Luffa cylindrique (Candolle, 1882)

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Nom accepté : Luffa cylindrica (L.) M.J. Roemer

Benincasa
Alphonse de Candolle, Origine des plantes cultivées, 1882
Luffa anguleux, Papengay

[214]

Luffa cylindrique. — Momordica cylindrica, Linné. — Luffa cylindrica, Rœmer.

M. Naudin 8 s'exprime ainsi : « Le Luffa cylindrica, auquel on a conservé dans quelques-unes de nos colonies le nom indien de Pétole, est probablement originaire de l'Asie méridionale, mais peut-être il l'est aussi de l'Afrique, de l'Australie et des îles de l'Océanie. On le trouve cultivé par la plupart des peuples des pays chauds, et il paraît s'être naturalisé dans beaucoup de lieux où sans doute il n'existait pas primitivement. » M. Cogniaux 9 est plus affïrmatif. « Espèce indigène, dit-il, dans toutes les régions tropicales de l'ancien monde ; souvent cultivée et subspontanée en Amérique, entre les tropiques. »

En consultant les ouvrages cités par ces deux monographes et les herbiers, on trouve la qualité de plante sauvage certifiée quelquefois d'une manière positive.

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8. Naudin, dans Ann. sc. nat., série 4, vol. 12, p. 121,

9. Cogniaux, dans Monogr. Phanerog., 3, p. 458.


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En ce qui concerne l'Asie 1, Rheede l'a vue dans les sables, les forêts et autres lieux du Malabar ; Roxburgh la dit spontanée dans l'Hindoustan, Kurz dans les forêts du pays des Birmans ; Thwaites à Ceylan. J'en possède des échantillons de Ceylan et de Khasia. On ne connaît aucun nom sanscrit, et le Dr Bretschneider, dans son opuscule On the study, etc., et dans ses lettres ne mentionne aucun Luffa cultivé ou spontané en Chine. Je présume par conséquent que la culture n'est pas ancienne, même dans l'Inde.

En Australie, l'espèce est spontanée au bord des rivières du Queensland 2, et d'après cela il est probable qu'on la trouvera spontanée dans l'archipel asiatique, où Rumphius, Miquel, etc., en parlent seulement comme d'une plante cultivée.

Les herbiers renferment un grand nombre d'échantillons recueillis dans l'Afrique tropicale, de Mozambique à la côte de Guinée, et jusqu'au pays d'Angola, mais les collecteurs ne paraissent pas avoir indiqué si c'étaient des échantillons spontanés ou cultivés. Dans l'herbier Delessert, Heudelot a indiqué les environs de Galam, dans les terrains fertiles. Sir Joseph Hooker 3 les cite, sans rien affirmer. MM. Schweinfurth et Ascherson 4, toujours attentifs à ces questions, donnent l'espèce pour uniquement cultivée dans la région du Nil. Ceci est assez curieux, parce que la plante ayant été vue, dans le xviie siècle, dans les jardins d'Egypte, sous le nom arabe de Luff 5, on a nommé le genre Luffa et l'espèce Luffa ægyptiaca. Les monuments de l'ancienne Egypte n'en ont offert aucune trace. L'absence de nom hébreu est encore une raison de croire que la culture s'est introduite en Egypte au moyen âge. On la pratique aujourd'hui dans le Delta, non seulement pour le fruit, mais encore pour expédier les graines, dites de courgettes, dont la décoction sert à adoucir la peau.

L'espèce est cultivée au Brésil, à la Guyane, au Mexique, etc. ; mais je n'aperçois aucun indice qu'elle soit indigène en Amérique. Il paraît qu'elle s'est naturalisée çà et là, par exemple dans le Nicaragua, d'après un échantillon de Levy.

En résumé l'origine asiatique est certaine, l'africaine fort douteuse, celle d'Amérique imaginaire, ou plutôt l'effet d'une naturalisation.

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1. Rheede, Hort. malabar., 8, p. 15, t. 8 ; Roxburgh, Fl. ind., 3, p. 714, 715, sous le nom de L. clavata ; Kurz, Contrib., 2, p. 100 ; Thwaites, Enum.

2. Mueller, Fragmenta, 3, p. 107 ; Bentham, Flora austral., 3, p. 317, sous des noms synonymes de L. cylindrica d'après Naudin et Cogniaux.

3. Hooker, dans Flora of tropical Africa, 2, p. 530.

4. Schweinfurth et Ascherson, Aufzählung, p. 26S.

5. Forskal, Fl. ægypt., p. 75.