Capparis flexuosa (Rollet, Antilles)

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Planche 38 : CAPPARACEAE. II. Capparis flexuosa. A. Rameau avec fleur et fruit. B. Plantule. III. Capparis frondosa. C. Rameau avec fleurs et fruits. D. Feuille. E. Fruit. F. Plantules.

tranche

Capparis flexuosa (L.) L. Sp. Pl. ed. 2, 1 : 722 (1762).

• Nom accepté : Cynophalla flexuosa

Basionyme : Morisonia flexuosa L., Pl. Jamaic. Pug. : 14 (1759).

Synonymes : Capparis eustachiana Jacq. (1760) ; Capparis saligna M. Vahl (1794).

Noms vernaculaires : Arawak : Mabouya (Trinidad), nom précolombien. Fr : Mabouge, Bois couleuvre (Guadeloupe, Martinique) ; Bois rave, Bois moutarde (Haïti). A : White willow (Antigua) ; Limber caper (Floride) ; Dog willow, Rat’s bone, Rawhead and bloody bones (Barbade). Esp : Mostazo (St Domingue) ; Burro (Puerto Rico).

Description : Arbuste lianescent ou petit arbre scandent atteignant 9 m de haut et 20 cm de diamètre. Pied : pas de patte. Écorce : épaisseur totale 2-3 mm pour un diamètre de 11 cm. Aspect externe : gris verdâtre à beige fauve ; rugueuse ; liège mince, tranche fauve. Écorce vivante : tranche orange très clair, cassante ; rayons très élargis confluents ; odeur de moutarde. Aubier : blanc à jaune canari ; pas de cœur différencié. Rameaux : en zigzag. Feuilles : alternes, elliptiques, 3-10 × 2-5 cm, coriace ; en coin ou arrondi à la base ; face inférieure glaucescente ou terne ; face supérieure vernissée finement chagrinée. Fleurs : blanches plus grandes que C. cynophallophora, très parfumées ; pétales de 2,5-3,5 cm de long ; les nombreuses étamines blanches dépassent beaucoup les pétales ; fleurs souvent groupées ; s’ouvrent la nuit. Fruits : cylindriques, toruleux jusqu’à 25 cm de long et 2 cm de diamètre à long pédoncule lisse ; boudinés, boursouflés ; déhiscence longitudinale ; graines longues de 8-14 mm, blanches, incluses dans une pulpe rouge. Phénologie : sempervirent. Floraison et fructification probablement irrégulières tout au long de l’année, février-mai, septembre-novembre. Habitat : assez commun en forêts sèches et fourrés littoraux, ravines et tous terrains entre 0 et 400 m. Tempérament : xérophile mais semble assez souple dans son écologie (mangrove ! ; forêts décidues et semi-décidues) et pour les conditions de lumière ; paraît semi-héliophile. Plantule : Les cotylédons vert sombre sont légèrement épaissis d’où leur éventuelle apparence rabougrie. La nervure principale des feuilles est saillante à la face inférieure. Quoique dépourvue d’écaille, la face inférieure est nettement plus claire que la face supérieure. Des stipules d’abord peu visibles, deviennent blanchâtres en se fanant. Dès le stade illustré, l’axe semble s’orienter vers un port plagiotrope préfigurant l’état scandent de la plante plus âgée.

Usages : L’écorce noire fibreuse pour paniers, nasses ; racines pour remèdes créoles (NICHOLSON). La médecine populaire utilise les racines à Cuba : infusion contre l’hydropysie, aussi emménagogue.

Distribution générale : Floride, Bahamas, Virgin Islands, Iles Caiman (ACEVEDO-RODRIGUEZ) ; Grandes Antilles ; Petites Antilles ; Trinidad ; du Sud Mexique jusqu’au Brésil, Equateur, Pérou, Paraguay et Argentine.

Distribution aux Petites Antilles : Toutes les îles.

