Qirmiz (Ibn al-Baytar)

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Qrāṭāūġūnun
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Qarqamân


1756 - Qirmiz, Kermès.


Nom accepté : Quercus coccifera

[3-74]

  • Le Chérif. Le kermès est le nom d’un animal qui se trouve sur la feuille d’un arbre appelé amara, àjUill; c’est un arbre de l’espèce même du chêne, et que l’on appelle en latin &é*kJHj, amara. Il porte un gland, t3o^, qui est amer et ne s’adoucit jamais ; ce gland repose sur une feuille d’où il s’échappe et passe au rouge, sous la forme d’une masse lenticulaire, arrondie, d’un rouge brillant, ce qui arrive au mois de mai. Si on le néglige, qu’on n’en fasse pas la récolte, il s’y développe un insecte et il ne reste plus rien à la place. De ces graines, celles qui sont rouges prennent le nom de kermès. Elles ont la propriété de teindre les matières de provenance animale, comme la laine et la soie, mais elles ne prennent pas sur le lin ni le coton.
  • Quelques-uns de nos savants disent que le kermès est un animal qui se rencontre sur des plantes épineuses et sur un végétal, une broussaille tenant le milieu entre l’arbre et l’herbe, à rameaux abondants et déliés. Cet animal s’y présente sous forme de lentille, petit d’abord et continuant à s’accroître jusqu’à atteindre le volume d’un pois chiche. Intérieurement, il présente une masse couleur de sang, et la partie supérieure de la graine est occupée par de nombreux animalcules. Une fois cette graine mûre, elle s’entrouvre et laisse échapper ces animaux qui se répandent tout autour sur l’arbre et sur les graines. Ceux qui prolongent leur existence jusqu’à l’année suivante pondent ces graines, qui ont la forme de graines de ver à soie, et cela au commencement du mois de mars; elles continuent à grossir jusqu’au mois de mai, époque où la graine se rompt. Alors ceux qxii en font commerce la concassent et mêlent ensemble les parties aqueuses, sanguines et autres. Dans les graines qui sont restées intactes, l’éruption de l’animal se fait au mots de la Pentecôte, syaXxi\. Cet animal est rouge, pareil à une lente ; il circule autour de la graine et ne tarde pas à y mourir. 11 subit aussi une diminution de volume jusqu’à la fin du mois de juin, mais il conserve sa forme tout en vieillissant. Alors il n’en est que meilleur pour la teinture. Il se développe donc sur un chêne, sur lequel il est récollé par les hommes et les femmes, et on l’appelle coccus, y^Où.
  • Dioscorides, IV, 48. C’est un arbuste à rameaux abondants et minces, employé pour allumer le feu. Il y croît une graine pareille à une lentille, que l’on récolte et que l’on conserve. La meilleure vient de l’Asie et de la Cilicie, mais surtout de l’Espagne.
  • Galies, VII.
  • Le Chérif. Le kermès est chaud et sec au troisième degré. Voici une de ses propriétés constatées : si une femme en prend, durant sept jours, deux drachmes avec du miel, ses règles sont suspendues. Si elle le prend avec du vinaigre, elle perd la faculté de concevoir. Si on enfile cette graine avec un fil de soie et qu’on la fasse porter à un fiévreux, on le guérit. C’est un fait d’expérience.

Le chêne qui donne le kermès est le Quercus Ilex.