Nîloufer (Ibn al-Baytar)

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Noura
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Nîledj


2243 - Nîloufer, Nymphea.


Nom accepté : [[]]

[3-382]

  • Amîn ed-Daoula. C’est un mot qui signifie : aile ou plume de flèche, xxx xxx xxx xxx. On lui donne parfois un nom syriaque signifiant chou aquatique, xxx xxx.
  • Dioscorides, III, 138. C’est une plante qui croît dans les marais et les eaux stagnantes. Elle a les feuilles pareilles à celles du ciborium (fève d’Egypte, nymphœa nelumbo), mais plus petites et un peu plus allongées, sortant d’une souche unique, les unes émergées et les autres restant dans l’eau. La fleur est blanche, pareille à un lis et, dans son centre, de couleur safranée. A la chute de la fleur apparaît une masse arrondie pareille à une pomme ou à une tête de pavot contenant des graines noires, larges, amères et visqueuses. La tige est lisse, d’un médiocre volume et pareille à celle de la plante qui fournit le ciborium. La racine est noire, rugueuse, pareille à une massue, et s’enlève en automne. On dit que cette plante est ainsi nommée parce qu’elle aime les lieux humides. On la rencontre surtout dans l’Haliarte en Béotie. Il y en a une autre espèce qui a les feuilles pareilles à celles de la précédente, la racine blanche et rude, la fleur jaune, belle et d’une couleur de rose. Elle croît en Thessalie, près du fleuve Pénée.
  • Galien, VIII.
  • Avicenne. Sa fleur endort et calme la céphalalgie, mais elle affaiblit. Sa graine et sa racine conviennent dans les fièvres aiguës.
  • Le même, dans les Médicaments cordiaux. Ses propriétés se rapprochent de celles du camphre, mais il est plus humide, et cette humidité, en raison de son intensité et du froid qui l’accompagne, provoque dans l’esprit qui séjourne au cerveau de la langueur et de la tiédeur, ce qui est un inconvénient, à moins qu’il ne soit besoin de l’humecter et de l’attiédir. Quant à l’esprit qui séjourne dans le cœur, il ne paraît pas subir la même influence que celui du cerveau, mais en vertu de son aromaticité, le médicament fortifie cet esprit, et ses inconvénients d’humidité et de froideur se corrigent par le safran et le cinnamome.
  • Eïssa ibn Massa. Le nymphœa est froid au troisième degré et humide au second. Il est constitué de parties subtiles, et pénétrant. Il dissipe l’insomnie causée par la chaleur. Il en existe à Mérou une espèce qui a de la chaleur, de la pénétration, de la subtilité et que nous employons quand nous voulons produire de la chaleur Dans les affections froides : nous nous en sommes bien trouvé. L’administration du nymphœa convient dans la toux, les affections de la plèvre et de la poitrine.
  • Livre des Expériences. Il est plus humectant que la violette, dont il n’a pas les inconvénients pour l’estomac.

Le nîloufer répond au Nymphœa alba et au N. lutea des modernes, nymphaia blanc et jaune de Dioscorides. Les noms de localités, comme il arrive souvent, sont altérés dans la traduction arabe. Le cheikh Daoud dit que le mot nîloufer signifie en persan « qui a des ailes », xxx xxx xxx xxx. Cette explication est inadmissible, et n’a rien qui puisse l’autoriser ; il en est de même de l’explication donnée par Amin ed-Daoula et qui signifie à la lettre « semblable à une flèche quant aux ailes ou aux plumes ».