Cicer (Rolland, Flore populaire)
Sommaire
[Tome IV, 182]
Cicer arietinum
- Nom accepté : Cicer arietinum
1- — Noms de la plante :
- cicer, cicer arietinum, latin.
- cerelaticum [pour cicer erraticum ?), lat. de Dioscoride, Stadler.
- cicer italicum, lat. du 8e s. ap. J.-C., Capitulare de villis de Charlemagne.
- erebinton, l. du 9e s., Ed. Bonnet.
- serphyllum, cicer erraticum, l. du 11e s., Meyer, Gesch. d. Botan., III, 499.
- lipsianus, lupinus major, l du 11e s. (?), Meyer, Gesch. d. Bot., III, 494.
- cicer erraticum, erba coeta, cicer album, cicer domesticus, chichera, faselus, pis albus, l. du m. â., Fischer.
- cycer, citer, cier, cisser, siser, cisera, ciseta, citrullus (diminutif de citer), citrillus, 1. du m. â., Diefenb.
- cisara, l. du m. â., Du Cange.
- cicerus, l. du m. â., Bibl. de l'Ec. d. Chartes, 1873, p. 35.
- cicera, du m. â., Mém. de la Soc. de ling., VI, 365.
- pisum majus, pisum minus, piseolus, pisum hortense majus, anc. nomencl. , Bauhin, 1671.
- cicer quotidianum, anc. nomencl. (16e s.), J. Camus, Studio di lexicog.
- cicer sativum album [1], anc. nomencl. (16e s.), Mattirolo.
- cicer nigrum, nomencl. du 15e s., Camus, L'op. salern.
- gros cese, m., Saignon (Vaucluse), au 16e s., Legré, 1899.
- cézé, m-, Var. — Bouches-du-Rh. — Gard. — Vaucluse. — Hérault. —
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- ↑ Il y a trois variétés de pois chiche, le blanc, le noir et le rougeâtre.
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- Aude. — Drôme. — Ârdèche. — Brive (Corrèze), Lépinay. (Dans presque tout le Sud-Ouest le mot cézé sert à désigner le pois ordinaire, Pisum sativum).
- cizé, m., Charpey (Drôme), Bellon.
- titsé, m., Tulle, Lépinay.
- tchyizi, m., Bobi (Vallées vaudoises], c. p. M. Edmont.
- tchyi, m., Aups (Var), c. p. M. Ed. Edmont.
- cè, m., niçois, Sütterlin, p. 276.
- cézé-béc, m., cézé-béghi, m., gascon, J. Noulens, La flahuto gascouno, 1897.
- cézé-bétt (= pois à bec), m., Pays d'Albret, Dardy, I, 252.
- cézé bécutt, m., Gers, Cénac-Moncaut. — Toulouse, Tournon. — Lauzerte (Tarn-et-G.), r. p. — Arrens (Htes-Pyr.), c. p. M. M. Camélat.
- cézé békìn, m., Lectoure (Gers), Bladé, Poés. pop. de la Gascogne, II, 318.
- cézé biki, m., Lot, r. p.
- pois bechu, m., anc. franc., Molinaeus, l587.
- cézé-pézé, m., Forcalquier, c. p. M. E. Plauchud.
- cizè pèy', m., dauphin., Charbot.
- sezero, masc., document albigeois de 1245, Jolibois, Albi au m&tjett âge, 1871, p. 64.
- sézérou, m., languedocien, Sauvages.
- cécérou, m.. Castres, Couzinié. — Tarn, Gary. — Carcassonne, Laffage.
- ciouròn, m., Pyr. -Orient., Companyo.
- cierre, m., anc. fr., Godef. ; J. Massé, L'œuvre de Galien, 1552, fet 61,
- chierre, wallon du 15e s., J. Camus, Manusc.
- chichere, sicere, cese, siche, chichier (la plante), anc. fr., Godefr.
- seire, fém., franc. du 12e s., Littré, sub verbo chiche.
- cerre, franc., Clusius, 1601 ; Hulsius, 1616.
- serre, masc, anc. franc., J. Massé, Art vétér., 1563, fet 16, recto,
- sar, m., anc. parisien, Clusius, 1601.
