Assious (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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C’est la neige de Chine, xxx xxx, chez les anciens médecins d’Egypte. Le peuple et les médecins du Maghreb lui donnent le nom de baroud, xxx. — Dioscorides, V, 141. C’est une espèce de pierre. Il faut choisir celle qui a la couleur de la pierre ponce, qui est spongieuse, légère, très friable, qui est veinée profondément de jaune. Quant à la fleur de cette pierre, c’est un sel que l’on trouve dessus, pulvérulent, partie de couleur blanche, partie de la couleur de la pierre ponce et tournant au jaune. Mise sur la langue, elle la pique légèrement. — Galien, livre IX. On donne à cette pierre le nom de pierre assienne. Cependant elle n’a pas la dureté de la roche, mais ressemble par la consistance et la couleur aux dépôts des chaudières des bains. Elle est spongieuse et très-friable. Elle est recouverte d’une espèce de poussière pareille à celle des moulins, qui s’enlève et s’attache au mur quand on tamise la farine. Ce médicament est appelé Fleur de la pierre d’Assos, et cette pierre n’est autre que la roche sur laquelle est engendrée la fleur. La fleur a les mêmes propriétés que la roche, mais avec cela que la roche est moins active que la fleur. Les propriétés de la fleur surpassent celles de la pierre non pas seulement en ce qu’elle est plus fondante, plus soluble et plus dessiccative, mais en ce qu’elle agit sans beaucoup irriter, et qu’elle a de plus une saveur salée. La raison de cela est que la fleur est le produit d’une évaporation marine qui tombe sur cette roche où elle est desséchée par le soleil. — Dioscorides. La pierre et la fleur jouissent de propriétés légèrement putréfiantes et résolutives des abcès, associées à la térébenthine ou à la poix. Il faut savoir que les propriétés de la fleur surpassent celles de la pierre. La fleur desséchée guérit les ulcères anciens de cicatrisation difficile. Elle détruit les chairs exubérantes des ulcères fongiformes et les ulcères malins. Elle fait pousser des chairs dans la cavité des ulcères et les purifie, associée à du miel. Mêlée à du cérat, elle arrête l’extension des ulcères malins. Mêlée à de la farine de fève et appliquée localement, elle est utile contre la goutte. Mêlée à de là chaux et du vinaigre, elle est salutaire contre les tumeurs de la rate. Avec du miel et prise sous forme d’éclegme, elle est utile contre les ulcères du poumon. On fait de cette pierre des bassins dans lesquels les goutteux mettent leurs pieds, et ils s’en retournent soulagés. On en fait aussi des sarcophages qui rongent les chairs. La fleur de la pierre, répandue au bain sur les corps gras et chargés de chairs, les amaigrit. Si l’on veut laver cette pierre et sa fleur, il faut le faire comme on fait de la cadmie. — L’auteur. La fleur arrête les hémorragies tenaces des gencives. Cette propriété est éprouvée. — Ibn Rodhouân. La fleur éclaircit et aiguise la vue. Employée en collyre, elle fait disparaître les taies de l’œil.
La pierre Assienne, ou d’Assos, tire son nom de la ville d’Assos, en Troade, où elle était abondante. On s’accorde à la considérer comme de l’alunite. Les expressions, xxx xxx ont été lues différemment par les traducteurs allemands. Dietz a lu datte de Chine, xxx xxx. Sontheimer a lu xxx et il traduit : Chinesischies Salz, sel de Chine. Notre manuscrit, aussi bien que d’autres, porte très lisiblement ṯalǧ al-ṣīn, ce qui convient parfaitement à la fleur d’Asie, zaherat āsīūs, comme dit Avicenne. Quelques-uns ont vu le salpêtre dans la pierre d’Assos. A la lettre Th Sontheimer a cependant inscrit cette substance sous le nom de ṯalǧ al-ṣīn, neige de Chine. (Voyez le n° 449)