Copaifera guianensis (Pharmacopées en Guyane)

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Cassia fistula
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Eperua falcata


Copaifera guianensis



Copaifera guianensis Desf.

Synonymie

  • Copaiva guianensis (Desf.) Krause.

Noms vernaculaires

  • Créole : coupawa [koupawa], bois capayou [bwa-kapayou]
  • Wayãpi : kupaɨwa.
  • Palikur : maraura.
  • Français : copalier, copahu.
  • Aluku : pansu miti.
  • Portugais : copaíba-branca.

Écologie, morphologie

Arbre moyen ou grand de la forêt primaire et des forêts ripicoles propres [1].

Collections de référence

Fleury 215, 476 ; Grenand 2854 ; Prévost et Grenand 1054.

Emplois

  • Chez les Créoles et les Palikur du bas Oyapock, l’huile extraite du tronc à raison d’un litre par pied est utilisée comme lotion capillaire et en friction contre les rhumatismes et les crampes [2]. Selon BERTON (1997), elle sert aussi chez les Palikur à soigner les otites [3] et l’érysipèle.
  • Chez les Wayãpi de Camopi, l’écorce de tronc est préparée en décoction bue contre la dysenterie. Ce remède est d’origine émerillon [4]. Par ailleurs l’exsudation huileuse est appliquée sur les éruptions cutanées d’origines diverses.

Chimie et pharmacologie

Au Brésil, on extrait l’huile ou baume de copahu de plusieurs espèces du genre Copaifera. Sans une vérification botanique rigoureuse des sources citées, il faut donc être prudent dans l’exploitation de la littérature chimique sur cette espèce, même s’il ne semble pas que l’on ait noté de grandes variations dans la qualité de l’huile. L’espèce la plus étudiée jusqu’ici est Copaifera langsdorfii Desf. et il faut, là encore, éviter d’extrapoler sans discernement ses propriétés aux autres espèces.

L’huile de copahu provenant de divers Copaifera renferme des diterpènes et des caryophyllènes (MONTI et al., 1999). CASCON et GILBERT (2000) ont montré la présence de sesquiterpènes et les acides diterpèniques suivants : copaène, trans-caryophyllène, transbergamotène, - sélinène, -bisabolène, -cadinène, -oxyde de caryophyllène, les acides copalique, polyalthique et 3-acétoxycopalique.

L’huile possède des activités bactéricides, anthelminthiques, analgésiques, anti-inflammatoires, gastro-protectrices et tripanocides (CASCON et GILBERT, ibid.). Un diterpène du type clérodane, (-)-kolavénol, isolé de C. langsdorfii, a montré une activité assez nette sur des tumeurs murines greffées (OHSAKI et al., 1994). L’oléorésine de la même espèce a montré une activité gastro-protectrice (PAIVA et al., 1998).

Le copahu est employé comme fixateur de parfum par les industries de la cosmétique, qui mettent aussi à profit ses propriétés bactéricides. Mais c’est comme source renouvelable d’hydrocarbures qu’il a connu ces dernières années un regain d’intérêt. Le mélange de sesquiterpènes qui constitue l’huile de copahu peut être utilisé comme pétrole sans grande modification chimique (CALVIN, 1979). Des plantations à grande échelle sont tentées au Brésil notamment, où l’on a fondé de grands espoirs sur « l’arbre à pétrole » (ALENCAR, 1981).

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  1. Cette espèce, vivant en peuplement, est assez fréquente dans l'ouest de la Guyane. En revanche, dans le bassin de l'Oyapock, les populations locales n'en signalent que deux peuplements, l'un sur le moyen Camopi, l'autre sur le moyen Oyapock.
  2. En Guyane, seule Copaifera guianensis semble présente, contrairement au Brésil où on extrait l'huile de plusieurs espèces de ce genre. L'huile de copahu fut employée très tôt en Europe pour ses propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires dans le traitement des catarrhes, gonorrhées, etc. « Le baume de copahu est l'un des plus admirables remèdes qui est apparu à ce jour pour la guérison des plaies » (POMET, 1735). Un usage identique a été retrouvé par BOOM (1990) chez les Panare du Venezuela. Il figurait dans de nombreuses pharmacopées comme antiblennorragique, avant que l'apparition des antibiotiques ne lui fît perdre de son importance. Notons que l'usage antiblennorragique a été retrouvé récemment chez les A1uku (FLEURY, 1991).
    L'usage de cette huile comme dissolvant du roucou (Bixa orellana, Bixacées) signalé par ROTH (1924) dans l'ouest des Guyanes n'a pas été trouvé en Guyane française.
    Elle est aussi utilisée au Brésil comme lotion capillaire et en friction contre les rhumatismes (catalogue de l'IEPA, Macapá, 2000).
  3. Les Urubu-Ka'apor se servent également de cette espèce contre les maux d'oreille (BALÉE, 1994).
  4. Cet usage de l'écorce est également connu des Aluku du Maroni, proches voisins des Émerillon (FLEURY, 1991).