- pois cerre, m., pois serre, m., fr., Cotereau, Columelle, 1552, p. 81 ; Jean Darces, Treize livres d. choses rust., 1554, fet 44 ; Hulsius, 1616.
- cice, fém., fr. du 13e s., Littré, sub vo chiche.
- pois cice, m., fr., C. Gesnerus, 1542 ; J. Darces, Treize livres d. ch. rust., 1554, fet 44 ; Ch. Estienne, 1561 ; Confect. aromat., Anvers, 1568, p. 650 ; A. Colin, Hist. d. drogues, 1619, p. 21.
- ciche, franc., J. Massé, L'œuvre de Galien, 1552, fet 61 ; Olivier de Serres, Th. d'agr., 1600, p. 11 ; Liébaut, Maladies d. femmes, 1649, p. l22 ; Wecker, Secr. de nat., 1663, p. 495 : Dourdan, Voy. à la Terre sainte, 1666, p. 13. (Ol. de S. fait le mot mascul., Wecker et Liébaut le font féminin.)
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- pois ciche, m., fr., Molinaeus, 1587 ; Wecker, Secrets de nat., 1663, p. 760 et p. 957.
- ciche blanche, f., fr., Vallambert, Man. de nourrir les enfants, 1565. p. 274.
- ciche noir, m., cicherolle, f., franç., Cotereau, Columelle, 1552, p. 81 et p. 92.
- chiche, f., fr., Littré (13e s.) ; Proprietez d. simples, 1569, p. 79 et p. 123. (Dans ce dernier ouvrage le mot est tantôt masculin, tantôt féminin).
- chiche noire, f., fr. du 15e s., J. Camus, L'op. sal., p. 53.
- pois chiche, m., franc., Amyot, sel. Littré ; etc., etc.
- pois chiche de Provence, m., fr., Suite des dons de Momus, 1742, II, 381. (Les p. ch. venant de Provence sont recherchés en cuisine).
- cicerole, f., franc., Morel, 1664.
- poy crepon, m., anc. fr., Bibl. de l'éc. d. Chartes, 1873, p. 35.
- pois blanc, pois cornu, franc., Lecoq, 1844.
- pois gris, m., pois de brebis, pois d'agneau, franc., Mém. de la Soc. de Médec., 1789, p. CLI.
- pois pointu, m., franc., Tollard, 1805.
- pézé pounchu, m., Var, Hanry.
- pézé bécu, m., Saint-Alvère (Dordogne), c. p. M. R. Fourès.
- pézé baoucutt, m., Libourne (Gironde), c. p. M. L. Durand-Degrange.
- péjé bécutt, m., Gourdon (Lot), c. p. M. R. Fourès.
- péjél bécu, m., Brive (Corrèze), Lépinay.
- pézou, m., Figeac (Lot), Puel.
- pézé, m., Apt (Vaucluse), Colignon.
- pézé golou, m., Champorcher (Val d'Aoste), c. p. M. Ed. Edmont.
- pèy' gorman, m., pèy' mèdze-tò, m., fribourgeois, Savoy.
- lentille d'Espagne, f., Loiret, r. p.
- bécutt, m., anc. toulousain, J. Doujat, 1637. — Toulouse, r. p. — Tarn, Martrin. — Lot, Puel. — Carcassonne, Laffage. — Conques (Aveyron), c. p. M. Ed. Edmont.
- bécu, m., Gramat (Lot) et Thiers (P.-de-D.), c. p. M. Ed. Edmont.
- bécudo, f,, anc. toulousain, Doujat, 1637. — Toulouse, Tournon.
- bécudèl, m., Montauban, Gaterau. — Tarn, r. p. — Saint-Germain (Lot), Soulié. — Cahors (Lot), c. p. M. Ed. Edmont.
- bucadèl, m., Tarn-et-Gar., Adr. Pagès.
- mécudél, m., Lalbenque (Lot), c. p. M. R. Fourès.
- garvanço, masc, Pyr.-Orient., Companyo.
- gravanço, fém., Marseille, Régis de la Col., 1868, p. 234.
- garvance des Provençaux, f., pois turc, m., franc., Le prévoyant jardinier pour 1781.
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- grevance, f., franc., Le cuisinier gascon, 1747, p. 193.
- gourganè, m., Issoire (Puy-de-D.), r. p.
