Nelumbo nucifera

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Nelumbo nucifera Gaertn.

alt=Description de l'image Arboretum Ellerhoop - Lotosblüte im Arboretum-See.jpg.
Ordre Proteales
Famille Nelumbonaceae
Genre Nelumbo

2n = 16

Origine : Inde, Chine, Japon, Cor&ée

sauvage et cultivé

Français lotus
Anglais lotus


Résumé des usages
  • plante sacrée pour les bouddhistes
  • rhizome féculent comestible
  • jeunes feuilles et pétioles consommés comme légume
  • graines consommées immatures ou mûres
  • feuilles : emballage pour les aliments
  • médicinal
  • motif de la fleur et du bouton de fleur très utilisés dans l'art


Description

Le lotus est une herbe pérenne et aquatique avec des rhizomes s’accrochant au fond de l’eau. Ses feuilles qui s’élèvent en général hors de l’eau, sont grandes, légèrement irrégulières et un peu creusées. Ses fleurs dominent aussi la surface de l'eau, elles sont larges, avec de nombreux pétales arrondis, roses ou blancs entourant un gros fruit en forme de cône fermé qui contient des graines dures dont le pouvoir germinatif peut durer des siècles.

Noms populaires

français lotus, lotus sacré
anglais lotus, sacred lotus, Indian lotus
allemand indische Lotosblume
néerlandais heilige lotus, indische lotus
italien loto asiatico
espagnol loto sagrado, loto indio
portugais lótus, flor-de-lótus, loto-índico
chinois 莲 - lian (Flora of China)
sanscrit ambuja, padma, pankaja, kamala (Wealth of India)
hindi kanwal, kamal (Wealth of India)
bengali padma (Wealth of India)
marathi kamal (Wealth of India)
gujerati suriyakamal (Wealth of India)
telugu kalung, erra-tamara (Wealth of India)
tamoul ambal, thamarai (Wealth of India)
kannada kamala, tavaregadde (Wealth of India)
malayalam thamara, senthamara (Wealth of India)
oriya padam (Wealth of India)
Cachemire pamposh (Wealth of India)
Punjab kanwal, pamposh (Wealth of India)
Mundari salukid ba, upal ba, kombol ba (Wealth of India)
Assam podum (Wealth of India)
Khani soh lapudong (Wealth of India)
Philippines baino (tagalog), sukan (bikol), sukaw (ilokano) (PROSEA)
Indonésie terate, seroja, padma (PROSEA)
Malaysia seroja, padema, teratai (PROSEA)
Thaïlande bua-luang (général), ubon (central), sattabut (central) (PROSEA)
Vietnam sen, hoa sen
Laos bwà (PROSEA) ; :ບົວ, ດອກ - boua, dok ; ບົວ ຫລວງ, ດອກ - boua louang, dok
Cambodge chhu:k (PROSEA)

Classification

Nelumbo nucifera Gaertn. (1788)

synonymes :

  • Nymphaea nelumbo L. (1753)
  • Nelumbium speciosum Willd. (1799)

Cultivars

Histoire

La simplicité et la beauté de la fleur de lotus, alliées à la richesse de son symbolisme, en font une fleur exceptionnelle qui s’impose dans le Bouddhisme à tous les niveaux de la spiritualité, de l’art, du culte. Cependant le Lotus avant même la naissance de Câkyamuni était déjà symbole solaire et aquatique dans les civilisations réparties entre l’Egypte et l’Iran qui ont influencé l'art indien. Le renouveau religieux apporté par l’enseignement du Bouddha a revitalisé ce symbole préexistant.

Le nom « lotus » employé dans le bouddhisme correspond à deux genres botaniques différents : le lotus indien, Nelumbo nucifera, originaire de Chine mais arrivé jusqu’en Egypte à l’époque des conquêtes perses (708 av. JC) et le lotus égyptien Nymphaea lotus, sorte de nénuphar, qui s’est répandu lui aussi dans le monde entier. Leur nom scientifique dit bien leur appartenance régionale : Nelumbo est l’un des noms de la fleur au Sri Lanka, et Nymphaea vient de l’arabe et du persan. Le nom commun « lotus » est d’origine incertaine ; il désignait dans l’Antiquité plusieurs plantes dont on mangeait les graines.

