Blighia sapida (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Fruit | |
Oléagineux | |
Colorant / tanin | |
Médicinal | |
Bois d'œuvre | |
Bois de feu | |
Ornemental | |
Auxiliaire | |
Sécurité alimentaire |
Blighia sapida K.D.Koenig
- Protologue: Ann. Bot. 2: 571, t. 16–17 (1806).
- Famille: Sapindaceae
- Nombre de chromosomes: 2n = 32
Noms vernaculaires
- Aki, fisanier, blighia savoureuse, fausse anacarde, pommier d’aki, arbre fricassé (Fr).
- Ackee, akee, akee apple, savory akee tree (En).
- Castanheiro de Africa, castanha de Africa, huevo vegetal castanha (Po).
Origine et répartition géographique
Blighia sapida est spontané depuis le Sénégal jusqu’au Cameroun et la Guinée équatoriale ainsi probablement qu’au Gabon. Il est couramment planté dans son aire naturelle comme arbre fruitier et arbre ornemental d’ombrage. Il a été introduit dans de nombreux autres pays tropicaux et dans quelques régions subtropicales comme la Floride (Etats-Unis) et est largement cultivé en tant qu’arbre fruitier et arbre d’ornement en Inde et en Amérique tropicale. Il a déjà été introduit en Amérique tropicale vers la fin du XVIIIe siècle, et a depuis lors été localement naturalisé.
Usages
Le bois de Blighia sapida, connu sous l’appellation “achin” ou “tsana”, est surtout utilisé pour la construction légère et la confection de meubles, mais également parfois de tonneaux, de caisses et de cageots, de récipients alimentaires, d’emballages, de manches d’outils, de pagaies, de pilons, de mortiers, d’objets d’artisanat, d’objets sculptés et tournés. Il convient pour les boiseries intérieures, les menuiseries et les traverses de chemin de fer. Au Ghana, il remplace le niangon (Heritiera utilis (Sprague) Sprague). On s’en sert également de bois de feu et pour la production de charbon de bois.
Blighia sapida est fréquemment planté comme arbre ornemental d’ombrage. Il a la réputation d’améliorer les sols et de lutter contre l’érosion. En médecine traditionnelle, on emploie le jus des bourgeons terminaux en instillation oculaire pour soigner l’ophtalmie et la conjonctivite. La décoction d’écorce et de feuilles est administrée en cas d’œdème, de douleur intercostale, de dysenterie et de diarrhée. Au Ghana, on se frictionne le corps d’écorce broyée avec du piment (Capsicum annuum L.) comme stimulant, et le front de pulpe de ramilles feuillées broyées pour soulager les migraines. En Côte d’Ivoire et au Nigeria, les feuilles broyées s’appliquent en pâte avec des sels végétaux sur les lésions dues au pian et sur les ulcères. En médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire, Blighia sapida est largement employé pour traiter la fièvre jaune, l’épilepsie et les œdèmes, et comme laxatif et diurétique. Au Ghana, on administre les graines pour lutter contre les nausées et les vomissements. Au Benin, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la fièvre et des vertiges, les rameaux dans celui de l’hépatite, de la cirrhose et de l’amygdalite. Au Togo, on applique la décoction d’écorce ou de paroi de fruit sur les blessures, et la pulpe de fruit sur les panaris. L’écorce broyée sert d’antidote aux morsures de serpents et de scorpions, et les graines broyées soulagent les maux d’estomac. Au Brésil, des extraits aqueux de graines sont administrés pour expulser les parasites. Le fruit broyé est utilisé comme poison de pêche. Les fruits verts moussent dans l’eau ; c’est pourquoi les Krobos, une ethnie du Ghana, s’en servent comme savon pour la lessive et comme mordant en teinture. Les coques des fruits secs étant riches en potasse, on utilise les cendres pour en faire du savon. Les graines de Blighia sapida donnent une huile jaunâtre qui serait comestible. Au Nigeria, les graines servent à fabriquer un savon traditionnel.
