Hâçîmounâ (Ibn al-Baytar)
De PlantUse Français
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Nom accepté : [[]]
[3-386]
- Le Chérif. Suivant l’auteur de l’Agriculture nabatéenne, c’est un végétal sans feuilles, qui s’étend et s’élève avec des rameaux chargés d’une viscosité abondante, fixée sur des poils qui naissent à leur surface. Ces rameaux, à leur apparition, ressemblent à des petits melons, parfaitement arrondis comme s’ils eussent été faits au tour. Par-dessous, la racine s’enfonce en terre, l’espace d’un empan, épaisse au point de contact avec la souche, puis s’amincissant jusqu’à la finesse d’un cheveu. C’est ce qui constitue la racine, qui est noire suivant toute son étendue. Quant à cette racine, elle est recouverte d’une écorce d’un gris noirâtre, épaisse et rude, sous laquelle elle est de couleur blanche. On mange les rameaux et la tige cuits et assaisonnés avec de l’huile d’olive, du vinaigre et du garum. On les fait bouillir d’abord dans de l’eau salée, puis une seconde fois dans de l’eau ordinaire. On fait ensuite sécher, on triture, on mélange à un peu de farine d’orge, et on prépare avec le tout un pain que l’on fait cuire sur des briques. Ce végétal croît abondamment à Barimmâ (xxx), et sur le territoire de Ninive, qui est beaucoup plus mou et plus humide. C’est un aphrodisiaque. Les habitants de Barimmâ, en Mésopotamie, lui donnent le nom de çimouna, xxx. Ils racontent qu’il a les propriétés suivantes. Si quelqu’un en mange sous forme de pain ou de graine et voit ensuite sa femme, elle engendre un enfant mâle. C’est une opinion très répandue chez eux. Ils ajoutent que l’enfant sera bien fait, bien portant et de toute beauté, cela par la volonté de Dieu. L’usage de ce pain pendant sept jours consécutifs fortifie les reins et le cœur, et conserve parfaitement les forces du corps. Mangé cru ou cuit, il est avantageux contre la toux. Si on le fait bouillir dans de l’eau, et que l’on en prépare un bain pour les enfants qui ne peuvent marcher, il leur donne la facilité de se mouvoir et fortifie leurs membres.
Nous ignorons quelle est cette plante. L’historien de la Botanique, Meyer, la mentionne dans la liste des plantes extraites de l’Agriculture nabatéenne, mais sans donner de synonymie. Selon le dictionnaire géographique arabe intitulé Merâçid el-Ittilâ, la montagne de Barimmâ, xxx, appelée aussi Homreïn, xxx, est située entre Tikrît et Mossoul.