Châhteredj (Ibn al-Baytar)

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Sikrân el-hout
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Châh-sîny


1264 - Châhteredj, Fumeterre.


Nom accepté : [[]]

[2-312]

Le châhteredj n’est certainement pas le médicament appelé gingidion, y^iXjuss^?., ainsi que l’a prétendu Etienne, yUk-sî; mais c’est le médicament que Dioscorides a mentionné dans son quatrième livre et qu’il a appelé kapnos, (j*>Âil*. L’éminent Galien l’a aussi nommé kapnios dans son sixième livre, et le sens de ce mot est enfumé, jU-à. Honeïn, dans son livre intitulé Saksema, UwJLw, lui a donné le nom de cumin sauvage.

  • El-Ghafeky. Cette plante comprend deux espèces. L’une a les feuilles petites et la couleur cendrée. La seconde a les feuilles plus larges et la couleur verte tournant au blanc, avec une fleur blanche. La première espèce a la fleur noire tournant au pourpre. On les appelle coriandre de pigeon, ..LJl ijiy*. Il y a des gens qui pensent que la première espèce est le châhteredj et la seconde le kapnos, tjzÀkï, mais il n’en est pas ainsi. En effet, les caractères propres à la première espèce sont précisément ceux que Dioscorides assigne au kapnos. Il y a effectivement une autre espèce, qui ressemble à la première des deux précédentes, sinon qu’elle est d’une couleur plus foncée et que ses feuilles sont plus minces, pareilles à celles de l’absinthe. Elle ne s’étale pas à la surface de la terre, mais elle a une tige droite, des fleurs plus noires que celles delà première espèce et plus ramassées, et la racine plus grêle. Ce n’est pas du tout un fumeterre, bien qu’elle en ait la ressemblance : elle n’a pas d’amertume ni d’astringence ; elle est d’une odeur fétide, et si les bœufs la mangent, ils en crèvent. Toutefois la foule prétend que c’est bien le fumeterre.
  • Dioscorides, livre IV. Le kapnos est une plante frutescente qui croit au milieu de l’orge, ayant assez de ressemblance avec la coriandre, sinon qu’elle a les feuilles plus minces, plus blanches, d’une couleur cendrée, très-abondantes de tous les côtés. Sa fleur est de couleur pourprée.
  • Galien, livre VI.
  • Dioscorides.
  • El-Israïly. ^l Le fumeterre fortifie et tonifie l’estomac et les gencives, et. il réveille l’appétit. Il désobstrue, le foie, évacue la bile brûlée et rafraîchit le sang. Le suc de la plante fraîche, pris à l’état de crudité, évacue la bile brûlée; il est salutaire contre la putridité et l’impureté du sang, contre le prurit et la gale provenant d’un sang putréfié, de bile brûlée et de pituite corrompue. Ces propriétés sont spéciales au suc à l’état de crudité. Il faut choisir celui qui est récent, vert et d’une amertume évidente.
  • Ibn Massouîh. On donne sa décoction à la dose de cinq à dix drachmes. En substance, on le donne de trois à sept drachmes avec égale partie de myrobolan jaune. Si l’on veut en prendre le suc exprimé à l’état de crudité, et sans le faire cuire, la dose est de quatre à huit onces avec sept ou huit onces de myrobolan ( jaune et dix drachmes de sucre blanc.
  • Ibn Amrân. Confit dans du ?c vinaigre et donné à manger, il calme les vomissements et fait passer les nausées provoquées par la pituite. Jl purge l’estomac et les intestins des humeurs peccanles.
  • Le Chérif. Si l’on fait macérer celle plante dans l’eau, puis que l’on en fasse des frictions sur la têle et le menton, on détruit les poux, les lentes et les teignes. Si l’on mélange du henné avec son suc et qu’on l’emploie au bain, on guérit le prurit et la gale. Si l’on emploie en collutoire sa décoction, on forlifie les gencives, et on éteint la, chaleur de la bouche et de la langue. Le tamarin, mélangé avec son suc et administré en potion, guérit le prurit et la gale, fortifie 1 estomac et désobstrue le foie.
  • Razès dans son Livre’des-Succédanés. On le remplace, contre la gale et les fièvres invétérées, par moitié son poids de séné de la Mecque et son poids de myrobolan jaune.

Le kapnos de Dioscorides est le Fumaria officinalis.