On consomme l’arille des graines mûres. Les arilles ne sont pas couramment consommés en Afrique, mais passent pour un mets de choix dans d’autres parties du monde où Blighia sapida a été introduit. L’aki est d’ailleurs le fruit national de la Jamaïque. Cuits à l’eau, les arilles sont un des ingrédients d’un plat traditionnel jamaïcain qui comprend en outre du poisson salé. En Afrique de l’Ouest, on consomme parfois les arilles crus, frits ou grillés. Cependant, l’arille des graines immatures est toxique, comme les graines. Avec les graines, on fabrique une encre qui sert aux tatouages.
Production et commerce international
Le bois de Blighia sapida n’a que peu d’importance sur le marché international ; or, même localement cette importance semble limitée car, en de nombreux endroits à l’intérieur même de son aire de répartition, il est présent en faibles densités. Pourtant, une étude menée dans le sud-ouest du Nigeria a montré que Blighia sapida était l’une des essences à bois d’œuvre les plus exploitées et converties.
Les arilles font l’objet d’un commerce international, essentiellement depuis la Jamaïque à destination des marchés américains et européens. Ce sont les arilles conservés en boîtes qui représentent les principaux produits, avec près de 1,7 million de kg en 2001, contre 13 000 kg pour les arilles surgelés, ce qui est dérisoire. Des vergers de Blighia sapida ont également été mis en place en Floride (Etats-Unis), au Mexique et au Costa Rica. En 2005, la production totale d’arilles était évaluée à US$ 400 millions. En Afrique, le commerce est local. En 1992, dans le nord de la Côte d’Ivoire, le prix de 3 arilles était d’environ 10 FCFA.
Propriétés
Le bois de cœur de Blighia sapida est orange-brun ou brun rougeâtre, et se distingue nettement de l’aubier blanchâtre. Le grain est moyennement grossier. Le bois n’est pas très lustré. Il est moyennement lourd et dur. Il se travaille facilement tant à la machine qu’à la main. Il se moulure et se ponce bien en donnant un joli fini. Il se prête au tournage. Il est moyennement durable et résiste assez bien aux attaques de termites.
La composition de 100 g d’arille cru est approximativement la suivante : eau 58 g, protéines 9 g, lipides 19 g, glucides 10 g, fibres 3,5 g, Ca 83 mg, P 98 mg, Fe 5,5 mg, thiamine 0,1 mg, riboflavine 0,2 mg, niacine 3,7 mg et acide ascorbique 65 mg.
Un composé toxique, soluble dans l’eau et stable à la chaleur, l’hypoglycine A, est présent dans l’arille des graines immatures, dans la graine ainsi que dans les tissus rosés à rougeâtres qui se trouvent à la base de l’arille. La maladie des vomissements de la Jamaïque est liée à ce composé et se caractérise par des vomissements, un état de faiblesse généralisé et une altération de la conscience pouvant entraîner la mort. Une hypoglycémie et une dépression du système nerveux central sont fréquentes. L’arille de graines arrivées à pleine maturité après la déhiscence naturelle du fruit ne contient pratiquement plus de composé toxique. C’est vraisemblablement la consommation d’arilles de graines immatures qui est responsable de nombreux cas d’encéphalopathies d’enfants au Burkina Faso et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. La graine contient environ 26% d’huile qui se prête aux applications industrielles.
Des extraits de fruits verts ont provoqué une neutropénie et une thrombocytopénie chez la souris, ce qui laisse penser qu’ils pourraient être efficaces dans le traitement de maladies comme la leucémie myélogène chronique, la thrombocythémie essentielle et la polycythémie.
Description
- Arbre de taille petite à moyenne atteignant 25(–30) m de haut, généralement sempervirent, dioïque ; fût dépourvu de branches jusqu’à 15 m de haut, droit et cylindrique, mais souvent beaucoup plus court, courbe ou tortueux, jusqu’à 80(–120) cm de diamètre, souvent à petits contreforts ; surface de l’écorce habituellement lisse mais présentant des lenticelles en lignes horizontales, grise à brun pâle, écorce interne granuleuse, jaune à brune ou rosée, souvent mouchetée d’orange ; cime dense et arrondie ; jeunes ramilles sillonnées, à poils jaune-orange, devenant glabres.
