Annona senegalensis (Fruitiers du Cameroun)

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Annona muricata
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Monodora myristica
arbre en fruits (O. Eyog Matig)


Annona senegalensis Pers.

Syn. Pl. 2: 95 (1807)

Synonymes

  • Annona arenaria Rob. & Ghesq.
  • Annona chrysophylla Boj

Noms communs

  • Pomme cannelle du Sénégal, Annone de savane, Annone du Sénégal

Noms locaux

  • Arabe : oum boro
  • Bamenda : falo
  • Bamoun : kwopchonkwop, kwopsokwopsa
  • Bangangté : nkowkelok
  • Baya : soré, souli
  • Bororo : doukwi
  • Dourou : choupé
  • Foulfouldé : doukoulouladé, doukoudjé
  • Guiziga : gonokoy
  • Haoussa : gwandar dadji
  • Koma : belbo, bellé (fruit)
  • Mambila : tav wane
  • Mandara : gwono
  • Mboum : apanga, panha, tala
  • Mofou : gwono
  • Moundeng : tepena
  • Tikar : doudou, doulem, malouloumpé
  • Toupouri : pangré
  • Vouté : monmon

Origine, distribution géographique et écologie

Espèce d’Afrique tropicale, elle comporte en fait deux sous-espèces : A. senegalensis ssp. oulotricha et A. senegalensis ssp. senegalensis. A. senegalensis ssp. oulotricha existe dans les savanes à la lisière de la forêt dense humide guinéo-congolaise depuis la Sierra Leone jusqu’au Mayombe congolais et en Centrafrique. Au Cameroun, sa zone de prédilection se situe depuis les savanes péri-forestières, sur le plateau de l’Adamaoua, jusqu’autour du massif forestier camerouno-congolais au sud. A. senegalensis ssp. senegalensis est très largement répandue dans les savanes soudano-guinéennes et s’étend du Sénégal au Soudan et également tout le long de la côte en Afrique de l’Est et à Madagascar.

Description

  • Arbuste ou petit arbre atteignant 10 m de hauteur et 30 cm de diamètre ; cime irrégulière ; écorce grise, lisse, tranche rose.
  • Feuilles alternes, simples, papyracées à coriace, largement ovales ou oblongues, atteignant 20 x 12 cm, base arrondie, sommet arrondi, odorantes au froissement ; face inférieure plus ou moins pubescente, face supérieure tomenteuse de poils très courts et crépus, gris argenté ; pétiole atteignant 2 cm de longueur.
  • Fleurs solitaires ou groupées par 2 ou 3, jaunâtres, campanulées, jusqu’à 2 cm de largeur, trimères, hermaphrodites ; 3 sépales, et 6 pétales ; nombreuses étamines longues.
  • Fruits : baies globuleuses ou ovoïdes composées de nombreux carpelles soudés ou syncarpe, aréolé, légèrement tuberculé et tomentelleux-ferrugineux à glabrescent, de couleur jaune orangé à maturité.
  • Graines : nombreuses, oblongues, aplaties, à testa lisse et de couleur brun clair.

Variabilité génétique et conservation de la ressource

A. senegalensis fait partie de la famille des Annonacées. On distingue deux sous-espèces :

  • A. senegalensis sous-espèce oulotricha, répandue au Cameroun depuis les savanes périforestières où elle est abondante jusque sur le plateau de l’Adamaoua.
  • A. senegalensis sous-espèce senegalensis qui va du nord du plateau de l’Adamaoua jusqu’aux savanes soudano-sahéliennes. Les possibilités d’hybridation entre A. senegalensis et d’autres espèces du genre Annona sont encore à explorer.

L’une des espèces voisines de A. senegalensis est A. squamosa dont le nom commun en anglais est Sweetsop ou Sugar Apple.

Agronomie

Les fruits arrivent à maturité entre septembre et octobre. Ils renferment de très nombreuses graines, environ 10 000 graines par kilogramme. Malgré l’aspect apparemment dur de ces graines, elles germent assez facilement sans aucun prétraitement. Elles doivent être semées directement en sachet, quatre mois avant la date de plantation. La croissance est lente et le taux de survie des jeunes plants est très faible, de l’ordre de 13 %. C’est une espèce rustique qui pourrait être utilisée comme porte greffe pour d’autres espèces d’Annona introduites telle que Annona muricata.

Elle se régénère naturellement par drageons et par rejets de souche. Les essais de bouturage simple et de marcottage se sont soldés par des échecs. La croissance est lente. Ainsi, à Maroua dans la zone sahélienne du Cameroun, on a eu des plants d’un mètre de hauteur 4 ans après la plantation. La germination des graines est aléatoire ; cependant l’espèce se régénère naturellement de manière végétative par drageons et rejets de souche.

Après trempage, ébullition ou traitement à l’acide des graines, la germination reste également aléatoire. La scarification mécanique semble être la meilleure alternative.

Utilisations

Les parties de la plante les plus utilisées sont : les racines, l’écorce, les feuilles et les rameaux feuillus. Le fruit est consommé surtout par les enfants (Vivien et Faure, 1995) et les bergers gardant les troupeaux d’animaux en brousse (Malgras, 1992). Sa chair sucrée a une odeur d’ananas et se consomme fraîche. Les feuilles sont surtout consommées par les animaux (Nouvellet, 1987).

Niveaux de production

On ne dispose pas de données sur le niveau de production d’Annona senegalensis au Cameroun. Toutefois, la FAO (1999a), citée par Walter (2001), rapporte sans précision, que les fruits d’Annona senegalensis sont commercialisés sur les marchés locaux burundais.

Potentialités

Au Cameroun, il existe un potentiel non négligeable d’Annona senegalensis dans les savanes périforestières jusqu’au plateau de l’Adamaoua qui mérite d’être exploité. D’après Simons (1997), Annona senegalensis figure parmi les dix premières espèces prioritaires pour la domestication au Malawi.