Foqqâa (Ibn al-Baytar)

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Foqqa'
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Faqqous


1689 - Foqqâa, ggg, Bière.


Nom accepté : [[]]

[3-38]

  • Galien, VI. On la prépare généralement avec l’orge.
  • Dioscorides, II, 109. La bière se prépare avec l’orge.
  • Ibn Massouîh. La bière préparée avec de la farine d’orge, du poivre, du nard, du girofle, de la rue, de l’ache, engendre des sucs de mauvaise nature, nuit aux nerfs, aux membranes qui recouvrent le cerveau, provoque des gargouillements et de la tuméfaction dans l’estomac ; toutefois elle est avantageuse contre la lèpre tuberculeuse. La bière préparée avec du pain, de l’ache et de la menthe est préférable et convient aux tempéraments chauds. Si on veut l’améliorer, on ajoute des aromates, surtout dans la bière qui est administrée contre la lèpre noueuse ; dans le cas contraire, elle ne vaudrait rien. Quant à la bière préparée avec du miel, elle est chaude et sèche et jouit des propriétés du miel. Celle qu’on prépare avec du sucre vaut mieux pour les tempéraments chauds, à cause de son peu de chaleur. Toutes ces espèces de bières doivent être bues à jeun et un certain temps avant le repas, jamais après, attendu qu’elles corrompent les aliments.
  • Et-Temîmy, dans le Morched. On la prépare de plusieurs manières. Tantôt on prend de la farine d’orge germée, desséchée, moulue et fermentée avec de la menthe, de la rue, de l’estragon, des feuilles d’oranger et du poivre. Tantôt on prend du pain blanc bien préparé, de la farine de froment germé ou de la farine d’orge, de la menthe, de la rue, de l’estragon, des feuilles de citronnier et du poivre. Cette préparation est chaude et sèche et très-putréfiante ; elle gâte l’estomac, engendre du gonflement et des borborygmes, nuit aux nerfs cérébraux, parce qu’elle emplit le crâne de vapeurs épaisses, chaudes et d’une mauvaise constitution. Parfois, quand elle est acide et putride, elle donne la diarrhée ou bien elle engendre des affections de la vessie et l’ardeur des urines. Quant à celle qui est faite avec du pain blanc convenablement préparé, de l’ache, de la farine d’orge ou de froment germé, elle a moins d’inconvénient que la première et est meilleure pour les tempéraments chauds. Four une constitution plus tempérée, pour faire disparaître les propriétés tuméfiantes, les borborygmes, pour lui donner une chaleur modérée, la rendre fortifiante à l’estomac, il faut y ajouter quelques substances aromatiques et stomachiques, qui fortifient l’estomac par leur aromaticité et en dessèchent l’humidité : ainsi le nard, le mastic, la cannelle, le poivre long, le musc, un peu de cardamome, de macis et du clou de girofle. Pour chaque vingt conges de bière, de ces conges appelés dharia, on ajoutera de ces substances un mithkal ou deux drachmes. Si on veut la rendre agréable, on y mettra, pour chaque conge, une tige d’estragon, deux feuilles de citronnier avec un peu de rue et de menthe. On en fait encore plus simplement avec de la décoction de pain blanc convenablement préparé ; on passe et on fait macérer du musc et du mastic, avec une tige de menthe et d’estragon pour chaque conge.

M. de Sacy a traduit le passage de Temîmy dans sa Chrestomathie, I, 152. Nous y relevons d’abord le mot fj^-jis, qu’il a rendu par Poivrette ; or nous ne connaissons que la Nigelle qui porte ce nom, et il s’agit ici de l’Estragon ; ensuite Xu,lw>, le macis, qu’il a rendu par Muscade.