Bessed (Ibn al-Baytar)

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Besbâssa
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Bostân abrouz


282 - Bessed, Corail.


Nom accepté : [[]]

[1-223]

C’est le koùral Jj^s, le merdjdn uW-^-«.

  • Dioscorides, livre V. Le kourallion, substance que certaines personnes prétendent être le bessed CkiQoSôvSpov), est, dit-on, une plante marine, qui pousse dans le sein de la mer et qui, une fois sortie de l’eau et frappée par l’air, se concrète et durcit. On la rencontre abondamment près de la montagne appelée Pachinos, près de la ville dite Syracuse. Le meilleur corail est celui qui est rouge, qui ressemble à la substance appelée sandiks, qui n’est autre, dit-on, que le miniumjisfj, ou bien à la substance de couleur foncée dite sandarac, laquelle est, dit-on, le cinabre, qui se rompt facilement, qui est d’une contexture égale dans toutes ses parties, dont l’odeur rappelle celle de la lentille marine, qui est très rameux, dont la forme rappelle celle de l’arbre au cinnamome. Quant à celui qui est graveleux, tacheté, crevassé, spongieux, il ne vaut rien.
  • Aristote. Le bessed et le merdjân sont une même substance pierreuse, sinon que le merdjân est la racine et le bessed les rameaux qui en sortent. Le merdjân est spongieux et percé de trous, tandis que le bessed se développe à l’instar des rameaux d’un arbre. Tous les deux entrent dans les collyres. Ils sont avantageux dans les affections de l’œil et en chassent l’humidité, employés comme collyres. On les associe aux substances employées pour résoudre le sang concrète dans le cœur, et cela avec un succès marqué.
  • AVICENNE. Le corail est froid au premier degré et sec au second. Il fortifie les yeux par son action détersive et dessiccative des humeurs qui s’y sont fixées, particulièrement celui qui a été brûlé et lavé. Il convient contre les larmes. Il aide à l’expectoration. Telle est aussi l’action du noir, surtout s’il est brûlé et lavé. Le corail est un des médicaments qui fortifient le cœur, qui sont utiles contre les palpitations et qui provoquent la gaieté, en vertu d’une propriété qui lui est spéciale : dans cette action, il est aidé par ses propriétés clarifiante, dessiccative, consolidante et astringente.
  • MASSIH ED-DIMACHKY. Le corail arrête les hémorragies et dessèche les humeurs.
  • Paul (d’Égine) i^sJjj. Son action dessiccative est très puissante. Son astringence l’est moins. Il est utile contre la dysenterie.
  • IBN MASSA. Il est doué d’une certaine subtilité. Il est utile contre les nuages et l’albugo, et contre les crasses de l’œil employé comme collyre. Il nettoie parfaitement les dents.
  • RAZES, dans son livre sur les Propriétés (du corail?). Au dire d’Alexandre j^iSi^))], si l’on suspend du corail au cou d’un sujet épileptique ou d’un goutteux, ils en retireront de l’avantage.
  • ISHAK IBN AMRAN. Réduit en poudre et employé comme dentifrice, il fait disparaître les taches des dents et fortifie les gencives.
  • AHMED IBN ABI KHALED. Suivant Galien, si l’on prend trois daneks de corail brûlé, qu’on lui associe un danek et demi de gomme arabique, si l’on pétrit Je tout avec du blanc d’œuf et qu’on l’administre dans de l’eau froide, c’est un excellent remède contre les crachements de sang. En somme, si l’on fait entrer le corail brûlé dans les médicaments employés contre les hémorragies, quel que soit l’organe où elles siègent, il les suspend et les arrête. Voici la manière de brûler le corail : on en prend la valeur d’une once et on le met dans un vase neuf d’argile dont on Iule l’ouverture. On le met dans un four à la tombée de la nuit et on l’enlève une fois brûlé, puis on le met en réserve. C’est ainsi que l’on pratique la combustion de l’ambre.
  • Ibn es-Saïqii. On l’emploie dans les préparations ophtalmiques à l’état pulvérulent, comme collyre détersif, contre les pustules, l’onglet d autres affections pareilles.
  • Anonyme. On dit que, réduit en poudre, mélangé avec de l’huile de baume et injecté dans l’oreille, il est avantageux contre la surdité.
  • Livre des Succédanés. On le remplace contre les hémorragies par son poids de sang-dragon.

Ibn es Siiïgh n’est autre que le célèbre Avempacc (Ibn Badja), qui composa, de concert avec Abou Sofiân el-Andaloussy, le Traité ou Livre des Expériences ou des doubles Expériences, que nous avons déjà vu plusieurs fois cité. La Sandaraque de Dioscorides n’est pas le Cinabre, mais le Réalgar.