Ilex sideroxyloides (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 14 : AQUIFOLIACEAE. III. Ilex sideroxyloides. A. Rameau fructifié. B. Rameau fleuri. C. Feuille. D. Plantule. IV. Ilex dioica. E. Écorce (coupe transversale).

tranche

Ilex sideroxyloides (Sw.) Griseb. Abh. Königl. Ges. Wiss. Göttingen 7 : 224 (1857).

Basionyme : Prinos sideroxyloides Sw., Prod. : 58 (1788) ; Fl. Ind. Occid. 1 : 624 (1797).

Synonymes : Ilex sideroxyloides (Sw.) Griseb. var. typica (plusieurs formes : eggersii, grandifolia, vulgaris) (1901).

Noms vernaculaires : Fr : Bois citron, Citronnier blanc (Guadeloupe) ; Bois gris (nom vernaculaire légèrement suspect, à réserver à Licania) (Martinique) ; Ti citron (Ste-Lucie). A : Dark Night (Dominique) ; White Birch (Montserrat) ; Blue box (St Kitts) ; Holly (Nevis) ; Black beech (Montserrat) ; Caca rat (Grenade). Esp : Gongolin (Puerto Rico).

Description : Arbre de 15-25 m de hauteur, atteignant parfois 100 cm de diamètre. Espèce très variable. Pied : 3 ou 4 contreforts aliformes jusqu’à 1,2 m de haut, concaves, ou pattes décurrentes à dos rond. Écorce : épaisseur totale 5 mm pour un diamètre de 30 cm. Aspect externe : gris-jaune verdâtre, rugueuse par les lenticelles (moins de 1 mm) marron en files longitudinales et souvent par des excroissances liégeuses de 2-3 cm de diamètre. Rhytidome : mince 0,1 mm ; gratté : vert pomme puis orangé. Écorce vivante : tranche orange clair, grumeleuse ; devient rapidement gris noirâtre (ainsi que l’aubier) ; nombreux massifs oblongs, orange foncé dans toute la section ; en tangentielle : vergeté orangé foncé sur fond orange clair. Écorce interne indistincte. Aubier : blanc orangé, tourne au gris sale ; assez mou ; en tangentielle : rayons en chicane très visibles. Feuilles : alternes, entières, elliptiques à orbiculaires, 2-10 × 1,5-6 cm, presque sans acumen, quelquefois un peu émarginées, bord révoluté, très cassantes (froissées, tombent en morceaux comme Pisonia fragrans) ; les jeunes feuilles ou les feuilles de rejet et de semis sont dentées au sommet ; les vieilles feuilles deviennent noires. Fleurs : blanches, odeur de jasmin, nombreuses ; 5 pétales (jusqu’à 7). Fruits : noirs, globuleux, 5-9 mm de diamètre, à 4 graines brunes. Phénologie : sempervirent. Fleurs : janvier à mars (DUSS), aussi avril, août, septembre. Fruits : mai et juin (DUSS), aussi de mars à octobre. Habitat : forêt dense entre 100 m (Bois Mahler, Guadeloupe) et 1350 m (Mont Diablotin, Dominique) ; à la Martinique, fréquent sur crêtes ventées entre 400 et 700 m ; réduit à l’état d’arbuste de moins de 4 m sur les sommets (Guadeloupe, Martinique, Grenade).

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Tempérament : souvent héliophile. Plantule : Type I. Cotylédons foliacés pétiolés à limbe arrondi et nervation palmée. Les feuilles à dents aiguës et pourvues de petites stipules noires (?) sont caractéristiques. Une grande variabilité dimensionnelle affecte les plantules de cette espèce.

Usages : Menuiserie, meubles courants. Arbre de chasse (fruit mangé par les oiseaux, en particulier les ramiers, pendant une longue période).

Distribution générale : Cuba, Jamaïque, Puerto Rico ; Petites Antilles ; Trinidad.

Distribution aux Petites Antilles : St Kitts, Nevis, Montserrat, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique, Ste-Lucie, St Vincent, Grenade.

