Figuier d'Indie (Daléchamps, 1615)
(Livre XVIII)
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Or il semble que l'arbre qui est descrit par Ouiedo au livre neufiesme de son Histoire ait quelque affinité auec le precedent. Manglé, dit-il, est vn des principaux arbres qui croissent communement en l'Indie Occidentale, tant pour bastir, que pour faire des meubles & autres vtentiles de maison. Il croist és lieux marescageux, au riuage de la mer, & le long des riuieres & torrens qui entrent en la mer, Ses fueilles font semblables aux grandes fueilles de Poirier : toutefois elles sont vn peu plus espaisses, & vn peu plus longues. Il porte des gousses qui ont deux paumes ou dauantage de longueur, & grosses comme celles de la Casse purgatiue, brunes, au dedans desquelles i1 y a vne poulpe semblable à la moëlle des os, laquelle les Indiens mangent à faute d'autre viande ; car elle est assez amère : toutefois ils disent que c'est vne viande saine.
Version latine de 1586, volume 2, p. 1855 :
Cæterùm cum hac arbore cognationem habere videtur, quam Ouiedus Indicæ hiftoriæ lib.9, describit his verbis Latine ex Italico expressis. Mangle arbor est inter eas quæ in occidentali India vulgò nascuntur selectissima, cùm ad ædificiorum fabricas, tum ad reliqua fabrili opera. Crescit vliginofis locis, littore maris, & ripis fluminum torrentiumque qui in mare dilabuntur : folia habet Pyri maioribus foliis similia, crassiora tamen, & aliquantùm longiora : siliquas duorum palmorum longitudinis aut maiores, crassasque ; Cassiæ solutiuem fructui pares, fusci coloris, pulpam medullæ ossium similem continentes, qua Indi aliorum eduliorum penuria vescuntur : etenim satis amara est, salubrem tamen cibum esse ferunt.
