Pulmonaire (Cazin 1868)
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Nom accepté : Pulmonaria officinalis
Pulmonaria vulgaris maculoso folio. Clus. — Pulmonaria Italorum ad buglossum accedens. J. Bauh. — Pulmonaria vulgaris latifolia. Tourn. — Pulmonaria maculosa. Dod. — Symphytum maculosum. C. Bauh.
Pulmonaire officinal, — grande pulmonaire, — herbe aux poumons, — herbe au lait de Notre-Dame, — pulmonaire des bois, — sauge de Jérusalem, — herbe de cæur, — herbe de tac.
BORRAGINÉES. — BORRAGÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE MONOGYNIE.
La pulmonaire (Pl. XXXII), plante vivace que l'on cultive dans les jardins, croît naturellement dans les bois, aux lieux ombragés, surtout dans ceux de quelques départements du Nord, où on la trouve même quelquefois sur le bord des chemins et dans les prairies.
Description. — Racines composées de fibres déliées et fasciculées. — Tiges droites, velues, un peu anguleuses, hautes de 30 à 40 centimètres. — Feuilles radicales ovales-oblongues, pétiolées, décurrentes, hérissées de poils rudes et courts, parsemées de taches blanchâtres ; feuilles caulinaires sessiles, plus étroites, quelquefois sans taches, traversées par une nervure simple. — Fleurs bleues ou violacées, quelquefois blanches, peu nombreuses, disposées en bouquet terminal (avril-mai). — Calice à cinq angles et à cinq lobes. — Corolle infundibuliforme divisée en cinq lobes obtus à gorge munie de cinq faisceaux de poils blancs. — Cinq étamines à anthères conniventes. — Un ovaire quadrilobé. — Un style à stigmate échancré. — Fruit composé de quatre akènes uniloculaires, monospermes, agglomérées dans le fond du calice persistant.
Parties usitées. — Les feuilles et les fleurs.
Récolte. — On la cueille au moment de la floraison, ou même après. Séchée, elle devient noirâtre, fragile.
[Culture. — Cette plante est commune dans les buissons et dans les clairières des bois, on ne la cultive que dans les jardins botaniques. On la multiplie par semis, ou par éclats de pieds.]
Propriétés physiques et chimiques. — La pulmonaire est inodore. Son suc est mucilagineux, légèrement styptique. Il contient, comme la bourrache et la buglosse, du nitrate de potasse. — On l'emploie pour la teinture en brun.
Cette plante, à l'état frais, est émolliente, adoucissante, pectorale ; on la donne en décoction (50 à 100 gr. par kilogr. d'eau) dans le catarrhe pulmonaire, dans la phthisie, etc. Le nom dont on l'a décorée indique assez l'estime qu'on en faisait dans ces affections. Les habitants de la campagne croient fermement que le Créateur a indiqué l'usage de cette plante par les taches qu'on remarque sur les feuilles, et qui, disent-ils, sont tout à fait semblables à celles qui existent sur le poumon malade. Ils composent, avec la pulmonaire, le chou rouge, quelques oignons blancs, du mou de veau, et une suffisante quantité de sucre candi et d'eau, un bouillon que j'ai moi-même employé avec beaucoup de succès dans les affections de poitrine, surtout quand elles sont accompagnées d'un état fébrile, de difficulté d'expectorer, d'irritation bronchique, de douleurs, etc.
Les feuilles sèches de cette plante sont un peu plus astringentes que les feuilles fraîchement cueillies.