Usages

Plante sacrée

Coupées et en bouton les fleurs de lotus et de nénuphar ne sont pas très différentes, or c’est ainsi qu’elles sont utilisées dans le culte, sans distinction. Le lotus est toujours offert avec sa tige, tel qu’il a été cueilli, jamais coupé pour entrer dans une préparation florale comme les autres fleurs cultuelles ; tout au plus replie-t-on parfois les premiers pétales, ce qui, aux dires des anciens, est une hérésie. Ce bouton nu, dépouillé, au bout d’une tige flexible libre de toute feuille, représente l’offrande la plus simple, la plus évidente, la plus chargée symboliquement. Plus que n’importe quelle autre plante, le lotus, par ses caractéristiques physiques pouvait être investi par la très riche symbolique bouddhique.

Le bouton de lotus est d’abord la vie, la fécondité, car il s’enracine dans l’eau-mère et il s’élève vers le soleil ; en outre, la façon dont la graine mûrit dans la capsule suggère des analogies avec la reproduction humaine et à ce titre il a été adopté comme le symbole de la conception et de la naissance du Bouddha.

Le lotus symbolise aussi la pureté car cette fleur splendide s’élève au-dessus de la vase comme le Sage au dessus du monde. La métaphore s’amplifie et le lotus est le Bouddha ; dans l’iconographie des premiers temps le lotus est la seule représentation de l’Eveillé ; plus tard il en constituera le trône.

Gastronomie

Cette plante sacrée entre toutes a pourtant de nombreuses utilisations culinaires et médicales. Le rhizome et les tiges du Lotus sont mis dans les sautés et dans les soupes ; avec le rhizome on fait également une boisson rafraîchissante et une farine très appréciée ; les graines sont largement utilisées dans l’alimentation, on les mange crues, bouillies, grillées, et elles sont délicieuses confites. Ajoutons que les feuilles servent encore aujourd'hui d'emballage pour les aliments.

Médecine

Du point de vue médicinal, d’après Petelot, « les graines sont fortifiantes, souveraines dans la dysenterie, les pollutions nocturnes, les rêves érotiques… elles diminuent la fréquence des érections mais augmentent la qualité du sperme… le fruit en décoction est connu pour favoriser et adoucir les émissions urinaires ». Dans la péninsule indochinoise on assure aujourd'hui que manger quelques graines avant de se coucher assure un sommeil réparateur.

Fibres des pétioles

En Inde et en Birmanie, les pétioles verts sont coupés en tronçons, et des fibres fines sont extraites en tirant sur les cassures de pétioles. Ces fibres sont alors filées, séchées et tissées en tissus pour les offrandes bouddhistes. Elles servent aussi de mèches à lampes.

Art

Cette fleur paradoxale qui est à la fois sacrée et d’utilisation pratique a, bien entendu, un rôle fondamental dans l’art et la littérature de toute l'Asie. La "forme lotus", celle du bouton fermé (ou des mains jointes) est multipliée rythmiquement dans tous les sanctuaires du bouddhisme Theravada.

L'effet lotus

Le lotus intéresse les biologistes d'une part pour l'étonnante longévité de ses graines, d'autre part pour "l'effet lotus" développé par ses feuilles sur lesquelles rien n'accroche, ni l'eau, ni les poussières, ni les nombreux produits testés.

Références

  • Borsch, T., Barthlott,W., 1994. Classification and distribution of the genus Nelumbo Adans. (Nelumbonaceae). Beitraege zur Biologie der Pflanzen, 68, 421–450.
  • Chauvet, Michel, 2018. Encyclopédie des plantes alimentaires. Paris, Belin. 880 p. (p. 498)
  • Li, Y, Smith, T, et al., 2014. Paleobiogeography of the lotus plant (Nelumbonaceae: Nelumbo) and its bearing on the paleoclimatic changes. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 399: 284-293. doi:10.1016/j.palaeo.2014.01.022
  • Petelot, 1954. Les plantes médicinales du Cambodge, du Laos et du Vietnam. 4 tomes, Saigon, Etat du Vietnam.

Liens