Cyprès (Cazin 1868)

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Cynoglosse
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Daphnés


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Nom accepté : Cupressus sempervirens


CYPRÈS. Cupressus sempervirens. L.

Cupressus. Bauh. — Cupressus ramos extrà se spargens. Tourn.

CONIFÈRES. — CUPRESSINÉES. Fam. nat. — MONOÉCIE MONADELPHIE. L.


Le cyprès pyramidal, aujourd'hui très-commun dans nos départements méridionaux, est originaire de l'île de Crète et des contrées de l'Orient. Cet arbre, d'un aspect sombre, est l'emblème de la mélancolie et le triste ornement des cimetières : « Diti sacra, ideoque funebri signa ad domos posita. » Cet arhre est trop généralement connu pour en donner la description. Il produit dans les climats dont nous venons de parler une espèce


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de résine suave et odorante obtenue par incision, et qu'il ne donne pas dans nos contrées.

[Parties usitées. — Les feuilles, le bois, les fruits.

Culture. — Le cyprès aime les sols légers et chauds ; on le sème en terrines ou en pleine terre au printemps qui suit la récolte, on repique le plan à la seconde année, et de préférence en pots ; il supporte difficilement la transplantation.

Récolte. — Les feuilles et le bois peuvent être récoltés pendant toute l'année ; le bois jaune-rougeâtre est dur et compacte, il est incorruptible ; les Egyptiens en faisaient des sépulcres pour les momies, et les Grecs des statues des dieux ; les fruits, ou noix de cyprès, doivent être cueillis lorsqu'ils sont encore verts.

Propriétés physiques et chimiques. — Toutes les parties de la plante répandent une odeur térébenthacée des plus prononcées ; on peut en obtenir, par incision, une résine analogue à celle du pin, qui, soumise à la distillation, produirait une essence et laisserait pour résidu une résine analogue à la colophane.]

On a employé le bois comme astringent, sudorifique et diurétique, et les fruits, connus dans les pharmacies sous le nom de galbules ou noix de cyprès, comme astringents. Hippocrate employait le bois dans les affections utérines. Galien en recommande le fruit dans la diarrhée. La thérapeutique moderne en a conservé l'usage. On les emploie dans les diarrhées, les flux muqueux, les hémorrhagies passives, et même comme fébrifuge. Lanzoni les regarde comme aussi puissants que le quinquina dans les fièvres intermittentes. Silva, pharmacien à Bayonne[1], a proposé un sirop antidysentérique ainsi composé : noix de cyprès fraîches concassées, 250 gr. ; eau bouillante, 750 gr. ; sirop simple, 1,000 gr ; alcool, 60 gr. Faites infuser les noix dans l'eau pendant vingt-quatre heures ; passez et filtrez l'infusion ; ajoutez l'alcool et mêlez le tout en sirop réduit. On conçoit que ce sirop ne peut être employé que dans les cas assez rares où les astringents peuvent être employés sans inconvénient.

Sère, de Muret[2], a employé avec succès la noix de cyprès en fumigations et en embrocations dans plusieurs cas de tumeurs hémorrhoïdales et de collapsus du rectum.

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  1. Journal des connaissances médico-chirurgicales, 1852, p. 49l.
  2. Gazette médicale de Toulouse, 1852.