Matériel examiné : Mt : RICHARD s.n., s.loc. (P). BT : BARRIER 2303, 2458, Trace Victor Hugues, Matouba, 650 m (GUAD) ; BARRIER 2431, Trace des Crêtes, 500 m (GUAD) ; BARRIER 2431, idem, 500 m (GUAD) ; DUSS 391, Soufrière, 380-980 m (P) ; HUC 1105, idem, 400 m (GUAD) ; RODRIGUEZ 4601, St Claude (P) ; ROLLET 26, Morne Mazeau, 550 m (GUAD) ; ROLLET 119, 132, Trace des Contrebandiers, 300-400 m (GUAD) ; ROLLET 162, 1479, Trace Victor Hugues, 650-700 m (GUAD) ; ROLLET 248, 958, Bains Jaunes, 950 m (GUAD) ; ROLLET, 610, idem, 650 m (GUAD) ; ROLLET 670, 899, au-dessus de St Claude, 650 m (GUAD) ; ROLLET 947, idem, 700-800 m (GUAD) ; ROLLET 1041, Trace des Crêtes, Côté Mamelles, 550 m (GUAD) ; ROLLET 1354, Bois Mahler, 140 m (GUAD) ; ROLLET 1826, base Mamelle Petit-Bourg, 550 m (GUAD) ; ROUSTEAU 610, idem, 600 m (GUAD) ; ROUSTEAU 610, idem, 650 m (GUAD) ; STEHLÉ 106, Bouillante, 700 m (P). D : CHAMBERS 2467, Diablotin près du sommet, 1350 m (P) ; EGGERS 364b, La Soie (P) ; EGGERS 643, près Lagune Roseau (P) ; ERNST 1166, Morne Couronne, 300-450 m (P) ; JÉRÉMIE 1253, E Peineville (P). M : HAHN 875, Pelée, mi-pente (P) ; HAHN 1413, forêt de la Calebasse (P) ; ROLLET 1665, Morne Rose, 600 m (GUAD). Gr : EGGERS 6234, sommet Morne au Camp (P).

Observations : SL : Barre de l’Isle, 300 m. Sommet Petit Piton, 720 m (VERNA SLANE).

Bibliographie : (*Iconographie). ADAMS 1972 ; BEARD 1944, 1949 ; BRITTON & WILSON 1924 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE 1926 ; FOURNET* 1978 ; GRÉBERT 1935 ; HOWARD 1989 ; LITTLE and al.* 1974.

Anatomie du bois

Ilex sideroxyloides : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• 4-28-31-35-36-37-47-48-(50)-54-55-56-58-62-65-69 (Voir la signification des codes)

(Ilex dioica, Ilex nitida, Ilex sideroxyloides :)

• Bois parfait blanchâtre à beige gris clair, non différencié de l’aubier, plutôt dur et lourd (0,75-0,85 g/cm³ et jusqu’à 1,00 g/cm³ pour I. nitida), à grain fin, à maille large bien visible.

• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 à 4 (jusqu’à 6 chez I. nitida), invisibles à l’œil nu (55 à 7O μm de diamètre), au nombre de 20 à 30 par mm² (jusqu’à 50 par mm² chez I. nitida). Perforations des éléments vasculaires en grilles avec 15-20 barreaux (I. nitida) ou 15 à 35 barreaux (autres espèces) ; ponctuations intervasculaires d’environ 6 à 8 μm de diamètre, mais parfois très étirées, disposées en rangées horizontales.

• Parenchyme abondant mais peu visible, en cellules isolées et chaînettes courtes dispersées. Files de cellules composées de 4 à 8 éléments. Présence de cristaux par 2 ou 4 chez I. nitida, en chaînes chez I. sideroxyloides.

• Rayons de 2 tailles, les uns 1-sériés composés de cellules dressées, les autres 6- à 15-sériés avec des cellules couchées au centre et des cellules carrées et dressées en bordure et aux extrémités. En section transversale on compte environ 8 à 11 rayons dont 2 multisériés par mm (15 à 18 par mm chez I. dioica). Ponctuations radiovasculaires parfois plus grosses et plus allongées que les intervasculaires. Cristaux fréquents, solitaires ou par 2, parfois par 4, dans des cellules recloisonnées.

• Fibres à ponctuations aréolées, avec des épaississements spiralés dans I. sideroxyloides.