Amyris elemifera (Rollet, Antilles)

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Rutaceae
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Pilocarpus racemosus
Planche 214 : RUTACEAE. I. Amyris elemifera. A. Rameau fructifié. B. Rameau fleuri. C. Feuille. D. Plantules.
tranche

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Amyris elemifera L. Syst. Nat. Ed. 10,2 : 100 (1759).


Synonymes : Amyris maritima Jacq. (1760) ; Amyris sylvatica Jacq. (1763) ; Elemifera maritima Kuntze. La séparation des 2 espèces : A. elemifera et A. maritima faite par FOURNET n’est pas retenue.

Noms vernaculaires : Précolombien (Tainan) : Guaconax, Gouconax, Goakonaou (Loyen). Fr : Bois chandelle (Guadeloupe, Martinique) ; Bois chandelle blanc (Martinique) ; (Ti) chandelle blanc (Marie-Galante) ; Chandelle blanc (Désirade) ; Bois chandelle (Haïti). A : Torchwood, Candlewood (Antigua) ; Torchwood (Jamaïque) ; Torchwood (Floride) ; Sea amyris (Puerto Rico) ; Torchwood (Barbuda). Esp : Tea (Puerto Rico) ; Palo de tea (St Domingue).

Description : Arbuste ou petit arbre atteignant rarement 7 m de haut et 15 cm de diamètre (Grande-Terre, entre Anse Bertrand et Grande Vigie). Pied : peu ou pas de pattes. Ecorce : Epaisseur totale 3 à 4 mm sur un diamètre de 10-14 cm. Aspect externe : gris noirâtre rugueuse crustacée, à peine craquelée ou très finement fissurée longitudinalement ; grattée : carmin-orange vergeté verticalement, jaune ; Rhytidome : quelquefois en petites lenticelles stratifiées caduques. Ecorce vivante : blanchis orange clair avec grands rayons roses très progressivement élargis dans toute la section ; couche mince grisâtre à la limite de l’aubier ; fibro-grumeleuse ; odeur forte de savon et de citron. Aubier : blanc-jaunâtre à orange clair ; coeur orange. Feuilles : opposées imparipennées, plutôt alternes dans le jeune âge ; 3 à 5 folioles rhombiques, quelquefois 1 ou 2 folioles 1,5 à 3 × 2 à 4,5 cm ; 1-2 paires opposées ; points pellucides, forte odeur de savon et de citron ; feuillage léger. Fleurs : panicule axillaire ou terminale. 4 pétales blancs, 8 étamines. Fruits : drupes bleu noir pruineux (comme une petite myrtille), 1 graine. Phénologie : sempervirent. Fleurs en janvier-mars, mai, juin, juillet, août. Fruits en octobre, novembre, décembre, janvier, mars. Habitat : fourrés littoraux, forêts semi-décidues tous terrains sur pentes entre 0 et 400 m (sommet Morne Gardier, Martinique). Tempérament : xéro-mésophile, tolère un certain couvert ; tendance grégaire. Plantule : Type VII. La graine reste au sol à la germination. L’épicotyle émet quelques cataphylles puis des feuilles alternes et simples. Les premières feuilles composées (à 3 folioles) n’apparaissent qu’au 7e ou 8e noeud. Les nervures foliaires sont remarquablement visibles. Des poches translucides ponctuent les limbes. Les feuilles froissées dégagent l’odeur caractéristique des Rutaceae.

Usages : Bois lourd (d = 0,99 à 1,10), dur, durable, résistant aux termites (Wolcott, 1946) et aux tarets (Edmunson). Toute la plante contient un suc résineux aromatique dont l’odeur rappelle une Anacardiacée (Rhus) ; élémi du Mexique, supplanté par les élémis du Canarium (Manille) ; alcaloïde amyrine. Baume pour les blessures (LOVEN) ; torches, meubles, poteaux (LW) ; bois de feu. Pour propriétés physiques et mécaniques, usinage, (voir Woods) ; cernes visibles (RECORD et al.) mais non annuels (TOMLINSON).

Distribution générale : Sud Floride, Bahamas, Cuba, Jamaïque, Hispaniola, Puerto Rico, Virgin Islands, Petites Antilles, Trinidad, de Belize à la Colombie.

Distribution aux Petites Antilles : Toutes les Petites Antilles sauf Saba, St Eustache et Barbade.

