Anastatica (Rolland, Flore populaire)
Sommaire
[Tome II, 87]
Anastatica hierochuntica
- pes columbinus, anc. nomencl., Serapion, cite par Brasavolus, 1556, p. 316.
- amomum, Hierichuntis rosa, anc. nomencl., Cordus, Botanologicon, 1534; Agricola, Medicinae herbanae libri duo, 1539.
- roza hierosolymitana, rosa sanctae Mariae, anc. nomencl., Agricola, 1539.
- rosa hierichuntea, rosa Hierici, sanctae Mariae rosa, amomis, anc. nomencl., Bauhin, De plantis, 1591.
- ↑ Le mot savant anastatica a été fait sur le mot grec ἀνάστασις = résurrection.
[88]
- rosa hierichuntina, rosa Mariae, anc. nomencl., Rosenberg, Rhodologia, 1631, p. 170.
- rosa hierichuntica, anc. nomenclat., Baubin, Pinax, 1671.
- rose de Jéricho, f., français ancien et moderne.
- rose de Hiérusalem, f., rose de Sainte-Marie, français, Morel, 1664.
- rose de Nostre-Dame, f., français, Cotgrave, 1650.
- ierose, f., français, Nemrich, 1793; Bastien, 1809.
- rose de Noel, f., Lamballe (Bretagne), Onfroy-Kermoulquin, Etudes sur les villes de Bretagne, Guingamp, 1846, p. 274.
- rosa di Gerico, italien.
- granfa di santa Margarita (= pied ou griffe de Sainte-Marguerite), Sicile, Mortillaro.
- rosa de Jéricó, espagnol.
- rosa de Jerichò, rosa de Nostra Senyora, catalan, Lacavalleria, 1696.
- rosa de Jerichó, portugais.
- arabische ros, ros von Jericho, allemand, Rosenberg, Rhodologia, 1631, p. 170.
- Jerichorose, Jerusalemsrose, Marienrose, rose von Jericho, allemand.
- erikhonska rosa (= rose de Jéricho), routchka Bojoi Materi (= main de Notre-Dame), petit russien. [Th. V.]
- rüze Panny Marie (= rose de sainte Marie), tchèque, A. Müller.
- rosa jerychonska, polonais, Nemnich.
- keff Mariam (= main de Marie), arabe, Ibn Beïthar (édit. Leclerc); Dozy. — arabe égyptien, Delile.
- keff sitti Mariam, arabe égyptien, Husson.
- keff Mérjem (= paume de la main de Marie), arabe syrien, Seetzen, Reisen durch Syrien, etc., 1854, tome II, p. 238. — arabe, Meninski.
- keff ül kelb (= patte de chien, parce que la plante, quand elle se contracte, ressemble à la patte d'un chien), arabe, Meninski.
- kaff el a'dra, arabe des chrétiens de Syrie, Berggren.
- kefaefé, arabe syrien, Berggren.
- qebîd, kammâch, arabe égyptien, Asch. et Schweinf.
- kômecht en nebi (= langue du prophète), arabe algérien, Escard. — arabe de Fez, Duveyrier; Ascherson.
- açabi-çafar, hid lalla Fathma, arabe algérien, Foureau.
- kef lella Fathma, arabe algérien, Plantes médicin. d'Algérie, 1889, p. 8.
- akaraba, touareg, Foureau.
- akarba, berbère témâheq, Duveyrier.
- kershoud, au Bergou, Duveyrier.
2. — La rose de Jéricho sert à juger de l'état plus ou moins sec de l'atmos-
[89]
phère; conservée sèche, ses rameaux s'étendent et s'éloignent par l'humidité, se contractent et se rapprochent beaucoup par la sécheresse [1].
3.- « Hierichuntis rosa ut sacrum spectaculum in natali Christi nocte, quasi tunc aperiatur, hactenus in templis ostensa est. » Cordus, 1534. — « On employait autrefois, dans l'église de Notre-Dame, à Lamballe, du vin pour l'épanouissement des roses de Noël (roses de Jéricho). » Onfroy-Kermoulquin , Etudes sur les villes de Bretagne, 1846, p. 274. — Na noute de S. João apanha-se a rosa de Jericho entre as onze e a meia noute. Depois põe-se ao orvalho e mette-se no cabello. Fazendo-se isto esla-se livre de dôres de cabeça e cresce o cabello. » Portugal, Leite de Vasconcellos, Trad. pop. « A rosa de Jericho abre na noite de Natal e conserva-se aberta até ao dia da Purificação (25 de fevereiro) ». Portugal, Consiglieri Pedroso, Contrib. para uma mythologia, IV , Superstiç., 1880.