Matériel examiné : SM : QUESTEL 732, Marigot (P). SB : QUESTEL 92, 281, Morne Grand Fond, 150 m (P) ; QUESTEL 546, Morne Saline (P). BT : HUC 1230, entre Bouillante et Pigeon, 0 m (GUAD) ; QUENTIN 134, Vieux- Fort (P) ; ROLLET 1026, Monts Caraïbes, 200 m (GUAD) ; ROLLET 1147, Batterie Deshaies (GUAD) ; STEHLÉ 228, Baillif (P) ; THIÉBAUT 8131, Terre d’en Haut, Morne Morel (P). GT : BARRIER 3144 , Anse à la Baie, St François (GUAD) ; FOURNET 4999, St François, cordon littoral (P) ; QUESTEL 4070, Gosier (P) ; QUESTEL 4840, Petite-Terre (P) ; ROLLET 325, Porte d’Enfer (GUAD) ; ROLLET 598, Anse à l’eau (GUAD ; ROLLET 617, Petit Havre (GUAD) ; ROLLET 1104, Anse Patate, près du Moule (GUAD) ; SASTRE 2020, Pointe des Châteaux (P). Dé : BARRIER 2946, Falaise Côte N (GUAD). M : BÉLANGER 6, de St Pierre à Prêcheur (P) ; HAHN 195, littoral de Case Pilote ; RODRIGUEZ 3370, Fort-de-France (P) ; RODRIGUEZ 3729, St Joseph (P).

Observations : SM : Côte NE, Cul de Sac, 50 m (FIARD & ROLLET). SB : environs Gustavia et pentes Morne Grand Fond, 0-200 m (FIARD & ROLLET). Ba : Fourré épineux du plateau NE (DAVID & ROLLET). SK : Péninsule, 0-100 m (FIARD & ROLLET). At : Boggy Peak, 150-350 m ; Sugar Loaf, 50-300 m ; Darkwood, 0-50 m ; Wetherills Estate, 0-50 m ; Mt. Thomas, 0-70 m (DAVID & ROLLET). St : Fort Napoléon et Montée chameau, 100 m (ROLLET). D : NICOLSON and al. citent 16 spécimens : commun sur la côte ouest

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à basse altitude. B : Hackleton Cliff, Turner’s Hall, Coffee Gully (ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). Acevedo RODRIGUEZ & WOODBURY* 1983 ; BARKER & DARDEAU 1930 ; BEARD 1944 ; BRITTON & WILSON 1924 ; FAWCETT & RENDLE 1914 ; FOURNET 1976** , 1978* ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD 1952, 1988 ; HOYOS** 1983 ; HUGHES 1750 ; LIOGIER 1983 ; LITTLE and al.* 1974 ; NICHOLSON 1979 ; NICOLSON and al. 1991 ; PLUMIER* 1756 ; QUESTEL 1941 ; ROIG Y MESA 1945 ; TOMLINSON* 1980 ; URBAN 1913.

Capparis flexuosa : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• (3)-8-9-(17)-28-(31)-51-(66)-69 (Voir la signification des codes)

Capparis flexuosa, Capparis indica :

• Bois parfait beige jaune clair, à peine plus foncé que l’aubier blanc jaunâtre, mi-dur et mi-lourd (0,80-0,90 g/cm³), à grain très fin.
• Pores disséminés, formant parfois une vague zone semiporeuse, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 10 à 20 par mm², non distincts à l’œil nu (diamètre moyen de 50 à 80 μm). Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires ornées, de 3 μm de diamètre.
• Parenchyme en lignes terminales régulièrement présentes (C. indica) ou sporadiques (C. flexuosa), et associé aux pores en manchon mince (C. indica) ou très épais et anastomosé (C. flexuosa). Cellules fusiformes ou divisées en 2.
• Rayons en majorité 1-sériés (C. indica) ou 2- et 3-sériés (C. flexuosa), au nombre de 8 à 10 par mm, de structure sub-homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires.
• Fibres rarement cloisonnées, à ponctuations simples.