Centaurée (Cazin 1868)
Sommaire
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Grande centaurée
Nom accepté : Centaurea centaurium
Centaurium majus, foliis in plures lacinias divisis. C. Bauh.
Centaurée commune, — grande centaurée.
Synanthérées. — Cynarées. Fam. nat. — Polygamie frustranée L.
La grande centaurée (Pl. XIII), plante vivace, croît sur les montagnes des Alpes, d'Italie et d'Espagne.
Description. — Racine grosse, longue de 80 à 90 centimètres ; brune à l’extérieur, rougeâtre intérieurement, succulente. — Tige droite, ferme, cylindrique, rameuse, glabre, de 1 mètre 50 centimètres environ. — Feuilles alternes, amples, pennées, à folioles lancéolées et finement dentées, un peu décurrentes sur leur pétiole commun, à pétioles aplatis en dessous. — Fleurs d'un rouge pourpre, grosses, globuleuses, disposées en capitules terminaux (août). — Calice commun, imbriqué d'écailles lisses, ovales, convexes, entières. — Corolle flosculeuse ; fleurons tubuleux, quinquéfides, hermaphrodites au centre, stériles à la circonférence. — Fruits : akènes ovoïdes, lisses, couronnés d'une aigrette sessile, et environnés par le calice commun.
Parties usitées. — La racine.
[Culture. — La grande centaurée est annuelle et se propage par graines semées au printemps en place ou, mieux, sur couche ; on les repique avec précautions.]
Récolte. — On peut la récolter toute l'année pour l'employer fraîche, au printemps et à l'automne pour être conservée. On la fend pour la sécher plus facilement.
Propriétés physiques et chimiques. — La racine de grande centaurée a une grande amertume, qui annonce des principes actifs.
[Nativelle a trouvé dans les diverses centaurées un principe amer qu'il a appelé cnicin ; il paraît exister dans toutes les cynarées ; il cristallise en aiguilles incolores d'un éclat soyeux, très-amères, peu solubles dans l’eau froide et dans l'éther, très-solubles dans l'eau chaude et dans l'alcool; l'acide sulfurique le dissout à froid avec coloration rouge, et l'acide chlorhydrique le colore en vert.]
A L'INTÉRIEUR. — Décoction, 60 gr. par kilogramme d’eau, par tasses. |
Poudre, 4 à 8 gr., en pilules, électuaire ou dans du vin. |
Cette racine est un des ingrédients de la poudre antiarthritique de la Mirandole, laquelle avait autrefois une grande réputation.
La racine de grande centaurée est tonique. Elle est tombée dans un oubli non mérité. Elle peut prendre rang parmi les amers indigènes. On l'a recon-
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nue utile dans les affections lentes du foie, dans le catarrhe pulmonaire chronique, dans les hémorrhagies passives. Camérarius la prescrivait dans les affections cachectiques. Administrée à dose élevée et en décoction chaude, elle agit, dit-on, assez puissamment sur le système cutané pour produire la sueur.
(Le cnicin, à la dose de 20 à 30 centigr., produit des nausées et des vomissements ; il a été employé comme fébrifuge ; et, comme tel, Bouchardat le place au-dessus de la salicine.)
Autres centaurées
Noms acceptés : Centaurea jacea, Centaurea nigra, Centaurea solstitialis
[La Jacce (C. Jacea), la Centaurée noire (C. Nigra), la centaurée jaune ou du solstice, jouissent des mêmes propriétés que la grande centaurée.]