A'çel (Ibn al-Baytar)
De PlantUse Français
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Nom accepté : [[]]
[2-445]
- Dioscorides, livre II. Le meilleur est celui de l’Attique.
- Galien, VII.
- Dioscorides. Quant au miel qui vient de l’île de Sardaigne, xxx, il est amer à cause de l’absinthe que sucent les abeilles. Dans la ville d’Héraclée, du Pont, se produit, en certains temps et à cause de certaines fleurs, une sorte de miel qui détermine immédiatement chez ceux qui en mangent de là folie, des sueurs, etc.
- Le Mansouby.Il se transforme promptement en bile et détruit la pituite. Il convient aux vieillards et aux tempéraments froids. Il ne vaut rien en été aux tempéraments chauds.
- El-Basry. Il est détersif, aromatique et subtilisant. Il attire les humeurs de la profondeur du corps. Il purifie les plaies. II convient aux tempéraments pituitaires et aux constitutions molles. II relâche le ventre et nourrit le corps. Toutefois il est contraire aux tempéraments bilieux, surtout le miel qui provient de l’origan. Quant à celui qui provient de la rose, il est d’une odeur et d’une saveur agréables : il est moins chaud que le précédent. Le meilleur miel est très détersif, rouge, un peu chaud, d’une odeur aromatique; il n’est ni coulant ni d’une odeur forte. Quant au miel qui est mêlé d’amertume parce qu’il a été recueilli sur l’absinthe, il vaut mieux que tous les autres miels pour l’estomac et le foie dont il dilate les obstructions. Il convient aux hydropiques. Le miel recueilli par les abeilles sur le thym convient aussi comme désobstruant. Le miel a surtout la propriété d’attirer les humeurs, de conserver les chairs, de préserver contre la corruption et la puanteur. L’eau miellée qui n’est pas soumise au feu convient contre le refroidissement de l’estomac, la tuméfaction des intestins et aussi contre les douleurs d’estomac causées par la pituite. Le miel excite l’appétit et nourrit très bien. Il est avantageux contre le tic facial. L’eau de miel soumise au feu convient contre les vomissements. Elle relâche le ventre et provoque les vomissements des matières toxiques, associée à de l’huile de sésame et du vin cuit. L’eau faite avec les rayons ne convient pas aux malades, la cire leur étant nuisible. Elle convient aux individus sains et fortifie l’estomac. — Razès, dans le Continent. Le miel est le meilleur des remèdes pour les gencives et les dents, et cela par l’ensemble de ses actions. Il nettoie, déterge et polit, au point qu’il fait pousser des chairs aux gencives. C’est le médicament le plus efficace et de l’emploi le plus facile. On prétend vulgairement qu’il ramollit les gencives ; mais on ignore que les sucreries ne ramollissent les gencives qu’autant qu’elles sont de nature humide, or le miel est de nature sèche, ou bien quand elles sont employées seules, sans addition de substance acre, telle que le miel, ou de substance astringente comme la myrrhe, ou bien de substance détersive. Dans ces conditions, les gencives peuvent se ramollir incontestablement. Quant au miel, on connaît sa sécheresse à la propriété qu’il a de combattre la putréfaction et de conserver les cadavres. — Le même, dans un autre passage du même livre. Le miel conserve les dents ; pour cela on le mélange avec du vinaigre et on l’emploie comme collutoire plusieurs jours par mois. Si on en frotte les dents avec le doigt, il les polit, nettoie les gencives, blanchit les dents et les conserve.
- Le Chérif. Mélangé avec l’huile de roses et employé en frictions sur les ulcères faveux et les ulcères causés par la pituite salée, il les guérit. C’est un fait d’expérience. Si l’on en fait des injections dans les ulcères et les plaies profondes avec de la décoction de plantain et que l’on continue pendant trois jours, il les débarrasse de leurs impuretés et y fait pousser des chairs.
- Livre des Expériences. Mélangé avec les médicaments détersifs, il aiguise la vue et la fortifie. Employé en frictions ou en gargarismes contre la tuméfaction des amygdales, il produit de bons résultats. Il agit de même dans les plaies et les clapiers où il faut des détersifs, et il les purifie. Réduit en pâte avec de la farine de froment, il provoque l’ouverture des tumeurs arrivées à maturité et attire tout ce qu’elles renferment de matière. Sous cette forme, c’est un des remèdes les plus avantageux dans les ulcères du dos. Réduit en pâte avec l’aristoloche longue et l’orobe, il fait pousser des chairs dans les plaies profondes. Si l’on y ajoute des amandes, de la pulpe de graines de raahaleb, de la farine d’orge et d’autres substances analogues et que l’on en frictionne le corps, il provoque de la sueur. Pris avec de l’eau, il débarrasse la poitrine de ses humeurs, il excite à la copulation, si l’on en boit avec de l’eau pendant quelques jours et que l’on s’en tienne là. C’est ce que peuvent prendre de plus salutaire les sujets affectés de paralysie et d’engourdissement. Si on le prend avec de l’eau avant qu’il ait été purifié, il relâche le ventre et excite au coït. Pris avec de l’eau, il purifie les ulcères intestinaux et les dispose à l’action des médicaments, comme le fait le garum. Mélangé aux lavements, il seconde leur action purgative. Mélangé aux préparations contre la lèpre blanche et l’impétigo, il fortifie leur action détersive.
Dioscorides parle ensuite de ce miel qui n’est autre que le sucre et que nous avons vu mentionner par Ibn el-Beïthâr, à l’article sokkar. Chez Avicenne et Mésué les sirops sont faits le plus souvent avec le sucre et quelquefois avec le miel. On sait que Mikaël, fils de Mésué, aveuglément attaché aux anciens, n’employait que le miel et jamais le sucre.