Ok’houân (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
- Chez les Arabes c’est la camomille bābūnaǧ, connue en Egypte sous le nom de kerkâch kerkāš. Il en est plusieurs espèces. Quelques botanistes andalous font de ok’houân une petite espèce de kerkâch, et l’on admet généralement cette opinion. Mais il n’en est pas ainsi, car le médicament que représente le mot en question est ce que les Grecs appellent parthénion bartānīūn. Ce n’est pas une espèce kerkâch, mais c’est en réalité la plante connue de nos jours et antérieurement chez les Andalous sous le nom de chadjret maryem šaǧarat Marīam, connue aussi dans l’Ifrikiya (la Tunisie) sous le nom de câfoûriya kāfūrīat. Elle existe abondamment à Mosul, à l’état cultivé, et on l’y connaît sous le nom d’herbe au camphre šaǧarat al-kāfūr. Il en est deux espèces, une de montagne, qui croît dans les montagnes très froides, et une autre cultivée dans les jardins et les habitations, sur les balcons. Sachez-le bien.
- DIOSCORIDES, III, 145. Le parthenium a la feuille de la coriandre, la fleur blanche (à l’entour) et jaune à l’intérieur, d’une odeur forte et d’une saveur amère.
- GALIEN, livre VI. Ce médicament est assez échauffant, toutefois il n’est pas très dessiccatif. Il est chaud au troisième degré et sec au second.
- DIOSCORIDES. Pris à l’état sec avec de l’oxymel ou du sel comme on prend l’épithym, il évacue la pituite et l’atrabile. Il est salutaire contre l’asthme et la mélancolie. Pris sans la fleur, il convient aux calculeux et aux asthmatiques. Pris par les femmes, il est utile contre les indurations et les inflammations de la matrice.
- RAZES. La tête s’allourdit et devient comateuse à respirer son odeur.
- EL-BASRY. Pris à l’intérieur, il est diurétique. En pessaire, il fait couler les règles arrêtées des femmes.
- MASSIH DE DAMAS. Il atténue les parties grossières, abolit les obstructions, est salutaire à l’estomac et ouvre l’appétit.
- LE CHERIF. Le suc obtenu par expression, employé en frictions sur les parties voisines des testicules et sur les hanches, excite au coït.
- AVICENNE. Il est utile contre les torsions des nerfs. À cet effet, on applique par-dessus de la laine imbibée de sa décoction. Respiré à l’état frais, il endort. C’est un sudorifique.
Sprengel considère le parthénion des Grecs comme la matricaire. C’est, dit-il dans ses notes, ce que les Arabes ont rendu par ūqḥūān et par bābūnaǧ. Comme on peut le voir, il est un certain nombre de termes arabes qui n’ont pas la même valeur dans telle ou telle contrée. A ce propos, nous ferons observer que Sontheimer et Fraas ont fait du parthénion de Dioscorides la Matricaria parthenium.