Matériel examiné : SM : Tintamarre (BOLDINGH) ; Mont William, 100 m (STOFFERS). SB : QUESTEL 709, Le Rhin (P) ; vu à la Base du Morne Grand Fond, 100-200 m (FIARD-ROLLET). Ba : fourré épineux du plateau NE, assez commun (DAVID-ROLLET). At : vu à Willikies, 0-50 m (DAVID-ROLLET) ; côte SW, 0-50 m, Darkwood (FIARDROLLET). BT : DUSS 501, Baillif, 400 m (P) ; HUC 1089, Monts Caraïbes, 200 m (GUAD) ; ROUSTEAU 229, Monts Caraïbes, 200 m (GUAD) ; ROLLET 687, Batterie Deshaies, alt. 20 m (GUAD). GT : QUENTIN 570, Gosier (P) ; RODRIGUEZ 3079, St François (P) ; STEHLÉ 5257, Anse Bertrand Porte d’Enfer, alt. 25 m (P) ; QUESTEL 513, Poucette (P) ; ROUSTEAU 151, Petit Havre (GUAD) ; BARRIER 3078, Rivière Cassis (GUAD) ; ROLLET 582, Haut de la Montagne, 70 m (GUAD) ; ROLLET 1086, entre Anse Bertrand et Grande Vigie, alt. 300 m (GUAD) ; QUESTEL 4235, Ste Marguerite (P) ; QUESTEL 4053, Port Louis (P) ; QUESTEL 683, Hauteurs Ste Anne (P) ; DUSCHASSAING s.n., s.loc. Collines Calcaires (P). St : RODRIGUEZ 4017, Terre de bas (P) ; RODRIGUEZ 4049, Terre-de-Haut, Chameau (P) ; STEHLÉ 1838, DUSS 502, Chameau 200 m (P) ; BUCQUET s.n., Chameau, 300 m (P) ; STEHLÉ 1687, Terre d’en Haut, 250 m Chameau (P). Vu au Sommet du Chameau, 300 m (ROLLET). Dé : BARRIER 2919, Plateau (GUAD) ; vu au chemin de la Montagne, pentes côte NW ; Ravine Maître Pierre, 150 m ; Ravine de Baie Mahault, 150 m ; Plateau, 200 m (DAVID- ROLLET). MG : ROLLET 375, Saragot, 70 m (GUAD) ; Anse Canot (ROLLET). D : vu à Cabrits (ROLLET). M : STEHLÉ 5445, Schoelcher (P) ; TERRASSON 87, s.loc. (P) ; STEHLÉ 4308, Marin (P). Vu à la base Morne Baguidi, 50 m Anses d’Arlets ; Morne Gardier, sommet, 400 m ; Caravelle, 50-100 m (FIARD-ROLLET). SL : vu à Bois d’Orange River (V. SLANE). Union, Petit Piton, 250-300 m ; Fond d’Or Bay, 0-100 m (ROLLET). Gs : vu à Carriacou, Petit St Vincent, Bequia, Union, Cannouan (HOWARD 1952).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). BEARD 1944, 1949 ; BRITTON 1908 N. Amer. Trees ; DESCOURTILZ 1827** Vol. 3 Pl 212 ; DUSS 1897 ; EDMUNSON 1949 ; FAWCETT & RENDLE 1920* ; FOURNET 1978* ; HOWARD 1952, 1988* ; LIOGIER 1985* ; LOVEN 1935 ; LW 1964* ; NICHOLSON 1979 ; QUESTEL 1941 ; RECORD & HESS 1940 Trop. Woods 64:4-5 ; STOFFERS


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1979 ; TOMLINSON 1980* ; WOLCOTT 1946 ; WOODS 1951.

Anatomie du bois

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)
  • 3-18-26-28-31-39-51-53-57-58-(66)-(67)-68 (Voir la signification des codes)
  • Bois parfait blanc jaunâtre à beige clair orangé avec de fines stries plus sombres, à peine différencié de l’aubier blanc jaunâtre, à grain extrêmement fin, un peu gras au toucher, très dur et très lourd (1,00 à 1,15 g/cm3).
  • Pores disséminés mais tendant à former de courtes files radiales, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 80 à 100 par mm2, difficilement visibles à la loupe (diamètre moyen de 30 à 40 μm). Perforations des éléments vasculaires uniques ; taille des ponctuations intervasculaires de l’ordre de 5 ou 6 μm.
  • Parenchyme en très fines lignes terminales et en rares cellules juxtavasculaires ou dispersées parmi les fibres. Files de cellules composées de 4 éléments. Présence de cristaux normaux ou gros et légèrement styloïdes, par 2, 4 ou en chaîne.
  • Rayons 1-sériés, au nombre moyen de 12 par mm, de structure homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires.
  • Fibres à ponctuations très fines.