Cognassier (Candolle, 1882)

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Nom accepté : Cydonia oblonga Mill.

Pommier
Alphonse de Candolle, Origine des plantes cultivées, 1882
Grenadier

[188]

Cognassier. — Cydonia vulgaris, Persoon.

Il est spontané, dans les bois, au nord de la Perse, près de la mer Caspienne, dans la région au midi du Caucase et en Anatolie 2. Quelques botanistes l'ont recueilli aussi en Crimée et dans le nord de la Grèce, avec des apparences de spontanéité 3, mais on peut déjà soupçonner d'anciennes naturalisations dans ces parties orientales de l'Europe, et plus on avance vers l'Italie, surtout vers le sud-ouest de l'Europe et l'Algérie, plus il est probable que l'espèce y est naturalisée, d'ancienne date, autour des villages, dans les haies, etc.

On ne connaît pas de nom sanscrit pour le Cognassier, d'où l'on peut inférer que l'habitation ne s'étendait pas vers le centre de l'Asie. Il n'y a pas non plus de nom hébreu, quoique l'espèce soit sauvage sur le mont Taurus 4. Le nom persan est Haivah 5, mais je ne sais s'il remonte au zend. Le même nom existe en russe, Aiva, pour le Cognassier cultivé, tandis que le nom de la

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2. Boissier, Fl. orient., 2, p. 636 ; Ledebour, Fl. ross., 2, p. 55.

3. Steven, Verzeichniss Taurien, p. 150 ; Sibthorp, Prodr. fl. græcæ, 1, p. 344.

4. Boissier, l. c.

5. Nemnich, Polygl. Lexicon.


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plante sauvage est Armud, qui vient de l'arménien Armuda 1. Les Grecs avaient greffé sur une variété commune, Strution, une qualité supérieure venant de Cydon, dans l'île de Crète, d'où est venu le nom de κυδωνιον (kudônion), traduit par Malum cotoneum des Latins, par Cydonia et tous les noms européens tels que Codogno en italien, Coudougner et plus tard Coing en français, Quitte en allemand, etc. Il y a des noms polonais, Pigwa, slave, Tunja 2, et albanais (pélasge ?) Ftua 3, qui diffèrent totalement des autres. Cette variété de noms fait présumer une connaissance ancienne de l'espèce à l'ouest de sa patrie originelle, et le nom albanais peut même indiquer une existence antérieure aux Hellènes.

Pour la Grèce, l'ancienneté résulte aussi des superstitions, mentionnées par Pline et Plutarque, que le fruit du Cognassier éloignait les mauvaises influences, et de ce qu'il entrait dans les rites du mariage prescrits par Solon. Quelques auteurs ont été jusqu'à soutenir que la pomme disputée par Junon, Vénus et Minerve était un coing. Les personnes que ces questions peuvent intéresser trouveront des indications détaillées dans le mémoire de M. Comès sur les végétaux figurés dans les peintures de Pompeia 4. Le Cognassier y est représenté deux fois. Ce n'est pas surprenant puisque cet arbre était déjà connu du temps de Caton 5.

La probabilité me paraît être une naturalisation dans l'Europe orientale avant l'époque de la guerre de Troie.

Le coing est un fruit que la culture a peu modifié. Il est aussi acerbe et acide à l'état frais que du temps des anciens Grecs.

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1. Nemnich, Polygl. Lexicon.

2. Nemnich, l. c.

3. De Heldreich, Nutzpflanzen Griechenlands, p. 64.

4. In-4°, Napoli, 1879.

5. Cato, De re rustica, 7, c. 2.