Ardjouân (Ibn al-Baytar)

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Arghamonê
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Arneb berry


53 Ardjouân, Gaînier.

Nom accepté : [[]]

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ET-TIFACHY, dans le livre dit De l’Ordonnance du Discours, ij\h. J^aj. L’ardjouân est un nom arabisé, venant du persan arghouân yl>è)l. C’est un arbre de la Perse. Il porte une fleur d’un rouge très prononcé. Les Arabes ont donné ce nom à toute couleur qui leur rappelle celle de cette fleur. Cet arbre est commun à Ispahan. Il donne une fleur d’un rouge éclatant, comme nous l’avons dit, agréable à l’œil, mais sans odeur. On mange cette fleur, qui a de la douceur, et on la prend après le vin. Le bois est mou et léger : les femmes le brûlent et en retirent une cendre noire dont elles font une teinture pour les sourcils, qu’elle noircit. Elle embellit également les cheveux. L’écorce de la racine compte parmi les médicaments vomitifs. On la fait bouillir et on boit la décoction : c’est un vomitif éprouvé. Je tiens d’une personne sûre que cet arbre est commun aussi à Meïafarekîn Mīāfāreqīn. Une autre raconte qu’on le trouve abondamment dans les vignes de la montagne de Cordoue, en Andalousie, que Dieu la rende à l’Islam ! Elle m’en a donné la description que j’ai faite.

On lit chez d’Herbelot sous la rubrique argevan : « c’est l’arbre de Judée. Il se couvre entièrement de fleurs de couleur de pourpre avant de pousser ses feuilles. Les Persans se servent souvent de cet arbre dans leurs comparaisons : ils donnent au vin le nom d’eau d’argevan, etc.» L’arbre de Judée est le gaînier, Cercis siliquastrum, des Légumineuses. Et-Tîfachi, Aboiu’l-Abbâs Ahmed, auteur d’un traité bien connu sur les pierres précieuses, composa aussi un ouvrage en vingt-qualre volumes, auquel il donna le titre assez banal de Fasl el-Khitâb, « distinctio sermonis , » ce qui veut dire : récit clair et distinct. Haddji Khalifa le bibliographe, qui nous fournit ces renseignements, n’indique pas le sujet de cet ouvrage volumineux.

La ville de Meïafarekîn est située dans le Diar-Becr, à 8 journées au N.O. de Mosul.