Bernouf (Ibn al-Baytar)

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Bersiâna
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Berhilîa


264 - Bernouf, Conyza odora.


Nom accepté : [[]]

[1-212]

C’est une plante commune en Egypte, où elle porte ce nom.

  • Et-Temîmy dans le Morched. On l’appelle encore chababec ttLlU et diababcdj g-^U. On la rencontre abondamment en Egypte, où elle pousse au point de dépasser le grenadier en hauteur et en feuillage. Ses feuilles et ses rameaux ont quelque ressemblance avec ceux du baumier. On peut les comparer aussi à ceux de l’azcrolier, si ce n’est que ses feuilles sont de couleur grise et couvertes de poils, Son odeur est pénétrante, fétide et lourde; elle se rapproche de l’odeur des rameaux du cyclamen ^^j^. Elle fleurit abondamment, et ses rameaux poussent à l’instar des rameaux de la Soude Jj^lé. A son centre sont les fleurs velues, d’une couleur jaunâtre, pareilles aux fleurs de l’aurone pour l’aspect. Cette piaule est chaude et sèche au second degré. Ee suc de cette plante est salutaire dans les affections des enfants et contre les accès d’épilepsie qui leur surviennent. A cet effet, on ajoute de l’indigo ^; dans la décoction de cette plante, et l’on en fait des frictions sur les articulations, le nez, les tempes, la paume des mains et la plante des pieds. Elle dissipe aussi les fialuo-sités froides. On donne encore le suc extrait des feuilles à la dose d’une drachme avec du lait de la mère ou de la nourrice. Flairer la feuille est utile contre le coryza, pùur résoudre les obstructions qui surviennent aux membranes du cerveau, contre les obstructions et la fétidité des narines. On en donne encore avec succès à l’intérieur aux enfants contre les maux de ventre, les coliques provoquées par des flatuosités froides : cela chasse les vents de leur vcnlre, leur fortifie l’estomac et suspend l’écoulement saiivaire. Cette plante convient aussi contre les douleurs qui surviennent à la suite de la combustion de la pituite et sa conversion en atrabile. On donne pareillement aux adultes des deux sexes de son suc, c’est-à-dire du suc obtenu de la feuille fraîche, contre les coliques et le ténesme. On ajoute un peu d’opopanax et l’on s’en trouve bien : les coliques se dissipent elle ventre se relâche. On emploie aussi le suc comme errhin. Pour cela on l’associe à l’huile obtenue par l’expression du fruit de cubèbe, ou bien à du castoréum, avec du suc extrait de rue fraîche, avec de l’huile d’amandes aux sujets épileptiques pendant trois jours, et cela avec un succès marqué.

Notre synonymie est celle de Forskal dans sa Flore d’Egypte. C’est en conservant un doute que nous avons rendu boklwnr merycm par cyclamen, attendu qu’il est plus d’une sorte de plante désignée sous cette dénomination arabe. Nous en dirons autant du mot nilendj que nous avons rendu par indigo. Pendant longtemps ce mot a signifié l'isatis ou pastel, puis, l’indigo lui ayant été substitué dans l’usage, l’expression a été aussi conservée. Nous nous sommes arrêlé à [indigo par la raison qu’il est donné comme employé contre l’épilepsie par les Indiens. Nous indiquerons au mot niledj pourquoi le remplacement du pastel par l’indigo. A la dernière ligne du texte arabe se trouve une prescription que nous avons crue à l’adresse des épileptiques. On lit dans nos manuscrits : W—«UjiJi cjL^pI. Nous pensons qu’il faut restituer ainsi : U«jJ^j>JI t_>l^=l. Les termes grecs ne sont pas une nouveauté pour nous, même concurremment avec des équivalents arabes.