissi, et c’est une de ses propriétés. Il calme les coliques. Il est à l’épreuve contre les lombrics et les vers cucurbitaires. On prend sa décoction ou l’on mâche sa plante contre les douleurs dentaires causées par le froid et les vapeurs. I1 débarrasse l’estomac, le foie, la poitrine et le poumon de leurs humidités. Pris à l’état sec, il est sudorifique. Il fait descendre avec les fèces des humeurs épaisses et il embellit le teint.
- Ibn Serafioun. Les fleurs de toutes les espèces évacuent doucement l’atrabile et la pituite. On en prend à la dose de deux mithkals avec du sel et du vinaigre.
- Livre des Expériences. L’origan est salutaire contre les douleurs d’estomac causées par le froid ou des flatuosités grossières, contre les coliques ayant les mêmes causes. Il expulse les fèces, est utile contre les douleurs de la matrice et de la vessie. Confit avec du miel ou du sucre, il agit de même. Il aiguise la vue. Il est utile contre les cauchemars causés par les vapeurs de l’estomac. Son usage prolongé arrête les progrès de la cataracte à son début. Sa décoction, prise avec des purgatifs, empêche ceux-ci de produire des coliques; prise avec de l’oxymel ou du sucre, elle est une préparation aux purgatifs. Donné en quantité convenable, l’origan est utile contre la piqûre des scorpions. Il agit pareillement sous forme de cataplasme. Les individus piqués en prennent la dose d’une once. Pétri avec du miel, il calme la douleur de la piqûre. Toutes les variétés d’origan préparées avec les courges les rendent plus digestibles.
- Le Chérif. Si l’on fait confire ses fleurs dans du miel et que l’on en prenne chaque nuit, avant de s’endormir, la valeur d’un mithkal, cette habitude est salutaire contre la cataracte et éclaircit l’intelligence.
- Autre. Si l’on associe l’origan aux légumes qui affaiblissent la vue, il neutralise leur action nuisible.
Ibn el-Beïthâr a joint ici l’histoire de la Thymbra, qui est séparée chez Dioscorides, par quelques paragraphes, de l’origan. C’est la Satureia thymbra, que les Arabes espagnols appellent chateriya, xjjJoLll. Quant aux origans, le sa ter des Arabes, ils ont conservé à peu près les noms que l’on trouve chez Dioscorides, d’après la détermination de Sprengel. Seulement l’O. onites pourrait être le creticum, et le sylvestre, le vulgare. Le tragoriganus serait un thymus de ce nom. On sait que l’on écrit _jXs