Ocimum campechianum (Pharmacopées en Guyane)

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Marsypianthes chamaedrys
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Orthosiphon aristatus


Ocimum campechianum. Feuilles et fleurs de basilic



Ocimum campechianum P. Mill.

Synonymie

  • Ocimum micranthum Willd.

Noms vernaculaires

  • Créole : grand basilic [gran-bazili(k)], basilic [bazili(k)], fombazin [fonbazen], framboisien [fronbozié] (St-Georges).
  • Wayãpi : paasili
  • Palikur : basiβan
  • Aluku : sume wiwii.
  • Portugais : alfavaca, remédio-de-vaqueiro.

Écologie, morphologie

Herbe le plus souvent cultivée, commune partout en Guyane [1]

Collections de référence

Berton 163 ; De Granville 277 ; Grenand 68, 415 ; Jacquemin 1528, 1648

Emplois

Les graines et les feuilles de cette herbe aromatique, bien connue des Créoles, servent à préparer un collyre [2]. Le suc, obtenu par expression de 2 ou 3 feuilles pilées, est appliqué directement dans l’œil irrité. Le même résultat est obtenu en plaçant des graines fines dans le coin de chaque œil.

La décoction des feuilles (en association ou non, selon HAY (1998), avec celles de Eryngium foetidum, Apiacées et de Ayapana triplinervis, Astéracées) constitue par ailleurs une tisane antigrippale.

Chez les Wayãpi, la macération des feuilles écrasées est utilisée en lavage externe comme fébrifuge ; les feuilles froissées sont frottées sur le ventre pour calmer les coliques [3]. Les feuilles sont également associées à d’autres plantes contre les Larvae migrans (cf. Begonia glabra, Bégoniacées).

Chez les Palikur, on retrouve l’usage antigrippal tandis qu’associée aux feuilles de Lantana camara (Verbénacées), elle sert à préparer des bains tonifiants. Associée à la citronnelle (Cymbopogon citratus, Poacées), elle est préparée en tisane bue contre la nausée. Enfin les feuilles ramollies au feu sont pressées dans les oreilles pour soigner les otites.

Étymologie

  • Créole : basilic, cf. note infra ; fombazin et framboisien : altération de « framboisier » ; le port de la plante et l’aspect des inflorescences et des infrutescences rappellent ceux de l’arbuste européen.
  • Wayãpi : probablement altération de « basilic ».
  • Palikur : de basi, altération de « basilic » et βan, « feuille ».

Chimie et pharmacologie

Les espèces de ce genre renferment différents terpènes : camphre, eugénol, méthyleugénol, estragol. Il a été démontré que l’huile essentielle de Ocimum basilicum L. diminue l’activité nerveuse cérébrospinale (PARIS et MOYSE, II, 1971).

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  1. Quoique d’origine américaine, cette plante n’est probablement pas indigène à la Guyane. On remarquera en particulier que les noms vernaculaires viennent principalement du mot français basilic désignant l’espèce européenne, Ocimum basilicum L., connue pour ses vertus stomachiques et diurétiques (PERROT et PARIS, I, 1974).
  2. Un usage similaire a été trouvé par SCHULTES et RAFFAUF (1990) chez les Tikuna du haut Amazone.
  3. FLEURY (1991) a trouvé chez les Aluku des usages identiques ou voisins contre la fièvre, la fièvre paludique, le mal de tête et les douleurs.