Bondok hindy (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : Guilandina bonduc
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C’est la rata رتة, et c’est une erreur de croire que c’est le faufel.
- El-Massoudy. La noix rata ressemble à la noisette. Elle est recouverte d’une membrane et contient une amande comme la noisette. Les Indiens la vantent beaucoup, et elle jouit de propriétés merveilleuses.
- Avicenne. La noisette indienne est un fruit du volume d’une aveline. Elle sonne quand on l’agite, et quand on l’ouvre, on y trouve une amande comme dans le coco النارجيل.
- El-Balecy.
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- La noisette indienne a le volume à peu près de l’aveline ; sa coque est de couleur brune et lisse, rappelant le ghadhar de Chine غضر صينى (argile de Chine ou porcelaine), à part l’éclat de sa couleur ; intérieurement elle est jaune. Elle est chaude et sèche. Elle convient à l’estomac refroidi et l’aide à digérer. Employée en frictions sur les organes relâchés, elle les tonifie et les fortifie ; elle est d’une grande efficacité. On peut encore la donner grillée à la dose d’une demi-drachme avec de l’eau de rose, ou bien l’employer topiquement à la dose d’une ou deux drachmes.
- Razès, dans le Continent. Dans le Livre des Poisons d’Ibn el-Balhrik, il est recommandé de pulvériser l’enveloppe externe, de la donner à la dose d’une lentille, de l’introduire dans la plaie résultant d’une piqûre venimeuse, de l’administrer à la dose d’un mithkal dans la décoction de hadj, d’en faire des frictions sur les piqûres de scorpion et de phalangium, attendu qu’elle est efficace contre les poisons de tout genre. Elle convient aussi contre la cataracte, la lièvre quarte, le dévoiement, les affections cholériques, la gale, la migraine et la céphalalgie. Pour cela on l’introduit dans le nez à la dose d’une graine de poivre. On agit de même contre le tic facial. On continue pendant plusieurs jours dans un appartement obscur, et cela avec succès. On fait de même contre la céphalalgie, la punaisie et l’obstruction des narines. Quant à l’enveloppe qui recouvre la pulpe, elle est grossière. On en fait des fumigations contre les flatuosités des enfants et les convulsions. On en fait avec succès des frictions dans du vinaigre contre les scrofules ; contre les flatuosités fixées à la région du dos et des hypocondres, on la donne à la dose d’un pois pendant plusieurs jours. Elle dissipe les coliques et ramène l’appétit perdu, prise à la dose d’un pois dans de l’eau froide. On l’administre comme errhin contre le pannus et l’héméralopie dans de l’eau de marjolaine. On la fait entrer dans les collyres d’antimoine contre le strabisme.
- El-Kolhomân القلهمان. Elle convient contre le relâchement des nerfs. Dans les cas de tic facial, on en injecte un peu, deux gouttes de liquide du côté dévié où l’œil est déprimé, et une goutte du côté sain ; du mucus coule abondam-
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- ment, du nez : on continue pendant trois jours en ajoutant chaque jour une goutte, et le malade guérit.
- El-Khouz. Elle est utile contre la paralysie.
- Avicenne. On donne deux drachmes de la racine dans du vin contre la pleurésie algide, l’asthme, la toux chronique, l’hémoptysie, en raison de son astringence. On donne la pulpe à la dose de deux drachmes dans les affections de la matrice. Les pessaires chargés de sa râpure font couler les règles et expulsent le fœtus. Son extrait évacue l’atrabile, la pituite, les humeurs aqueuses et la bile de tout le corps sans inconvénient. On l’emploie contre la lèpre, l’ictère, le lentigo et autres affections du même genre. Elle dissipe les coliques. On la donne à la dose de trois kerma ; or le kerma contient six kirath. On l’administre avec du vin doux et de l’oxymel, de l’ache, du daucus pour seconder son action purgative. Pour chaque quantité de deux drachmes, on ajoute trois oboles de scammonée. Quelquefois on en prend deux drachmes que l’on triture et que l’on mélange à du vin doux ou à de l’oxymel ; on laisse quelque temps, puis on fait cuire ce vin ou cet oxymel avec des lentilles, de l’orge et de la chair de poulet, puis on administre après avoir ajouté la scammonée.
- Autre. Elle fortifie merveilleusement les érections. Son usage continu guérit de l’impuissance.
- Anonyme. Andréas le Pharmaceute اندراس جمّاع العقاقير prétend qu’il y a des fruits de cet arbre qui sont vides, légers, sans aucune propriété, dont l’écorce est recouverte de raies noires entre-croisées, et que, si l’on enlève ce fruit de l’arbre, il survient immédiatement de l’épilepsie et l’absence de la respiration tant qu’on tient ce fruit dans la main ; que, si on le laisse tomber ou si on le laisse enlever, la respiration revient et quelquefois la mort. On admet cependant qu’il y a des habitants du pays qui prennent de ce fruit sans tomber en épilepsie.
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Le bondok hindy, noisette de l’Inde, est la Guilandina bonduc ou bonducella. Il en est question chez Avicenne, sous le nom de rama, dans l’édition de Rome, nom qu’il faut restituer rata رتة. Sérapion, si du moins il faut en croire son traducteur, l’a confondue avec le faufel, ou noix d’arec, ch. CCCXXXV. Du reste, le nom de noisette indienne paraît commun à plusieurs fruits, et nous trouvons dans Ainslie le Sapindus emarginata désigné sous ce nom.