- Feuilles alternes, composées paripennées à 3–5 paires de folioles ; stipules absentes ; pétiole de 0,5–2,5 cm de long, légèrement ailé, rachis jusqu’à 20 cm de long ; pétiolules robustes, jusqu’à 6 mm de long ; folioles opposées, elliptiques à obovales, de 5–15 cm × 3,5–8 cm, la paire inférieure plus petite, cunéiformes à arrondies à la base, arrondies à courtement acuminées à l’apex, à bords entiers ou légèrement ondulés, papyracées ou finement coriaces, vert foncé, légèrement poilues au-dessous, pennatinervées à 8–14 paires de nervures latérales.
- Inflorescence : fausse grappe axillaire mince atteignant 20 cm de long, pubescente.
- Fleurs probablement fonctionnellement unisexuées, régulières, 5-mères, blanc verdâtre à jaune verdâtre, parfumées ; pédicelle jusqu’à 6 mm de long, s’allongeant jusqu’à 10 mm chez le fruit ; calice à tube presque aussi long que les lobes, de 2–3 mm de long ; pétales libres, rhombiques, de 3–4 mm de long, poilus, avec une écaille 2-lobée sur la face interne ; étamines 6–10, libres, filets jusqu’à 6 mm de long, poilues sur la partie inférieure ; ovaire supère, poilu, généralement 3-lobé et 3-loculaire, style court ; fleurs mâles à ovaire rudimentaire, fleurs femelles à étamines réduites.
- Fruit : capsule obovoïde ou piriforme, de 3,5–10 cm × 3–5 cm, légèrement 3-lobée, jaune à rouge à maturité, glabre, déhiscente à 3 valves ligneuses pubescentes à l’intérieur, renfermant habituellement 3 graines.
- Graines ovoïdes, de 2–2,5 cm de long, noir brillant, avec un arille en coupe, crème à jaune, atteignant 2 cm de long à la base.
- Plantule à germination hypogée ; épicotyle d’environ 15 cm de long, poilu ; 2 premières feuilles opposées, à 3 folioles elliptiques ou obovales atteignant 10 cm × 3,5 cm.
Autres données botaniques
Le genre Blighia comprend 3 espèces et est originaire d’Afrique tropicale. Blighia sapida se distingue des deux autres espèces par ses fruits de grande taille aux lobes arrondis.
Anatomie
Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :
- Cernes de croissance : 2 : limites de cernes indistinctes ou absentes.
- Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale ; 25 : ponctuations intervasculaires fines (4–7 μm) ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; (36 : epaississements spiralés présents dans les éléments vasculaires) ; (37 : epaississements spiralés dans tout le corps des éléments vasculaires) ; (38 : epaississements spiralés seulement dans les appendices des éléments vasculaires) ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 46 : ≤ 5 vaisseaux par millimètre carré ; (47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré) ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur.
- Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 65 : présence de fibres cloisonnées ; (66 : présence de fibres non cloisonnées) ; 69 : fibres à parois fines à épaisses ; (70 : fibres à parois très épaisses).
- Parenchyme axial : 75 : parenchyme axial absent ou extrêmement rare ; 78 : parenchyme axial juxtavasculaire ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale.
- Rayons : 97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 116 : ≥ 12 rayons par mm.
- Inclusions minérales : 136 : présence de cristaux prismatiques ; 138 : cristaux prismatiques dans les cellules couchées des rayons.
Croissance et développement
La croissance initiale de Blighia sapida est rapide sur des sols moyennement fertiles. C’est dans les trouées du couvert forestier que les semis poussent le mieux, avec un accroissement annuel moyen en hauteur de 70 cm. Blighia sapida est classé comme essence de lumière non pionnière. Il a un enracinement étendu. En culture pure, avec un espacement de 3,5 m × 3,5 m dans le nord de la Côte d’Ivoire, les arbres à la croissance la plus rapide avaient atteint une hauteur de 4 m, 3 ans après la plantation, et la canopée s’était refermée au bout de 4,5 ans. Au Cameroun, les jeunes arbres issus de graines commencent à fleurir au bout de 5 ans, les premiers fruits apparaissant au bout de 7 ans. En Floride, les arbres issus de semis commencent à donner des fruits au bout de 3–6 ans, contre 1–2 ans pour les individus greffés.
