Clibadium sylvestre (Pharmacopées en Guyane)

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Clibadium surinamense
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Cyanthillium cinereum
Clibadium sylvestre. Fruits ichtyotoxiques de topa noir (ou counami)



Clibadium sylvestre (Aubl.) Baillon

Synonymie

Baillieria sylvestris Aublet.

Noms vernaculaires

  • Créole : topa (topa], topa noir, [topa-nwé], counami [kounanmi] [1].
  • Wayãpi : kunami.
  • Palikur : tupa, imayumetni.
  • Kali’na : kuna:mi.

Écologie, morphologie

Cet arbuste est rencontré uniquement en culture et exige des sols riches en humus.

Collections de référence

Grenand 23 ; Jacquemin 1421. Lescure 103 ; Moretti 896 ; Prévost et Sabatier 4142.

Emplois

Chez les Wayãpi, les kunami sont associés à des techniques de pêche variées. La préparation la plus courante est celle du topa qui consiste à pétrir un appât empoisonné, en mélangeant les feuilles et surtout les graines pilées de Clibadium avec des cendres de gourde (Lagenaria siceraria, Cucurbitacées) ou de roseau à flèche (Gynerium sagittatum, Poacées) qui rendent l’appât semi-flottant ; la partie comestible est assurée par de la farine de manioc et (ou) des larves de guêpes. L’appât est jeté dans les remous et vise surtout à la capture des carpes (Leporinus spp.). L’effet est assez lent et très souvent les premiers poissons consommateurs ne flottent que vingt minutes après le jet des boulettes. Après avoir fait des bonds désordonnés, les poissons se laissent couler. Associé à la pêche à l’arc, le topa permet la visite, en une seule journée, de nombreux sites de pêche.

En dehors de ces techniques spéciales, les kunami, aussi bien Clibadium que Phyllanthus (Euphorbiacées), sont utilisés pour empoisonner les petits ruisseaux après avoir été battus ou broyés au pilon, jusqu’à faire une bouillie que l’on mélange à de la glaise. Elles ne permettent en pratique que la capture de quelques kilogrammes de petits poissons.

Étymologie

  • Palikur : imayumetni, de im, « poisson » et etni, « sa possession », « ce qui appartient au poisson ».

Chimie et pharmacologie

Les principes actifs de ces espèces sont caractéristiques de la famille des Astéracées. Ce sont des dérivés polyacétyléniques du type ichtyotheréol (CZERSON et al., 1979). Ces composés auraient une activité neurotoxique très marquée.

Tests chimiques en fin d’ouvrage.

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  1. Le terme à la fois tupi et karib de kunami (variantes cunambi, konami...) est usité en Guyane française tant chez les Amérindiens que chez les vieux Créoles pour désigner un groupe de plantes arbustives ou herbacées ichtyotoxiques appartenant aux familles des Astéracées et des Euphorbiacées. Au terme de kunami est venu s'ajouter, probablement à la suite de l'occupation de Cayenne par les Portugais au début du XIXe siècle, celui de topa, qui signifie dans la Língua Geral, langue véhiculaire tupi d'Amazonie, « flotteur », terme qui renvoie à la technique de pêche propre à ces plantes (MORETTI et GRENAND, 1982).