Curcuma longa (Pharmacopées en Guyane)

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Zingibéracées
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Hedychium coronarium


Curcuma longa. Rhizome de safra (ou titima, ou curcuma), précieux pour préparer un curry ; c’est aussi une plante tinctoriale



Curcuma longa L.


Noms vernaculaires

  • Créole : safra [safra] (Guyane) ; titima, chichima [chichima] (Antilles).
  • Wayãpi : —
  • Palikur : saβga.
  • Français : curcuma.

Écologie, morphologie

Plante herbacée cultivée, introduite d’Asie au XVIIIe siècle.

Collections de référence

Berton 197 ; Jacquemin 1643 ; Prévost 3746.

Emplois

Outre ses usages tinctoriaux et culinaires (curry) bien connus, le rhizome connaît çà et là des applications médicinales. En Guyane, les Créoles l’utilisent comme vulnéraire pour soigner les foulures ou les coups : le rhizome est écrasé avec des feuilles de Siparuna guianensis (Monimiacées) et de Justicia pectoralis (Acanthacées), du sel et mouillé de rhum, l’ensemble étant appliqué en cataplasme. Dans les cas de coups reçus dans les côtes (cf. la notion de blesse dans la 2e partie), on prépare une décoction salée de ces trois plantes ; avant d’en boire trois fois par jour, on l’additionne de trois gouttes de teinture d’arnica et d’un peu de sucre [1].

Au cours des dernières décennies, ces usages sont passés chez les Palikur. Ceux-ci affirment que la poudre de rhizome de curcuma, associée à celle des feuilles sèches, est un poison lorsqu’on l’administre subrepticement et de façon répétée, dans la boisson ou la nourriture.

Étymologie

  • Créole : safra, altération du français « safran » dont la couleur est similaire ; titima et chichima, altération du mot curcuma.
  • Le mot palikur saβga est, à son tour, une altération du nom créole.

Chimie et pharmacologie

Le rhizome renferme 40 à 50 % d’amidon et 3 à 5 % d’huile essentielle à saveur amère, employée en petite quantité dans des parfums orientaux. Cette huile est composée de carbures terpéniques, dont la zingibérine et pour 65 % de cétones sesquiterpéniques. Le rhizome renferme aussi des matières colorantes jaunes, les curcumines, mélange de dicétones non saturées (PARIS et MOYSE, 1971). L’oléorésine obtenue par extraction avec des solvants organiques renferme de la curcumine dans les mêmes proportions que la plante, c’est-à-dire de 35 à 55 %. La curcumine est obtenue par extraction alcaline. Le jus du rhizome renferme une huile qui exerce une action antiseptique et antimicrobienne sur les affections de la peau (CHANDRA et GUPTA, 1972).


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  1. Des usages proches pour soigner coups, douleurs localisées et crampes ont été notés chez les Aluku (FLEURY, 1991).