On a observé que Blighia sapida fleurissait deux fois par an, une première fois à la fin de la saison sèche et une seconde fois à la fin de la saison des pluies. Les fruits mûrissent 6 mois environ après la floraison, alors qu’ils ne mettent que 2 mois en vergers. On a remarqué que seuls près de 4% des fleurs femelles ou apparemment bisexuées devenaient des fruits mûrs. On a noté que l’arbre fleurissait et fructifiait toute l’année en Amérique tropicale. Les fleurs sont pollinisées par des insectes comme les abeilles. Bien qu’apparemment les arbres soient dioïques dans leur aire naturelle (présence de fleurs mâles et femelles sur des individus distincts), on a constaté qu’en Jamaïque ils étaient andromonoïques (c’est-à-dire que le même arbre porte à la fois des fleurs mâles et des fleurs bisexuées). Ce sont les animaux, tels que les grands oiseaux et les singes, qui disséminent probablement les graines.
Ecologie
Blighia sapida se rencontre le plus souvent dans la forêt semi-décidue, mais également sempervirente ainsi qu’en poquets de forêt dans les régions de savane. En Côte d’Ivoire, il est très commun dans la zone de transition entre la forêt sèche et la forêt humide et dans la forêt-galerie. Il a été planté avec succès dans des villages situés dans des zones encore plus sèches du Mali et du Burkina Faso. Le milieu naturel de l’espèce est masqué par les plantations fréquentes dont il fait l’objet autour des villages d’où il s’est ensuite répandu jusque dans la forêt. Il préfère les sols fertiles, profonds et bien drainés, mais on le rencontre aussi sur des sols sablonneux non fertiles et sur des sols calcaires. En zone sèche, il est souvent présent sur des termitières. Il ne tolère pas les sols engorgés et ne supporte pas les inondations. Il montre une certaine résistance aux incendies.
Multiplication et plantation
En règle générale, Blighia sapida se régénère assez bien naturellement. Une graine pèse environ 3 g. Les graines sont sujettes à la dessiccation et ont la réputation d’avoir une vie courte. Il est conseillé de les semer dans les quelques jours suivant l’extraction du fruit. Cependant, on peut les conserver pendant 3 mois dans un endroit humide à 21°C. La germination débute au bout de 2–4 semaines, avec un taux de germination de 80%. En Floride, on les sème dans des récipients conçus pour la germination, laquelle prend normalement 2–3 mois. En pépinière, les semis doivent être arrosés régulièrement avant d’être repiqués. Il est recommandé de les repiquer en plein soleil, selon un espacement de 4 m pour la production de bois d’œuvre et de 6–9 m pour la production de fruits.
Pour la plantation, Blighia sapida est habituellement multiplié par graines, mais également par boutures qui, lorsque de bonnes conditions sont réunies, ne tardent pas à développer un chevelu racinaire. La multiplication par greffage et marcottage aérien a également fait ses preuves.
Gestion
Dans les zones qui connaissent des inondations saisonnières, on dresse des monticules de terre de 60–90 cm de haut avant de repiquer les semis pour assurer la survie des plants. En Floride et dans d’autres régions où Blighia sapida est planté pour la production commerciale de fruits, les jeunes arbres sont fertilisés tous les 1–2 mois lors de la première année. Il est conseillé de couper la pousse principale à une hauteur d’environ 5 m pour faciliter la récolte des fruits. De même qu’il est recommandé de maîtriser la forme des arbres en les élaguant plusieurs fois lorsqu’ils sont cultivés pour la production de bois d’œuvre. Les arbres rejettent souvent vigoureusement de souche.
