Euterpe oleracea (Pharmacopées en Guyane)

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Desmoncus macroacanthos
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Manicaria saccifera


Euterpe oleracea. Peuplement de palmiers pinots (ou wassaye)



Euterpe oleracea Mart

Synonymie

  • Euterpe beardii Bailey.

Noms vernaculaires

  • Créole : pinot [pino] (ouest de Cayenne), wassaye [wasay], ouasseye [waséy] (est de Cayenne).
  • Wayãpi : wasey.
  • Palikur : was
  • Portugais : açaí, açaizero.

Écologie, morphologie

Palmier très commun, souvent en vastes peuplements monospécifiques dans les bas-fonds humides ou inondables, nommés alors pinotières.

Collection de référence

Jacquemin 2466.

Emplois

Ce palmier recherché par toutes les populations d’Amazonie et de l’est des Guyanes [1] pour ses excellents fruits comestibles dont on prépare une boisson savoureuse de couleur violacée, offre aussi quelques usages médicinaux.

Le « cœur » (bourgeon terminal) est utilisé par les Créoles comme cicatrisant des coupures franches : il est préparé par dessiccation, pulvérisé puis saupoudré localement, après avoir été humecté jusqu’à constituer un emplâtre qui provoque une sensation de brûlure mais est réputé très efficace. La moelle de l’extrémité du stipe, carbonisée et pulvérisée, possède des vertus identiques. Une préparation plus rapide du même remède consiste à ramollir le « cœur » à la flamme et à le tordre pour en extraire un liquide tamponné sur les blessures [2]. Les mêmes médications sont valables pour les chiens.

Les Wayāpi associent cette espèce à Thurnia sphaerocephala (Thurniacées) pour en faire un remède magique.

Les Palikur font des graines sèches, torréfiées et pilées une tisane prise en décoction contre l’asthme et le diabète (BERTON, 1997) [3]. Le bourgeon apical écrasé est appliqué sur les morsures de serpent : associé à un garrot confectionné des pinnules du même palmier, il constitue un remède alexitère d’urgence pour les chasseurs.

Chimie et pharmacologie

Cf. l’introduction à la famille des Arécacées pour les usages alimentaires et la composition chimique.

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  1. En Guyana, les fruits de ce palmier ne sont consommés ni par les Créoles, ni par les Amérindiens (VAN ANDEL, 2000).
  2. Un remède similaire est signalé chez les Noirs Marrons de Surinam (PLOTKIN et BAUCK, 1984) et chez les Arawak et les Warao du nord-ouest de la Guyana où il est aussi considéré comme hémostatique (VAN ANDEL, 2000).
  3. Un usage identique des racines de Euterpe precatoria Mart. est signalé chez les Tacana (BOURDY et al., 2000).