Cardon (Vilmorin-Andrieux, 1904)
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- Nom accepté : Cynara cardunculus Groupe Cardon
Cynara Cardunculus L.
Fam. des Composées.
SYNONYMES : Cardonnette, Chardonnerette, Chardonnette.
NOMS ÉTRANG. : ANGL. Cardoon. — ALL. Cardy, Carde, Kardon, Spanische Artischoke. — FLAM. Kardoen, Cardonzen. — DAN. et SUÉD. Kardon. — ITAL. Cardo, Cardone. — ESP. Cardo. — PORT. Cardo hortense. — RUSSE Ispansky artichoke. — POL. Kardy.
Europe méridionale. — Vivace. — Malgré les noms botaniques différents qui leur ont été donnés, il semble que l'Artichaut et le Cardon doivent appartenir tous les deux à la même espèce, dans laquelle on aurait développé par la culture, ici les côtes des feuilles, là le réceptacle des fleurs. Le Cardon est plus grand que l'Artichaut, d'une végétation plus vigoureuse, mais les caractères botaniques et l'aspect général des deux plantes présentent la plus grande analogie.
Chez le Cardon, la tige, élevée de lm50 à 2 mètres, est cannelée, blanchâtre ; les feuilles sont très grandes, pinnatifides, d'un vert un peu grisâtre en dessus, presque blanches en dessous, armées dans plusieurs variétés, à l'angle de chaque division, d'épines à trois pointes très acérées, jaunes ou brunes, longues de 5 à 15 millimètres. Les côtes des feuilles, très charnues, constituent la portion comestible de la plante. Les fleurs, à écailles généralement pointues, piquantes, ressemblent, en plus petit, à celles de l'Artichaut. La graine est grosse, oblongue, un peu aplatie et anguleuse, grise, fouettée ou rayée de brun foncé ; un gramme en contient 25, et le poids du litre est de 630 grammes ; sa durée germinative est de sept années.
CULTURE. — A la différence des artichauts, qu'on multiplie le plus souvent par œilletons, les cardons s'obtiennent toujours de graines, qu'on sème d'ordinaire au mois de Mai, en place, dans des poquets remplis de terreau, et espacés de 1 mètre environ en tous sens. On peut semer plus tôt sur couche en godets, mais cette pratique offre peu d'avantages, le Cardon ayant amplement le temps de se développer pendant l'été et l'automne, et n'étant pas de ces légumes qu'on cherche à obtenir avant leur saison ordinaire. Il faut avoir soin de tenir la terre propre et de donner des arrosements abondants pendant l'été. Comme ce n'est pas avant le mois de Septembre que les cardons prennent assez de développement pour que les pieds se rejoignent, on pourra, afin d'utiliser le terrain, intercaler une autre culture dans les rangs. En Août, après avoir récolté les plantes intercalées, on bine, puis on commence à appliquer de copieux arrosages à l'engrais liquide au moins deux fois par semaine, jusqu'au moment de procéder à l'étiolage.
Avant de consommer les cardons, on blanchit les côtes en liant toutes les feuilles ensemble, et en entourant le tout de paille, qu'on fixe avec d'autres liens ; on butte le pied, et l'on attend trois semaines environ ; au bout de ce temps, les côtes sont à point et doivent être cueillies ; laissées plus longtemps, elles courraient le risque de pourrir. Le Cardon craint les gelées ; il faudra donc, avant l'arrivée des grands froids, arracher et mettre dans la serre à légumes ce qui doit servir à la provision d'hiver.
Dans le Midi, on sème le Cardon en pépinière vers la fin de Mars ; on le repique en rangs espacés de 0m70 et à 1m40 sur chaque rang. Pour le blanchir, on se borne à ouvrir à son pied une jauge dans laquelle on le couche après l'avoir entouré d'une chemise de paille, et on le recouvre de terre en laissant libre l'extrémité des feuilles.
USAGE. — On mange comme légume, principalement pendant l'hiver, les côtes blanchies des feuilles intérieures, ainsi que la racine principale, qui est grosse, charnue, tendre et d'une saveur agréable.
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Cette variété est une des moins grandes de taille ; les côtes en sont très épaisses et très pleines ; par contre, elle est la plus épineuse de toutes, ce qui ne l'empêche pas d'être une des plus cultivées et notamment celle que préfèrent les maraîchers de Tours
Un peu moins haut et beaucoup moins épineux que le C. de Tours ; à côtes nombreuses et très charnues, très fines et très tendres, le C. blanc d'ivoire est surtout remarquable par la teinte jaune très pâle de ses côtes, qui se blanchissent beaucoup plus facilement que celles de toutes les autres variétés.
A peu près complètement dépourvue d'épines, un peu plus grande que le Cardon de Tours, à feuilles et côtes plus longues, cette excellente variété peut atteindre 1m20 à 1m30 de hauteur.
Les côtes sont toujours plus larges et moins épaisses que celles du Cardon de Tours, mais elles deviennent plus facilement creuses si la plante souffre tant soit peu de la sécheresse ou du manque de nourriture. Le feuillage est un peu moins découpé et un peu moins blanchâtre que celui du C. de Tours.
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Grande et vigoureuse variété cultivée surtout dans la région méridionale ; à feuilles amples et à larges côtes qui, parfois, se montrent légèrement rougeâtres à la base. Elle n'est pas épineuse, mais les côtes n'en sont pas aussi pleines.
Variété très distincte et complètement dépourvue d'épines ; feuilles très larges, très amples, fort peu découpées, d'un vert assez foncé ; plante vigoureuse, à larges côtes, généralement demi-pleines.
On la cultive principalement dans les environs de Lyon ; elle atteint la même taille que le C. plein inerme, mais elle a plus d'ampleur dans toutes ses parties et notamment dans le feuillage.
Il existe des variétés de cardons dans lesquels la base des feuilles est plus ou moins teintée de rouge vineux, comme le sont souvent aussi les côtes des artichauts : tels sont : le Cardon violet et le Cardon à côtes rouges, variétés aujourd'hui presque abandonnées, car les côtes n'en sont généralement que demi-pleines et la couleur rougeâtre, qui du reste se rencontre aussi quelquefois dans le Cardon d'Espagne, n'ajoute rien à leur mérite.