4. — « Les dames d'Italie ont accoustumé de tenir en l'eau des roses de Hierico, au temps de leur enfantement, croyans qu'elles rendront leur fruict au mesmes temps que ceste plante s'ouvrira » Mathee, Les six livres de Dioscoride, Lyon, 1559, p. 18. — « Para facilitar o nascimenlo das creanças lança-se a Rosa de Jerico numa vasilha de agua. Quando a rosa estiver aberta, tem a creança nascido. » Portugal, Leite de Vasconcellos, Trad. popul. — « Quando uma mulher está de parto põe-se uma rosa de Jericho n'um vaso com agua; ao passo que ella vai abrindo, vai-se o utero dilatando; quando está toda aberta, conclue o parto; mas é mister tiral-a logo da agua, d'outro modo a mulher fica aberta. » Portugal, Revista scientifica, tome I, 1883, p. 520. — Es bueno tener una rosa dc Jerico en la habitacion de una mujer que vaya à dar à luz, pues á medida que la rosa se abre en el agua se adelanta con mayor facilidad el parto.» Andalousie, Guichot y Sierra, Superst. popul., 1883, p. 284.
5. — « Putat nostrum vulgus, si ejusmodi rosam domi habuerit, non posse fulmine tangi, aut adverso infortunio perturbari. » Ferrare, Brasavolus Ferrariensis, Examen simplicium, 1556, p. 316.
6. — « Pendant qu'elle fuyait en Egypte, la Sainte-Vierge étendit, un jour, les langes de l'Enfant Jésus sur la terre tapissée de cette plante. En voulant les ramasser, la paume de sa main toucha ces fleurs. Alors Dieu dit : La fleur
- ↑ Lorsque la plante est morte sur pied et désséchée, ses branches et ses rameaux se contractent, et forment une sorte de pelote presque globuleuse, tandis qu'elles s'écartent dès que ce squelette végétal est bumecté. D'Orbigny, Dict. d'hist. nat.
[90]
que Marie a touchée ne doit pas périr; elle sera immortelle. Et il en fut ainsi. » Palestine, Laurent de Saint-Aignan (dans Annales de philosophie chrétienne), 1877, p. 350. — « Un jour la Sainte-Vierge serra une de ces fleurs avec la main et depuis elles sont demeurées fermées, comme on les voit ordinairement. » Coppin cité par Dozy, Supplément aux dict. arabes, II, 475. — « Die Legende ist sie sey in der Wüste auf der Stelle hervorgesprosst, welche Maria auf der Flucht mit dem Fusze berührte. » Palestine, Karl von Raumen, Palaestina, 1835, p. 79.
7. — On a prétendu que cette plante avait été appelée à tort rose de Jéricho, puisque, disait-on, elle ne poussait ni à Jéricho, ni même en Palestine. C'est une erreur. I1 s'en trouve auprès de la Mer morte et dans d'autres contrées voisines. Voyez Seetzen, Reisen durch Syrien, 1854, II, p. 238.
8. — Bibliographie. — On trouvera d'autres renseignements sur les vertus mystérieuses de cette plante, dans :
- Sturmius (Jean Storms), De rosâ hierichuntinâ liber unus, in quo de ejus naturâ, proprietatibus et causis disseritur. Lovanii, 1608; in-8° de 96 pages.
- Nierembergius, Historia naturae, 1635, p. 462.
- Nierembergius, De miraculosis naturis Terrae promissae, chapitre XI.
- Du Molinet, Cabinet de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, 2e partie, planche IV.
- Friedreich, Symbolik der Natur, 1859, p. 252-253.
- Laurent de Saint-Aignan, Recherches sur la Rose de Jéricho (dans Annales de philosophie chrétienne, 1877, p. 348-363.)
Voyez aussi : Notes and Queries, première série, vol. X, p. 508; vol. XI, p. 72 et p. 449. — Revue des sociétés savantes, 1872, deuxième semestre, p. 136-142.