- galoche, f., Spa (Belg.), Lezaack.
- quillevile, f., franc., Hulsius, 1616.
- couflo-bougré (= gonfle-malheureux), m., Gard, c. p. M. P. Fesquet.
- gounflo-guss, Marseille, Arman. mars., 1891, p. 14.
- café français, m., franc., Lamarck et Cand., 1815.
- codriyò, m., Oise, Primes d'honneur, 1872, p. 65.
- galanga, espagnol, J. Victor, 1609.
- garbanzo, espagnol.
- ervanzo, portugais (du grec ἐρέβινθος, en passant par l'arabe).
2. — « Les pois chiches sont longs et difficiles à éplucher. On appelle passo-téns (passe- temps), un lot de ces légumes à préparer ». Aude, Laffage. — Toulouse, Tournon.
3. — Les pois chiches sont d'une digestion pénible. On appelait autrefois un mangeur de pois gris, un avaleur de pois gris un glouton peu difficile sur la nourriture et par suite une personne qui a la prétenlion de tout avaler, un fanfaron [1]. — Cf. croquepois = fou, extravagant, anc. fr., Etudes rom. dédiées à G. Paris, 1891, p. 80. (On appelle aussi pois gris le pois des champs qui n'est pas meilleur à manger).
4. — « Prisier deux chiches = estimer quelque chose ou quelqu'un à peu de valeur, ce légume n'étant pas estimé ». Anc. franc., Littré.
5. — « Qui voou un bouén cézié Que lou planté én fébrié ». Marseille, Arm. marsih., 1891, p. 14.
6. — « Pour guérir les verrues on jette un pois chiche dans un puits dont on s'éloigne de suite, pour ne pas entendre le bruit de la chute dans l'eau. Lorsque le pois est fondu ou pourri, la verrue disparaît. On doit préalablement frotter la verrue avec le pois ». Marseille, Régis de la Colomb., Cris, 1868, p. 271.
7. — Il est d'usage, le dimanche des Rameaux, de manger des puis chiches
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- ↑ Et aussi dans l'Yonne, selon Jossier, un individu qui croit, qui avale tout ce qu'on lui dit.
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- pour être préservé, toute l'année, des furoncles [1]. Marseille, Régis de la Col., 1668, p. 272 ; Toulon, r. p. — Millin a fait sur cet usage tout un article dans Le Magasin encyclopédique, 1805, p. 241-249 ; auquel un anonyme a répondu, dans la même Revue, même année, p. 286-291, en expliquant la chose ainsi : « Le peuple de Montpellier croit que lorsque Jésus-Christ vint à Jérusalem, le jour des Rameaux, il traversa un champ de pois chiches, un césiérou dans le langage du pays et qu'en mémoire de ce grand jour, l'usage s'est perpétué de manger des cézés. »
8. — « Vous voulez que dans mes souliers je mette des pois chiches, c.-à-d. que je me crée inutilement des ennuis ». Languedoc, Rev, d. l. rom., 1883, p. 273.
8. — « Dous marins de Marsiho s'èron proumés, dins uno tempésto, de mounta tóuti dous à Nosto-Damo de la Gàrdi, emé de cese dins si soulié. Escàpi de la mar, vouguèron teni soun vot, e li vaqui en routo pèr la santo capello.
Mai li cese soun pounchu, soun becu, dur coume de bato d'ase ; e n'es pas que que fugue de camina miechouro, en escalant uno mountagno, emé de cese dins si soulié !
Pamens, aquéu qu'èro davans caminavo alègre e siau, coume se de rèn n'èro... L'autre paure marrit gouiejavo, eissejavo, coume s'avié marcha subre de cauco-trepo. Talamen qu'à la fin, estouna mai-quemai de vèire soun coulègo escala tant gaiamen, ie vengué :
- — Mai coume sies, tu ? Bono Maire de Diéu, quéti monstre de cese ! iéu, me traucon li pèd...
- — S'aviés fa coume iéu, l'autre ie dis.
- — E coume as-fa, tu ?
- — Acò 's bacheto, moun ami ! iéu, avans, lis ai fa couire... ». Armana prouvençau, 1872, p. 29.
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- ↑ De la fièvre, dit Lucas de Montignv, dans ses Récits variés provençaux.