Cherbîn (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- Dioscorides, I, 105. Le cèdre, qādrs, est un arbre de haute taille, d’où l’on tire la cedria, al-qaṭrān. Il porte un fruit qui ressemble à celui du cyprès, sinon qu’il est beaucoup plus petit (sic). Il y a aussi un cèdre épineux de petite taille, qui a les fruits pareils à ceux du genévrier, du volume de ceux du myrte et de forme arrondie Quant à la cedria,qadrīā, qui n’est autre que le goudron, la meilleure est celle qui est pesante, transparente, d’une odeur forte, et qui, lorsqu’on la verse, se prend sous forme de gouttes rondes.
- Galien, IX.
- Dioscorides.
- Razès. En frictions, elle empêche les extrémités de se putréfier sous l’influence du froid, et, si le fait a lieu, elle guérit.
- El-Ghafeky. Le goudron obtenu des deux espèces de cèdre est le meilleur des goudrons et le plus pur. Il a une odeur plus pénétrante que le goudron tiré du pin mâle; il est plus émollient et d’une odeur plus forte. L’autre est moins odorant; plus coagulable, plus grossier et moins coulant. Le goudron, soumis à un feu doux, se fige sous forme d’un corps sec et noir. Les habitants de Babylone appellent poix, zft, le goudron ainsi concrèté. Il en est de même des habitants de la Syrie et du Maghreb. Le goudron, associé à d’autres médicaments, s’administre à l’intérieur. Il est utile contre l’ingestion des poisons et les piqûres venimeuses. Il expulse les flatuosités grossières et douloureuses arrêtées dans certains viscères. Mélangé avec de l’huile, de la farine d’orge et un peu d’eau douce, et appliqué sur la gorge et la poitrine, il résout les humeurs fixées à la trachée et au gosier.
Le début de l’extrait de Dioscorides offre des variantes, notamment la comparaison du fruit. Le texte arabe donne plus petit. Nous croyons, avec Sprengel, qu’il faut lire plus grand, ce qui convient au cèdre proprement dit, que nous voyons dans la première espèce. C’est aussi le cèdre que Théophraste dit être commun en Syrie. La seconde espèce est un genévrier. On a beaucoup discuté sur le cèdre. La Bible en parle sous le nom d’arz, mot qui a passé dans l’arabe, et qui, soit dans la Bible, soit dans l’arabe, semble désigner non seulement le cèdre, mais aussi le sapin, commun en Syrie. Le mot cherbîn s’appliquait plus particulièrement au cèdre proprement dit. C’est le même mot qu’a employé Avicenne, et que les éditeurs de Rome ont défiguré sous la forme šarhī, adoptée maladroitement par Freytag. Le mot arz se rencontre rarement chez les Arabes. Niebuhr le dit réservé au sapin, qui paraît être quelquefois l’arz des Hébreux, La traduction arabe de Dioscorides ajoute en note que le cherbîn est une espèce d’arz.