Au Benin, les pratiques de gestion les plus employées pour améliorer la production de fruits sont l’élagage, la protection contre le bétail, contre les incendies, le paillage des semis et des gaules, et l’association avec des cultures annuelles. Dans le nord de la Côte d’Ivoire, les arbres appartiennent en général à un seul propriétaire, alors que la plupart des autres arbres sont le bien de la collectivité.
Maladies et ravageurs
En Floride, une attaque de Verticillium dahliae a été signalée qui a provoqué le flétrissement et le dépérissement des arbres. En Jamaïque, des galles de tige sont courantes.
Récolte
Les arilles qui sont destinés à êtres consommés à l’état frais doivent être ramassés sur des fruits ouverts, ce qui est la garantie que les graines et les arilles sont totalement mûrs et que ces derniers ne contiennent pas d’importantes quantités de toxine. On peut également récolter des fruits mûrs mais qui ne sont pas encore ouverts sur l’arbre, puis, les étaler au soleil sur des claies ; après quoi, une fois les fruits ouverts, on peut en extraire les arilles, au bout de 3 jours environ.
Rendement
En Floride, un arbre peut produire 45–68 kg de fruits par an.
Ressources génétiques
Rien ne semble indiquer que Blighia sapida soit menacé d’érosion génétique. Il est assez répandu et couramment planté. Des recherches menées au Benin ont montré que Blighia sapida avait des niveaux moyens de diversité génétique et qu’il y avait une faible différenciation entre les populations et les zones climatiques. On a fait appel à neuf différents critères, concernant principalement les caractéristiques des fruits, pour différencier les types entre eux.
Sélection
En Jamaïque, différents types de fruits de Blighia sapida ont été créés, qui se distinguent principalement par l’arille, lequel peut être soit mou et jaune soit ferme et de couleur crème.
Perspectives
Le bois de Blighia sapida n’est actuellement pas important d’un point de vue commercial, mais il s’agit d’un arbre à fins multiples, qui est à la fois une source de fruits comestibles (les arilles) et de remèdes traditionnels, et qui est très apprécié en tant que arbre ornemental d’ombrage. En effet, Blighia sapida est un bel arbre ornemental, notamment lorsqu’il est décoré de ses fruits aux couleurs vives. Il a aussi la réputation d’améliorer la fertilité du sol et de réduire l’érosion grâce à son fort enracinement. En 2003, au lendemain d’une enquête nationale, Blighia sapida est apparu comme l’espèce prioritaire à domestiquer au Benin.
D’importants travaux de recherches ont été menés sur la toxicité des différentes parties du fruit. Les arilles comestibles offrent certainement des possibilités d’applications économiques en Afrique tropicale, mais il faudrait tirer les leçons de l’Amérique tropicale et du Burkina Faso en ce qui concerne la toxicité de leurs composés. Des campagnes d’éducation s’imposent pour prévenir les accidents mortels. De nouvelles études pharmacologiques sont préconisées en raison des nombreuses applications que les différentes parties de la plante pourraient avoir en médecine traditionnelle. L’huile de la graine est pleine d’avenir pour l’usage industriel, en particulier comme lubrifiant et tensio-actif.
Références principales
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Sources de l'illustration
- Akoègninou, A., van der Burg, W.J. & van der Maesen, L.J.G. (Editors), 2006. Flore analytique du Bénin. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. 1034 pp.
Auteur(s)
- A. Asamoah, Kwame Nkrumah University of Science & Technology, Kumasi, Ghana
- C. Antwi-Bosiako, Kwame Nkrumah University of Science & Technology, Kumasi, Ghana
- K. Frimpong-Mensah, Kwame Nkrumah University of Science & Technology, Kumasi, Ghana
- A. Atta-Boateng, Kwame Nkrumah University of Science & Technology, Kumasi, Ghana
- C.S. Montes, World Agroforestry Centre, Bamako, Mali
- D. Louppe, CIRAD, Département Environnements et Sociétés, Cirad es-dir, Campus international de Baillarguet, TA C-DIR / B (Bât. C, Bur. 113), 34398 Montpellier Cedex 5, France
Consulté le 12 décembre 2024.
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